Baba Dakono, chercheur : à Ménaka, « il est difficile de pointer du doigt une communauté »

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La situation sécuritaire s’exacerbe à Ménaka. Depuis avril, plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires.

Le  mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), majoritairement daoussahak, qui mène des opérations avec Barkhane et l’armée malienne, est accusé d’exactions contre les peuls. Ces derniers auraient aussi réagi en représailles. Dans les faits, les deux communautés partagent de lourds passés conflictuels.  La dimension de la crise a poussé le Premier ministre, SoumeylouBoubeyeMaiga à se rendre, le mardi 9 mai, dans la localité pour apaiser les tensions.

Pour Baba Dakono,  chercheur à l’Institut d’études et de sécurité (ISS), « il est difficile de pointer du doigt une communauté. « On va dire qu’il y’a un conflit dans la région de Ménaka dans lequel est intégré de nombreuses communautés et qui se passe autour d’enjeux géostratégiques mais aussi de rivalités intercommunautaires  et intracommunautaires autour des ressources très limitées dans la localité ». La circulation  massive d’armes et  l’existence  d’autres phénomènes sécuritaires dans la région  ont fini par exacerber un conflit latent depuis quelques  années.

«  La visite du Premier ministre permettra, selon lui,  à court terme d’apporter de l’accalmie. « Elle rentrerait plus dans le cadre de la possibilité du gouvernement d’organiser les élections présidentielles du 29 juillet que de pouvoir à long terme apporter des solutions à la crise sécuritaire dans la région de Ménaka », a analysé le chercheur. Seule la présence d’un « Etat utile » pourra apporter la paix dans la région, soutient-il.  

Abdrahamane Sissoko

 

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