A Kidal, le mouvement indépendantiste touareg, le MNLA, fait déjà la loi. C’est connu. Ce qui l’est moins, c’est que le MNLA pousse son avantage militaire jusqu’à Tessalit.
En effet, les soldats maliens déployés dans la localité sont cantonnés dans la base militaire d’Amachach qu’on appelle communément base de Tessalit. Ils sont encerclés par une force onusienne composée de soldats tchadiens. Les mêmes qui ont nettoyé, en lieu et place des Français, les grottes du Tigherghar. Postés derrière les soldats tchadiens, évoluent la force française Serval. Et au-delà de la force Serval se situe le dispositif militaire du MNLA. Autant dire que l’armée malienne de Tessalit est verrouillée à double tour par la france et le Tchad alors qu’au-delà du verrou, les combattants du MNLA restent libres comme l’air.
“C’est à Ambobar, à 7 kilomètres de Tessalit, que le MNLA a installé sa base; ses combattants sont entièrement libres de leurs mouvements alors que les soldats maliens d’Amachach ne peuvent sortir de leur base qu’avec une autorisation et sous la surveillance étroite des forces franco-tchadiennes. Tous les ténors du MNLA se trouvent à Ambobar, à commencer par les officiers déserteurs de l’armée malienne”, nous révèle une source. Le MNLA fait bon usage de sa liberté de mouvement et du blocage politico-militaire qui règne à Kidal.Parcourant les campements nomades et les oueds, il recrute à tour de bras les jihadistes enfuis et les récycle dans ses rangs, ce qui grossit ses effectifs et lui donne davantage de poids militaire et politique dans la perspective des négociations avec le Mali.“Les émissaires du MNLA font valoir aux chefs de fractions nomades que l’autonomie de la région de Kidal n’est pas négociable et qu’il vaut mieux se rallier au MNLA pour en profiter, nous explique une source; ils insistent sur le soutien inconditionnel de la France et citent en exemple le cantonnement de l’armée malienne un peu partout dans la région. C’est ainsi que les chefs de tribus et de fractions adhèrent en masse au MNLA au détriment du Mali”.
Selon des sources sûres, ce messianisme séparatiste du MNLA se fait avec la bénédiction française. Ainsi, c’est grâce à l’appui d’un chef de fraction récemment recruté par le MNLA et qui tenait à lui prouver sa loyauté, que 5 otages de la Croix Rouge ont été libérés mercredi 16 avril 2014, au soir. Un proche du dossier raconte: “Le chef de fraction appartenait au groupe terroriste MUJAO; ne sachant pas qu’il avait été retourné par le MNLA, les ravisseurs du MUJAO ont pris rendez-vous avec lui pour venir cacher sous son toit les 5 agents humanitaires enlevés. Il en a informé le MNLA qui, à son tour, a informé la force française Serval. Les Français ont donc dépêché, en temps opportun, 3 hélicoptères sur place: ils ont pris possession des otages confiés au chef de fraction puis, prenant en chasse le convoi du MUJAO, ils l’ont liquidé”.
Tiékorobani
Si nous continuons à observer et à se plaindre sans réagir, le réveil sera brutal et cauchemardesque. Au lieu d’informer et mobiliser les citoyens, on préfère gérer une affaire aussi grave qu’une menace de la vie de la nation, comme étant un petit problème. Comment voulez vous qu’on nous considère, si on parvient à nous berner toujours sans effort. Je ne crois pas que mobiliser les populations, les notabilités, chefs villages et cartier, entre autres de toutes les régions et les pays amis, est une affaire qui doit dépasser un gouvernement d’un pays souverain. Du début à nos jours, aucune des phases de ce problème n’a été traitée de façon claire.
Je me suis, jusqu’ici, interdit d’accuser la France de collusion avec le MNLA mais si ces informations se vérifient, le Mali doit demander à son partenaire français de clarifier sa position. Autant, nous avons salué l’intervention de la France et des forces africaines contre les terroristes, autant nous condamnons avec véhémence cette supposée complicité flagrante et indigne.
Bientôt des actions vigoureuses de protestation seront dirigées contre la France si ces accusations se vérifiaient.
LA FRANCE JOUE AVEC DU FEU SUR UNE POUDRIERE ETHNIQUE DANS LE SAHEL
LA FRANCE JOUE AVEC FEU SUR UNE POUDRIERE ETHNIQUE DANS LE SAHEL
LA FRANCE JOUE AVEC FEU SUR UNE POUDRIERE ETHNIQUE DANS LE SAHEL 💡 💡
« Nous, Touaregs maliens »
Par Elmehdi AG MUPHTAH,
Philadelphie, USA
À Malilink.org, le 20 Avril 2014
Que ceux qui veulent négocier avec le MNLA sachent très clairement, et une bonne fois pour toute, qu’ils négocient avec un groupe armé ayant commis torts et préjudices au Mali et ne représentant aucunement la communauté touarègue encore moins les autres communautés du Nord du Mali! Que l’Etat malien sache une fois pour toute qu’il ne négocie pas avec la communauté Touareg car dans notre très grande majorité nous nous considérons comme maliens et nous ne voulons ni autonomie, ni indépendance et nous n’avons d’autre revendication que celle de tous les maliens qui n’aspirent qu’a la paix et au développement social et économique! Que ceux qui veulent négocier avec le MNLA le fassent en ne mentionnant nulle part la communauté Touarègue car ce serait “faux et usage de faux”! Ce serait associer la très grande majorité des Touareg dans un processus qui ne les concerne pas, tout comme le MNLA les a associé a un conflit qui ne les concerne pas! « Nous, Touareg Maliens »
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement,
Excellences, Mesdames et Messieurs Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs les Responsables des organisations et institutions internationales,
Mesdames et Messieurs les Responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne et du Parlement Européen,
Pays frères et amis,
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons par la présente nous exprimer légalement, pacifiquement et démocratiquement afin de nous démarquer clairement du Mouvement National de Libération de l’Azawad qui agit et revendique injustement et sans aucun mandat au nom de tous les Touaregs du Mali et ce depuis sa création.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, estimons que nous n’avons pas à prouver notre patriotisme et notre attachement indéfectible à notre pays, le Mali, à ses institutions et à ses valeurs, mais qu’il est de notre devoir de nous dissocier officiellement et publiquement d’un mouvement armé qui a utilisé et utilise encore des moyens violents pour s’exprimer en notre nom, en celui de notre peuple, sans jamais avoir consulté au préalable ses populations, ses leaders traditionnels, ses responsables politiques et religieux, et faisant ainsi fi de toutes les valeurs morales, traditionnelles, coutumières et ancestrales de la société touarègue.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que les Touaregs à l’intérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et ceux de la Diaspora n’ont aucunement besoin de mouvements islamistes, ni de mouvement pour une libération de l’Azawad pour être représentés.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que le MNLA: i) n’a jamais disposé d’un mandat légitime de la part des populations touarègues pour parler, agir et revendiquer en leur nom; ii) qu’il a déclaré contre toute logique et contre toute légalité et pratique internationale, l’indépendance d’un Etat que nous ne reconnaissons pas et qui n’a aucune chance d’être reconnu; iii) qu’il n’a jamais pu maîtriser même ses propres éléments qui ont commis en son nom des crimes et actes de vandalisme odieux; iv) qu’il a tissé à un moment donné des relations ambigües et malsaines avec les milieux extrémistes islamistes et terroristes. Compte tenu de tout cela, il s’est lui-même disqualifié et doit se mettre au banc de la société.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, avons toujours eu et avons encore aujourd’hui des respectables et respectueux chefs coutumiers traditionnels, des leaders religieux modérés et pacifiques, des élus, des intellectuels, des universitaires, des artistes de renommée mondiale, ainsi que des associations de jeunes et de femmes qui ne sont affiliés à aucun mouvement et qui sont largement représentatifs de la très grande majorité des Touaregs du Mali.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, ne saurons donc accepter d’être représentés, ni aujourd’hui, ni demain, par des interlocuteurs usant de méthodes violentes, anti-démocratiques et illégales comme mode d’expression. Nous rejetons donc toute revendication d’indépendance et d’autonomie exprimée par quelque mouvement et quelque groupe que ce soit au nom des Touaregs du Mali.
On ne peut pas dénoncer l’arbitraire et la violence et y répondre par l’arbitraire et la violence!
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que nous sommes un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés, et du développement économique et social dans les régions du nord du Mali et pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires. Nous avons été, nous sommes, et nous demeurerons des maliens à part entière.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons porter à la connaissance de toutes et de tous que la quasi-totalité des Touaregs qui se sont réfugiés hors du Mali n’avaient et n’ont d’autres revendications que celles légitimes des autres maliens du nord c’est à dire avoir les mêmes chances dans l’accès à la prise de décision et au développement. Ces populations réfugiées n’ont eu à un moment donné d’autre choix que de se réfugier et mettre leur famille à l’abri par simple et unique crainte pour leur sécurité et ils sont prêts à revenir dès que celle-ci leur sera garantie.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, lançons un appel à tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades et sédentaires.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, demandons aux partis politiques de mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus des querelles politiciennes et d’œuvrer à l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire.
Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons à notre armée nationale qu’il est de son devoir de répondre à l’esprit républicain en assurant la vie et les biens de toutes et de tous aussi bien au Nord qu’au Sud.
Compte tenu de ces faits et par conséquent, nous souhaitons par la présente :
• Demander au gouvernement, aux organisations et institutions internationales, aux pays amis et frères, de considérer que le MNLA ne représente pas les Touaregs du Mali.
• Rappeler que nous avons toujours cohabité pacifiquement et fraternellement avec l’ensemble des populations du nord ainsi que celles du sud du Mali et que nous avons toujours eu des systèmes propres de règlements de différends inhérents à toute société.
• Nous élever contre tout amalgame et tout acte de violence et de vandalisme contre les populations civiles innocentes et leur affirmer notre soutien et notre solidarité.
• Rappeler que nous faisons confiance aux Institutions de la République pour mener toute action visant à ramener la paix dans l’unité nationale.
• Demander à la justice de ce pays que toute la vérité soit faite et publiquement connue sur les actes de violence et de vandalisme commis contre les populations innocentes au Nord comme au Sud du Mali, afin d’ouvrir la voie à une vraie réconciliation et au pardon.
• Enfin, réitérer notre confiance en nos élus, nos dirigeants et à tous les amis du Mali qui, nous l’espérons, sauront prendre d’urgence les mesures nécessaires face à cette situation.
Vive le Mali!
…
Pour la requalification des mouvements armés dits de « libération de l’Azawad » en mouvement de « conquête tribale territoriale » pour le MNLA et d’ « occupation territoriale hégémonique ethnique » pour le MAA ; par Mohamed AG HAMATY, ingénieur des Eaux et Forêts à la retraite à Bamako, Mali ; e-mail : medaghamati@gmail.com
D’entrée de jeu, je veux saisir l’opportunité de la nomination de Monsieur Moussa MARA au poste de Premier Ministre pour faire des suggestions à ce jeune battant politique qui devrait placer la résolution de la crise du Nord que j’appelle « la question touarègue » au premier rang des tâches urgentes du Gouvernement ; à cet effet, je recommande la requalification des deux mouvements armés dits de « libération de l’Azawad », respectivement en mouvement d’agression de type « conquête tribale territoriale » pour le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et d’ « occupation territoriale hégémonique ethnique » pour le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA). Cette requalification des raisons d’être des deux mouvements fantoches hégémonistes et tribaux les placeraient dans la même catégorie que les mouvements terroristes djihadistes et narcotrafiquants (AQMI, ANSAR EDDINE, MUJAO) en vue de leur appliquer les mêmes traitements de « guerre » idéologique (dénigrement et dénonciation sociale) et armée en lieu et place des négociations qui devaient avoir, en principe, pour finalité de ficeler un accord final de paix GRM-Mouvements armés selon l’accord de Ouagadougou ; MNLA et MAA, de par leurs tergiversations, louvoiements, fourberie, traitrise, tromperies et duperies se sont disqualifiés par eux-mêmes des pourparlers politiques qui, du reste, doivent être entrepris entre des parties sérieuses qui se respectent et qui sont reconnues par toutes les communautés pour être de vrais représentants mandatés des droits politiques et des devoirs citoyens d’organisations traditionnelles et de la société civile mises en place selon les bonnes règles ; or, il est reconnu aujourd’hui, d’une part, grâce au début des concertations régionales pour la réconciliation et d’autre part, par les faits et gestes de « banditisme armé », vandalisme et terrorisme et pire du refus de cantonnement des « combattants » et « des miliciens », que MNLA et MAA ont usurpé et forcé la représentation des communautés touarègues et arabes du Nord Mali.
Sincèrement
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