Centrafrique : La France craint-elle le scénario malien ?

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Une semaine après son entrée en action en République centrafricaine, la France ne semble pas très à l’aise. Certes, les choses se sont relativement calmées sur place. Mais l’ancienne puissance coloniale demeure tout de même frileuse. Jour après jour, elle réalise qu’elle a probablement mis les pieds dans un bourbier à plusieurs inconnues. C’est ainsi qu’elle fait des appels de pieds à l’Union européenne. Echaudés par le succès plus que relatif de l’opération Serval au Mali, les responsables français veulent s’entourer d’un soutien plus important de la part des instances européennes. Sauf que ces dernières ne se laissent point convaincre aussi facilement. Sortant péniblement d’une crise économique qui a failli emporter ce vaste ensemble politique, l’UE se veut prudente. Surtout quand on sait que certains agissements de la France ne sont point rassurants. La raison du doute qui semble s’être emparé des autorités françaises est relatif tout d’abord aux deux victimes prématurées de l’opération Sangaris. Pour une opération qui n’était pas perçue comme étant particulièrement périlleuse, la mort des deux premiers soldats français a plutôt été vécue comme la conséquence d’une mauvaise évaluation des risques. Depuis, des voix se sont élevées en France même pour mettre en garde contre l’espèce d’angélisme de la crise. Mettant le parallèle avec la situation malienne, certains ont même estimé qu’aussi paradoxal que cela pouvait l’être la lutte contre les Jihadistes était certainement plus aisée…

 

 

Leurs arguments c’est qu’en Centrafrique on a affaire à un ennemi qu’on peut avoir du mal à identifier, dans la mesure où il lui est facile de se fondre dans la masse. Mais au-delà de cette particulière capacité de camouflage de la part des ex-Séléka mais aussi des anti-Balaka, on se rend de plus en plus compte que la cohésion nationale ne tient qu’à un fil ténu. Les affrontements confessionnels qui s’y sont déroulés avant que la France ne décide à y intervenir l’ont particulièrement entamée.

 
A tout cela s’ajoute désormais, une relative guéguerre au sommet même de l’Etat centrafricain. En témoigne le limogeage hier de trois membres du gouvernement par le président Michel Djotodia. Un président dont a l’impression qu’il fait tout pour sauver sa peau, face à une France qui semble l’avoir définitivement vomi. Autant de facteurs qui font de la Centrafrique un cocktail suffisamment explosif. D’où l’inquiétude de la France.

 

Une inquiétude qui, par ailleurs, peut d’autant plus se justifier que la précédente expérience qu’est le Mali, est loin d’avoir été réussie. Certes, les présidentielles s’y sont tenues à la satisfaction relative de tout le monde. Mais avec le peu d’enthousiasme suscité par le premier tour des élections législatives du 24 novembre dernier et le second tour d’hier, c’est comme si on avait crié trop tôt à la victoire.

 

Or, le climat sécuritaire qui prévaut à Kidal en particulier et dans tout le nord-Mali en général est autrement plus symptomatique du bilan de l’intervention française. On croyait en effet que la mort de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon avait déboucher sur un renforcement du dispositif sécuritaire dans cette partie du Mali. Hélas, il n’en est rien. C’est ainsi qu’à la veille du second tour d’hier, les terroristes ont de nouveau fait des victimes, deux soldats sénégalais de la Minusma. Ils sont tombés dans l’explosion d’une voiture piégée qu’AQMI a lancée contre une banque située en plein centre de Kidal. Presqu’un an après le début de l’intervention française, pas besoin de dire que la mission est loin d’avoir été accomplie.

 

Peut-être alors qu’il ne reste plus qu’à prier pour que Nelson Mandela dont c’étaient les obsèques hier étende son esprit de paix et de pardon, pour que ces deux pays que sont la RCA et le Mali retrouvent la stabilité. En tout cas, pour ce qui est de la France, on est encore à l’incertitude et au doute.

 
Boubacar Sanso Barry, GuineeConakry.info

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2 COMMENTAIRES

  1. Sale mecreant de journaliste, quelle est la signification de cette cretinerie “Peut-être alors qu’il ne reste plus qu’à prier pour que Nelson Mandela dont c’étaient les obsèques hier étende son esprit de paix et de pardon, pour que ces deux pays que sont la RCA et le Mali retrouvent la stabilité.”? Qu’est ce que l’esprit de Mandela a a a avoir avec cette histoire? Serait-il un dieu?

  2. Mais ce que Hollande cherche en Afrique, il l’aura. Un gendarme a toujours recolté son salaire dans le sang

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