Après les justifications d’Emmanuel Macron, président de la République française, plusieurs musulmans ont fait une déclaration commune, lundi 2 novembre 2020, pour faire une quadruple condamnation.
Les propos « attribués » à Macron au sujet de la continuité des caricatures n’ont pas encore dit leur dernier mot dans le monde musulman. Dans une déclaration commune, lundi 2 novembre 2020, trois grandes mosquées et des fédérations musulmanes réunies à la Mosquée de Paris ont fait une quadruple condamnation. Il s’agit entre autres : des «appels injustifiés au boycott des produits français», du «terrorisme et de toute forme de violence qui s’exprime au nom de notre religion», des «appels au meurtre lancés par des responsables étrangers» et de «tous ceux qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, diplomatiques ou mercantiles pour induire en erreur nos concitoyens et nos coreligionnaires ».
Selon signataires de cette déclaration, ces faits injustifiés ne peuvent nullement continuer en mettant en danger la vie des citoyens d’autres pays. À les en croire, «il y a des moments où nous devons être solidaires avec notre pays [la France ndlr] qui subit, depuis quelques semaines, des attaques injustifiées ». Ce n’est pas tout, ils témoignent du degré auquel la république française reste attachée à la défense de la liberté d’expression : le « droit français accorde une très large place à la liberté d’expression et édicte les principes de croire ou de ne pas croire ».
Les signataires de cette déclaration sont entre autres : la grande mosquée de Paris (GMP), la grande mosquée de Lyon, la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), la Fédération française des Associations Islamiques africaines des Antilles et des Comores (FFAIACA) et enfin par la Coordination des Associations musulmanes de Paris (CAP).
Rappelons que cette prise de position intervient après des semaines de bouillonnement dans plusieurs pays musulmans condamnant le « manque de respect » de Macron envers la religion musulmane. En effet, l’appel du président français à la poursuite des caricatures a été interprété comme un appel à caricaturer davantage le prophète de l’islam. Le locataire de l’Élysée, invité sur la chaîne de télévision arabe, Aljazeera, samedi 31 octobre 2020, a fait savoir qu’on lui a fait dire ce qu’il n’a jamais dit. Il a appelé à s’unir contre le terrorisme, l’extrémisme violent.
F. Togola