Manifestation à l'initiative de la Jeunesse Tabital Pulaaku à Bamako, le 15 mars 2018. © Annie RISEMBERG / AFP

Plusieurs dizaines de Peuls ont été tués ces dix derniers jours au centre du pays. La jeunesse Tabital Pulaaku en a divulgué l’information et demandé le désarmement des milices Dan Na Amassagou. C’était dimanche lors d’un point de presse dans les locaux de l’Association des amis de la culture peule en présence de l’honorable Belco Bah.

 

Le conflit ethnique entre Peuls et Dogons connaît une autre tournure au centre du pays. Ces dix derniers jours ont été horribles à Sadia, près de Bankass, entre Mora et Ouenkoro, à Balaguiné, à Mamba, à Mondoro, à Kelesserie et Lessagou. Enlèvements, assassinats sont entre autres monnaies courante dans ces localités.

Selon Sidi Bakaye Cissé, membre de la jeunesse Tabital Pulaaku, le 5 décembre 2018, le village de Sadia a été attaqué par la milice Dan Na Amassagou. Et de préciser que quinze Peuls ont été sommairement exécutés par les donzos dans la Commune de Kanibonzo.

A la veille de cette attaque, Sidi Bakaye Cissé a affirmé que le village de Mora a été attaqué par la même milice, où quatre peuls ont été tués. “Le village de Balaguiné-Peul a été incendié le 14 décembre 2018 sans enregistrer des pertes en vies humaines”, a souligné Sidi Bakaye Cissé.

A en croire les responsables, cette situation a créé une confusion, certains sont allés au Burkina Faso, à Bamako et dans d’autres coins du pays. C’est pourquoi la jeunesse Tabital Pulaaku a demandé le désarmement des milices de Dan Na Amassagou pour qu’une telle situation ne se reproduise.

“Nous sommes déçus que les organisations de la société civile, les leaders religieux, les notabilités traditionnelles, les partis politiques n’aient accordé aucun intérêt à cette entreprise de nettoyage ethnique contre la communauté peule. La préoccupation du moment se focalise, non pas sur le génocide contre la communauté peule en cours, mais sur le maintien en place ou non de tel ou tel aspirant du pouvoir”, a dénoncé le président de la jeunesse Tabital Pulaaku, Hamadoun Dicko.

Il a invité les bonnes volontés à briser le silence de plomb et saisir les juridictions nationales et internationales pour que soient débusqués les auteurs de crimes et tous leurs complices actifs ou passifs.

Notons que l’Assemblée nationale n’est pas restée en marge de cette triste histoire. Elle a mis en place une commission d’enquête, a rappelé l’honorable Belco Bah. Pour lui, les populations n’ont aucun intérêt à s’entretuer. “Il faut que l’Etat se ressaisisse et prenne ses responsabilités. Je sais que l’Etat a les moyens de faire arrêter ces atrocités. Si l’Etat ne le fait pas, c’est qu’il est entièrement responsable”, a-t-il-indiqué.

Zié Mamadou Koné

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

Comments are closed.