Batailles fratricides entre groupes terroristes au Nord-Est : Pourquoi ce silence assourdissant des autorités

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Depuis un certain temps, plusieurs sources font état d’intenses batailles fratricides entre les groupes terroristes rivaux au nord-est du Mali. Il s’agit du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et du désormais ex-Etat islamique au grand Sahara (EIGS) devenu la 7e province de l’Etat islamique en Afrique.

Pour le moment, les affrontements se concentrent surtout au nord-est du Mali essentiellement dans les régions de Ménaka et Gao. Toutefois, ils pourraient s’étendre à d’autres régions, comme Tombouctou, Mopti, voire Ségou, qui font aussi partie de la ligne de front en raison des activités terroristes et des opérations militaires en cours dans ces zones.

Ce qui surprend, c’est le silence assourdissant des autorités maliennes sur ce combat qui affecte beaucoup plus les civils. C’est le moment ou jamais d’intervenir pour anéantir ces groupes terroristes vu qu’ils sont plus concentrés à s’affronter pour étendre leur influence.

Il n’y a plus de temps à perdre si l’objectif est de détruire les terroristes au Mali ou dans une moindre mesure réduire leurs effets à la portion congrue. Actuellement, les localités concernées par ces affrontements sont entre autres Inchinanane, Tamalate, Anderramboukane, etc. Elles sont toutes situées dans la région de Ménaka.

Par ailleurs, on pourrait assister au même scénario dans la région de Gao, notamment le cercle d’Ansongo, où sévissent de plus en plus de terroristes de l’Etat islamique. Ces derniers ont réussi à récupérer plusieurs zones dans le nord-est du Mali des mains du GSIM. Ils ont surtout bénéficié de renforts venant d’autres pays y compris du Nigéria.

Parfois, il arrive que certains mouvements armés impliqués dans le processus de paix participent à ces affrontements. Mais leurs moyens limités ne leur permettent pas de tenir tête aux terroristes de l’Etat islamique qui sont mieux armés.

Détérioration de la situation humanitaire

De nos jours, ces mouvements armés impliqués dans le processus de paix, tentant de participer à ces affrontements entre groupes terroristes rivaux, sont surtout le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) de Moussa Ag Acharatoumane et le Groupe d’autodéfense Touareg Imghad et alliés (GATIA) dont le chef militaire n’est autre que le Général Elhadj Ag Gamou qui participe souvent directement aux combats.

Pour le moment, les autorités ne commentent pas officiellement ces affrontements. On ignore encore les raisons. Peut-être qu’ils attendent que les groupes terroristes rivaux s’affaiblissent pour leur porter un coup fatal.

Il est à signaler que depuis le retrait effectif et officiel des opérations françaises au Mali, depuis le 15 août dernier, on assiste à une grande détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans cette zone du nord-est du Mali. Ce sont surtout les civils qui en paient le prix fort. Ils sont pris entre plusieurs feux.

Parfois, ils sont ciblés à cause des soupçons pesant sur eux d’appartenir à l’un ou l’autre des groupes qui s’affrontent. Il est grand temps pour les autorités de briser le silence sur cette affaire pour sauver des vies humaines.

Selon des organisations humanitaires, ces affrontements qui ont débuté depuis le mois de mars dernier dans les régions de Gao et Ménaka ont fait plusieurs victimes et occasionné le déplacement de nombreuses personnes.

Celles-ci se déplacent essentiellement vers les grandes localités comme Gao, Ansongo, Ménaka, Labbezanga ou parfois même Kidal. D’autres n’hésitent pas à franchir la frontière du Niger, du Burkina Faso, voire de l’Algérie.

En tout état de cause, cette situation ne peut perdurer et les autorités ne peuvent rester indifférentes. Surtout qu’elles ont récemment acquis beaucoup de matériels grâce à leur partenariat avec la Russie destiné à ramener la sécurité et éradiquer le terrorisme.

Cheick B. Cissé       

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1 commentaire

  1. Les autorites nationales Maliennes n’ont rien à dire dans cette lutte entre deux imbeciles et idiots que de leur laisser s’exterminer entre eux comme Boko Harma a fait au Nigeria en se divisant et mourir une mort naturelle.

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