Dans le but d’assurer l’effectivité du cantonnement des groupes armés opérant dans le nord de notre pays, la mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a organisé deux jours d’atelier tenus à Bamako du 13 au 14 février 2014 permettant de réunir les conditions de sortie de crise.
A l’issue de ces rencontres : un document intitulé modalités opérationnelle du cantonnement avec douze sites identifiés dans les trois régions septentrionales. Mais toutes les parties prenantes ne se sont pas pliées à ce document. Ce qui freine sa mise en application.
La reprise tant attendue du dialogue inclusif de paix par la communauté internationale avait apparemment pris les rails. Car à l’issue de la réunion préparatoire tenue en mi-février, tout l’espoir de retour à la table des négociations était permis. De ce fait, les positions figées des parties en conflit avaient commencé à bouger dans le bon sens. Les protagonistes avaient enfin regardé dans la même direction au sujet du cantonnement. Car le cantonnement des groupes armés est un aspect important pour le démarrage des négociations. Sans l’application des mesures de cantonnement, le processus de sortie de crise ne connaitra pas des avancées majeures. Car il est illusoire de fonder un espoir sur l’aboutissement d’une négociation sans que les parties en conflit ne fassent quelques sacrifices au préalable. Comme dirait l’empereur de l’Ethiopie Hailé Sélassié, « la paix réclame les efforts unis de chacun de nous ».
Avec cette prise de contact entre l’Etat et les représentants des groupes armés du nord, tout avait l’air de rentrer dans l’ordre. Dans un communiqué publié le 28 février et signé par le porte-parole du Mouvement Arabe de l’Azaouad(MAA), Boubacar Ould Taleb, son mouvement se dit n’être pas lié par ce document. « Le MAA est cependant surpris par la signature, à l’issue desdits ateliers, d’un document intitulé ‘’modalités opérationnelles du cantonnement’’. Par conséquent, il déclare officiellement qu’il n’est pas engagé par un tel document qu’il considère comme nul et non avenu ». Ainsi, le processus de cantonnement se trouve dans l’impasse. Parce que ce processus se veut être inclusif.
Selon cette frange des groupes armés, la Minusma ainsi que l’Etat malien n’accordent pas toute l’importance requise à la création de conditions sereines, objectives et transparentes à la poursuite du dialogue. Le même communiqué invite la Minusma à plus de neutralité entre les parties belligérantes. Et invite par la même occasion l’Etat malien à convenir préalablement entre les parties prenantes de la crise, des modalités du dialogue inclusif à travers un protocole de négociation consensuel. Faute d’une telle démarche, précise-le communiqué, le MAA rejette toutes discussions sur le cantonnement. Dans ce cas de figure, le processus de cantonnement est quasiment bloqué. Au sujet du désarmement, le même communiqué indique que le MAA s’en tient aux dispositions de l’accord préliminaire de Ouagadougou qui conditionne le déclenchement du processus de désarmement à la signature d’un accord définitif et global de paix.
Boubacar SIDIBE