Cercle d’Ansongo : Le nouvel fief de la charia

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Vers la fin du mois d’avril quatre braqueurs ont été arrêtés par les djihadistes sur l’axe Ansongo-Menaka. Au nombre de quatre, trois ont été amputés chacun du poignet droit et du pied gauche comme sentence, le quatrième a été tué pour avoir tenté de fuir. Les deux ont été admis au CSRef d’Ansongo puis à l’hôpital régional de Gao. Le troisième a refusé d’être admis. Quelques jours après, aux environs de dix-sept heures des djihadistes ont pris 5 hommes (braqueurs), au niveau du village de Bentia commune de Ouatagouna qui s’apprêtaient à mener une opération de braquage contre des forains en provenance de la foire de Tassiga chef-lieu de la commune de Bourra. Ils subiront le même sort.

Depuis, un certain temps, le cercle d’Ansongo est malheureusement devenu célèbre à cause de la recrudescence de l’insécurité.

Les jalons de cette insécurité ont été posés par le vol de bétail.

A Ansongo, le vol de bétail en tant qu’activité relevant du crime organisé s’est rapidement développé depuis 2012, la même année où la crise sécuritaire du pays a débuté. Cette activité criminelle a engendré un trafic d’armes, qui a lui-même aggravé la situation et qui est lié à cette crise de 2012 ainsi qu’au conflit en Libye, qui a débuté en 2011.

Cette insécurité a commencé lorsque des groupes rebelles armés ont défié le gouvernement en prenant possession du nord du pays. Les groupes djihadistes ayant des affiliations avec les rebelles ont profité de l’instabilité en se dirigeant vers le Nord afin d’y imposer la Charia et en alimentant souvent les conflits ethniques en montant une communauté contre une l’autre. Ils ont été accusés de ne pas combattre pour une idéologie en tant que telle, mais plutôt de lutter contre les groupes armés et l’armée malienne afin de prendre le contrôle des routes du trafic.

Le vol de bétail s’est rapidement développé dans le cercle, qui une zone d’élevage par excellence.

Les groupes armés et les terroristes à la recherche de financements pour leurs activités s’intéressent particulièrement au vol de bétail, en raison du caractère accessible de ce marché. Il est également possible que le vol de bétail soit aggravé par l’affaiblissement de l’économie locale en raison du conflit en cours.

Les auteurs de ces activités criminelles sont principalement des jeunes, qui ont des perspectives d’emploi limitées et peu d’espoir dans une situation d’instabilité permanente, en particulier dans les régions du nord et celle du centre.

Mahamadou YATTARA

 

 

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