Centre du Mali ; Mopti bascule dans l’horreur

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Au Centre du Mali, précisément dans la région de Mopti, au moins 13 civils ont été tués depuis le 5 décembre dernier, selon un élu de cette région particulièrement touchée par une insécurité récurrente. Au-delà, Mopti bascule dans l’horreur avec son lot de victimes
Depuis le 5 décembre dernier, au moins 13 civils ont été tués dans le Centre. « Aujourd’hui (lundi 3 décembre), nous avons enterré un civil tué dimanche. Et de mercredi dernier à aujourd’hui, au moins 13 civils peulhs auraient été tués dans le village de Mamba  (Mopti)», a déclaré Amadou Baye, élu local. M. Baye, à la tête de l’association « Lolamayo », qui réunit « les peulhs, les bozos et les autres ethnies de la localité de Diafarabé, à sept kilomètres de Mamba », estime que les populations sont « abandonnées » par l’Etat et à la merci de «groupes armés, notamment de chasseurs ». « Ils tuent, volent sans hésitation. L’Etat malien doit prendre ses responsabilités et assurer notre sécurité », a expliqué Amadou Baye. Un responsable du gouvernorat de Mopti, a de son côté évoqué « la mort de 14 civils près de Diafarabé” au cours » de plusieurs actions violentes survenues depuis le 5 décembre »

Plus de 200 morts en 2018

Le dernier rapport de Human Right Watch publié, la semaine dernière, sur le Mali relève que « plus de 200 civils tués au cours d’une trentaine d’attaques communautaires dans la région de Mopti en 2018 ». Selon ce document, les meurtres ont été commis par les communautés vivant dans la localité. Le document pointe également du doigt la responsabilité du gouvernement dans ces violences. Au total 42 attaques intercommunautaires sont recensées dans ce rapport concernant la région de Mopti. Parmi celles-ci, 26 ont été perpétrées par des groupes d’autodéfenses et 16 menées par des groupes islamistes armés. Selon le rapport de Human Right Watch, un grand nombre des atrocités commises par des milices semblent être pour venger des meurtres de membres des communautés qui auraient été exécutés par des groupes islamistes armés. Ces différentes attaques intercommunautaires auraient fait plus de 200 civils tuées. Aussi, dans le document, on indique que ces attaques contre les villages sont presque toujours accompagnées de pillages, de destruction ou d’incendie de maisons et du vol à grande échelle de troupeaux. Ce rapport signale également que les causes de cette recrudescence de violences sont, entre autres, l’absence de protection des civils par les forces de défense et de sécurité du Mali et l’absence de justice pour les victimes des violences, le non désarmement des milices. Au même moment, les violences au Centre du pays ne faiblissent toujours pas. Le village de Barakabougou dans le cercle de Macina, région de Ségou, est le foyer de tension entre groupe djihadiste et population locale. Les heurts qui durent depuis quelques jours ont fait une dizaine de morts.
En attendant que les autorités ne prennent des mesures adéquates pour faire face à cette situation explosive avec son cortège de morts. Les populations sont laissées (comme toujours) à leur triste sort et elles n’ont que leurs yeux pour pleurer
Mohamed Sylla
Source : L’Aube

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