La violence contre des villages dans la région de Mopti, notamment le cercle de Bankass a été qualifiée de « vagues inouïes d’attaques sanglantes ». Plusieurs villages ont été secoués par des affrontements entre différentes forces armées intervenant dans la localité. L’espoir né de la réconciliation entre des villages Peul et Dogon la semaine dernière a fait place à une flambée de l’insécurité dans certaines parties de la zone.
Pour la 5ème fois, assurent des sources, un groupe de jeunes armés venu du hameau peulh d’Ounouna a ouvert le feu sur les habitations de Niondo. Une balle a été reçue par Aly Uro Ogon dans la main. Évacué sur l’hôpital de Sévaré, la victime assistée de ses parents a été prise en charge. Pourtant, un certain espoir était né la semaine dernière, alors que les tueries massives touchant les deux communautés de la région étaient dans les esprits.
En effet, sous le regard bienveillant des autorités administratives, les communautés peule et dogon de Gourty et Diougnai se sont réconciliés. Si cette paix des braves a été suivie d’une certaine accalmie dans le cercle de Koro, il n’en a pas été ainsi dans le cercle de Bankass où se trouvent tous les villages attaqués pendant le week-end dernier et même en début de semaine, selon certains ressortissants de la zone.
Dans le village de Sogossin, rapporte Le Pays Dogon, un site d’information en ligne, un homme aurait été poursuivi et abattu par les Fama et la balle perdue a atteint, en pleine poitrine, une femme du nom de Djenaba Togo alors que cette dernière était occupée à piler du mil. Amenée au Centre de santé de référence(CSRF) à Bankass, la victime a été transférée à l’hôpital de Sévaré pour y recevoir des soins appropriés.
Quant au village de Pissa situé aussi dans le cercle de Bankass, il a fait l’objet d’une attaque menée par un groupe d’hommes armés, selon des témoins. Ces derniers ont également affirmé que les assaillants parlaient le peule, une langue parlée par les deux communautés qui ont toujours vécu dans la paix avant que la zone ne bascule dans la violence intercommunautaire. Une balle a perforé l’abdomen d’Oumar Togo, un paysan, qui a été admis à l’hôpital de Sévaré.
La violence dans la région de Mopti préoccupe les organisations de la société civile et les défenseurs des droits de l’homme. Ces groupes de pression ont demandé le désarmement immédiat des milices au gouvernement. La même doléance a été formulée par des partis politiques qui estiment que le gouvernement a trainé les pieds et fermé les yeux sur les agissements des groupes armés.
D. Kéita