Bande Sahélo-saharienne : Quand la sécurité passe par le Maroc

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Le Royaume du Maroc constitue un verrou pour la sécurité de la bande Sahélo-saharienne. Au-delà, le rôle du Royaume pour la stabilité de l’Europe est clé. Ainsi, les services de sécurité du Mali viennent, dans une note d’analyse, de tirer la sonnette d’alarme sur les tentatives d’AQMI de s’implanter au Maroc avec la volonté évidente de déstabiliser le Sahel et d’atteindre  l’Europe.

 

En effet, selon l’AFP, la branche Al-Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI) est au centre d’une note d’analyse des services de sécurité du Mali. Cette note indique qu’AQMI « cherche par tous les moyens » à s’implanter au Maroc pour «atteindre plus facilement » l’Europe. Des pays commela Franceet l’Espagne seraient visés. «Le Maroc a jusque là fait barrage à l’installation d’AQMI sur son territoire. Mais les islamistes  armés sont décidés à s’installer dans le royaume, pour le déstabiliser, et en faire une base arrière pour attaquer l’Europe », ajoute la note.

Ainsi « la seule manière de contrecarrer le plan des terroristes est non seulement de renforcer la lutte entre pays riverains, mais en y incluant le Maroc qui a une expérience avérée dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ».

C’est justement là où se situe tout l’intérêt de cette note qui met l’accent sur la nécessité d’impliquer le Maroc dans la gestion des dossiers concernant le Sahel. Or, ce n’est point un secret : l’Algérie a toujours fait obstacle à une éventuelle implication marocaine dans le traitement de la question sécuritaire qui touche  l’ensemble de l’espace Sahélo-saharien.

En effet, l’Algérie s’est toujours présentée  aux yeux des occidentaux comme étant le principal pays capable de gérer la question du terrorisme dans l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Mais l’évidence est là : incapable de faire face aux islamistes à l’intérieur de ses propres frontières, l’Algérie n’est jamais parvenue à accorder ses violons avec ses voisins au sujet d’AQMI, un groupe armé sorti des foyers islamistes algériens.

En mettant le Maroc hors de la question sahélienne, le dessein des Algériens est clair : être le seul véritable interlocuteur des occidentaux  dans le débat sur AQMI et la lutte contre le terrorisme dans le sahel.

C’est pourquoi, le Maroc, à ce jour, n’a jamais été invité à prendre part à aucune concertation organisée sur le terrorisme au Sahel. Et malgré ce rôle déterminant du Royaume du Maroc en vue de stabiliser la sous région sahélienne, les autres pays, dont le Mali, continuent de maintenir les Marocains en marge de cet épineux dossier. La pression algérienne sur ces pays explique cela et bien d’autres attitudes de ces pays. Inquiétant depuis quelque temps, c’est aussi l’attitude de la diplomatie malienne qui a tendance à se mettre  carrément aux ordres d’Alger dans la gestion du dossier  sur la sécurité  dans la bande sahélo-saharienne.

En effet, l’on a du mal à comprendre l’attitude de la diplomatie malienne incarnée par le Ministre Soumeylou Boubeye Maïga, qui a pratiquement fait le tour de l’ensemble des pays concernés et des partenaires occidentaux sans un petit détour par le Maroc.

Et la note d’analyse des services de sécurité du Mali est là pour dire que notre diplomatie, en ignorant le Royaume chérifien, fait fausse route. Car, si l’Algérie était capable de gérer le problème de la sécurité dans la sous région, et si ce pays avait joué franc jeu avec le Mali et tous les autres pays concernés (Niger, et Mauritanie) l’on ne parlerait plus de terrorisme encore moins d’AQMI dans le Sahel.

 

CH. Sylla (L’Aube)

 

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