Au Sahel, le discours et la méthode

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Analyse. L’initiative lancée par Paris vient s’ajouter à une quinzaine de stratégies régionales existantes au bilan au mieux qualifié de « mitigé » et plus souvent d’« échec », explique la journaliste du « Monde », Laurence Caramel.

Analyse. Au Sahel, l’engagement militaire de la France et l’aide au développement serviront désormais le même objectif : la lutte contre les groupes djihadistes et la radicalisation de la jeunesse. Cette convergence souhaitée par Emmanuel Macron doit se traduire par une concentration des projets financés par la coopération française dans les zones les plus fragiles susceptibles de basculer et de voir s’enraciner de nouveaux foyers terroristes.

Les experts du ministère de la défense et de l’Agence française de développement (AFD) ont travaillé pendant six mois pour parvenir à une cartographie commune de cette géographie des risques. Elle coïncide en grande partie avec celle sur laquelle se déploient déjà les forces françaises de l’opération « Barkhane » dans le centre et le nord du Mali ou dans la région dite « des trois frontières » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. La région du lac Tchad, où sévit Boko Haram, est également ciblée comme l’une des zones prioritaires d’intervention.

Symbole de cette volonté, un premier projet de 10 millions d’euros consacré à l’éducation dans la région de Mopti a été annoncé. Le chiffre est conséquent : il équivaut au dixième du budget d’investissement dont dispose le ministre de l’éducation malien pour tout le pays.

Le choix de cette localité qui borde le fleuve Niger ne doit rien au hasard. Des dizaines d’écoles ont dû être fermées après avoir été les cibles d’attaques, et les enseignants terrorisés refusent aujourd’hui de rejoindre leurs classes. C’est ici, surtout, que les troupes de l’opération « Serval » avaient stoppé, en janvier 2013, l’avancée des djihadistes sur Bamako.

Mais, cinq ans après que Paris a volé au secours du gouvernement malien, la présence des troupes étrangères accueillies en libératrices ne soulève plus autant d’enthousiasme. Et le risque qu’une part croissante de la population voie dans les soldats français des « forces d’occupation » est pris au sérieux.

Il devient urgent d’adresser un autre message. « Pour des raisons humanitaires et politiques, il faut montrer aux populations qu’elles ne sont pas abandonnées », insiste Laurent Bossard, directeur du Club du Sahel, en décrivant des territoires privés de toute administration en dehors des grandes villes.

« Frustration de la jeunesse »

Les militaires sont parmi les premiers à avoir mis en avant les limites d’une approche exclusivement sécuritaire. « Nous pouvons produire de la sécurité, mais c’est le développement qui apportera la paix. La frustration de la jeunesse qui aspire à un autre avenir augmente », soulignait, en janvier, le général Luc du Perron de Revel, lors d’une conférence au ministère des affaires étrangères.

Cette nécessité a conduit M. Macron à souhaiter la création d’une Alliance pour le Sahel qui est parvenue, depuis son lancement, en juillet 2017, à rassembler les principaux bailleurs bilatéraux et multilatéraux. Fin février, l’Alliance pour le Sahel a dévoilé un portefeuille de 500 projets pour un montant de 6 milliards d’euros comme un gisement prêt à être exploité pour qu’adviennent des jours meilleurs, propres de surcroît à écarter les jeunes des routes migratoires. Il est question de développement rural, d’accès à l’énergie et aux services de base, d’emplois pour les jeunes, de gouvernanceet de sécurité.

Mais, comme met en garde le chercheur Serge Michailof, auteur, en 2015, d’un essai remarqué, Africanistan (Fayard) : « N’oublions pas que, dans la décennie qui a précédé l’effondrement du Mali en 2012, ce pays a pu absorber un milliard de dollars d’aide par an pour se retrouver dans un état où quelques bandes de djihadistes ont failli en prendre le contrôle. Comment imaginer, dès lors, que le simple doublement des ressources d’aide sans modification radicale des conditions de son emploi pourrait faciliter la sortie de crise ? »

Changer de méthode, c’est aussi ce que promet l’Alliance pour le Sahel en dépassant les travers bien connus de l’aide internationale : absence de coordination entre les bailleurs, lourdeur des procédures d’approbation des projets, lenteur dans le décaissement des fonds, inadéquation avec les besoins des populations… Elle parle ainsi de créer « des circuits courts », des « projets à impact rapide ».

Tant de bonnes intentions

L’initiative lancée par Paris vient s’ajouter à une quinzaine de stratégies régionales déjà existantes, dont le bilan est qualifié au mieux de « mitigé » mais plus souvent d’« échec ». Si cela ne la condamne pas a priori, cela conduit à la prudence. Les annales du développement sont peuplées de tant de bonnes intentions. Paris fut, en 2005, l’hôte de la conférence internationale où fut adoptée la déclaration sur l’harmonisation de l’aide.

« Tous les bailleurs parlent de coordination, mais aucun ne veut être coordonné », observe Tertius Zongo, ancien premier ministre du Burkina Faso. Il remarque que, pendant que les bailleurs parlent entre eux de bonnes pratiques, ils continuent de faire comme si les intéressés eux-mêmes n’avaient aucun avis : « L’aide ne doit plus être quelque chose qu’on vient nous mettre dans la bouche sans que nous ayons décidé ce que nous allons manger. Imposer des solutions qui n’ont rien à voir avec l’histoire de nos pays ne peut que conduire à l’échec. »

M. Zongo, chercheur associé à la Fondation pour les études et recherches sur le développement international, a inauguré, au début de l’année, à Ouagadougou, une chaire Sahel. Sous des dehors académiques, le projet est bien d’encourager les donateurs à s’appuyer sur un vivier de jeunes experts locaux qui, assure-t-il, existe désormais. Tout autant capables d’élaborer des programmes que d’aller sur des terrains où, pour des raisons de sécurité, les Blancs ne peuvent plus aller. S’il réussit, il y aurait, au-delà du discours, véritablement un changement de méthode.

Le Monde | 13.03.2018 à 11h48

Par Laurence Caramel

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est la France qui instrumentalise le terrorisme pour s’en servir comme prétexte et récoloniser l’Afrique.
    SVP, continuez à boycotter tous les produits et services français tout le long de cette année 2018, placée sous le signe de l’année de la révolte des noirs du monde entier contre les fascistes colonialistes français, qui ne vivent que du sang des pauvres noirs africains.
    Veuillez partagez sur tous vos réseaux sociaux, ce message de sensibilisation !
    ———————–
    Anti Français
    1 Jan 2018 at 11:37
    La France fait tout le temps le contraire de ce qu’elle prétend faire. C’est le pays le plus raciste, le plus fasciste, le plus naziste, le plus hypocrite, le plus lâche et le plus nuisible de la planète.
    Regardez comment ils maltraitent les noirs en France tout en affirmant sur tous les toits du monde que les noirs africains francophones sont les amis de la France. Combien de noirs ont été sodomisés par la police française en France ?
    Combien d’enfants maliens, centrafricains, ivoirien, gabonnais et d’autres pays africains sous occupation militaire française, sont régulièrement victimes de toutes sortes d’abus sexuels de la part l’armée de Pd et de pédophiles française ?
    Combien de noirs africains ont été massacrés par des dictateurs imposés et protégés par la France en Afrique ?
    Combien de noirs africains sont massacrés dans les sales guerres que mène la France en louche contre les noirs africains ?
    Jeunesse africaine, révoltez vous et chassez tous les cafards rougeâtres français d’Afrique avant qu’ils ne parviennent à vous exterminer tous !
    Les français ne veulent pas de vous en France, donc chassez les de votre continent et boycottez tous les produits et services français. Ne les permettez plus d’exploiter vos immenses ressources naturelles pour alimenter leurs usines qui donnent du travail aux blancs et laissent les noirs dans la misère, la famine, l’esclavage et la mort en méditéranée.
    SVP partagez largement sur les réseaux sociaux:

    Comme les racistes français disent que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, alors la jeunesse consciente d’Afrique leur répond que l’Afrique ne peut pas continuer à recevoir toute la merde produite par la France !!!
    —————

    • Omar 14 Mar 2018 at 00:21
      C’est la France qui instrumentalise le terrorisme pour s’en servir comme prétexte et récoloniser l’Afrique.”🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣

      Et ton PSYCHIATRE, il en dit quoi?🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣

  2. comrades under total circumstance teenagers should be involved in study-work program as to where they go to school five days per week but on sixth day partake in on job training at vocation. They could learn modern house wiring for electricity, or plumbing or welding or carpentry or brick mason or computer programming etc. In short vocations that will upgrade our development personnel for all youth of Mali do not desire to be physicians or computer engineers etc. but may have rewarding life as vocation professional.
    Men like Moussa Coulibaly have feel for what youth find acceptable plus what nation of Mali is able to produce that will timely in steps plus stages have us achieve Perpetual World Class Modern Living.

    MOUSSA COULIBALY FOR PRESIDENT OF MALI 2018
    Patriotic Movement Platform For Change

    Very much sincere,
    Henry Author(people of books) Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan aka Gue.
    translationbuddy.com

  3. POURQUOI CENSURER DES POSTS CRITIQUES BIEN FONDÉS ?

    LA DÉMOCRATIE A T-ELLE DÉJÁ ATTEINT SES LIMITES NON-DÉCLARÉES AUX PEUPLES….?

    QUE NOTRE JOURNAL EN LIGNE COMPRENNE : NOUS PATRIOTES MALIENS, AVONS MILLE VOIES ET MOYENS D’ APPORTER NOS MESSAGES AU PEUPLE MALIEN.

    QUE NOTRE JOURNAL EN LIGNE SACHE QU’ IL NE COUVRE MEME PAS 0,5% DE LA MASSE POPULAIRE QUE NOUS PATRIOTES MALIENS INFORMONS PHYSIQUEMENT SUR LE TERRAIN RÉEL ET CONCRET.

    QUE NOTRE JOURNAL EN LIGNE SACHE QUE L’ EXERCICE D’ ÉTEINDRE LA VOIX D’ UN PEUPLE EST VEIN.

    SUR CECI , VOICI ENCORE MON POST QUI FUT BLOCQUÉ Á PLUSIEURS REPRISES:

    +++++

    En définitive, la politique d’Emmanuel Macron ne diffère guère de celles de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, même si, du fait de la présence de Donald Trump à la Maison-Blanche, elle s’appuie plus sur le Royaume-Uni que sur les États-Unis.

    L’Élysée poursuit l’idée d’un relèvement économique pour ses multinationales non pas en France, mais dans son ancien Empire colonial.

    Il s’agit des mêmes choix que ceux du socialiste Guy Mollet, un des fondateurs du Groupe de Bilderberg .

    En 1956, le président du Conseil français Guy Mollet fit alliance avec Londres et Tel-Aviv pour conserver ses parts dans le Canal de Suez nationalisé par le président Gamal Abdel Nasser.

    Il, Guy Mollet, proposa à son homologue britannique, Anthony Eden, que la France intègre le Commonwealth, qu’elle fasse allégeance à la Couronne, et que les Français adoptent le même statut de citoyenneté que les Irlandais du Nord.

    Ce projet d’abandon de la République et d’intégration de la France au sein du Royaume-Uni sous l’autorité de la reine Élisabeth II ne fut jamais discuté publiquement.

    C’ EST DANS CETTE OPTIQUE QUE LES AFRICAINS DOIVENT ANALYSER LE ROLE DU NIGERIA, DU GHANA (PAYS MEMBRES DU Commonwealth) , DANS LA CEDEAO-BASSE-COUR-POLITICO-ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE DE LA FRANCE:
    – MISE EN OEUVRE DE LA MUTUALISATION DES RESSOURCES COLONIALES DE LA
    FRANCE AVEC LE ROYAUME UNI, NOTAMMENT LE FRANC CFA. OUI, LE FRANC CFA!! !

    PEU DE MALIENS ONT APPORTÉ ATTENTION AUX ACCORDS PASSÉS RÉCEMMENT ETRE LA FRANCE ET LE ROYAUME UNI SUR LA PARTICIPATION DE CETTE DERNIERE AUX OPÉRATIONS MILITAIRES COLONIALES BARKHANE AU MALI.
    NOTEZ BIEN BARKHANE, PAS MINUSMA…!

    Peu importent l’idéal d’égalité en Droit exposé en 1789 et le rejet du colonialisme exprimé par le Peuple français face au coup d’État avorté de 1961 EN FRANCE , aux yeux du Pouvoir, la politique étrangère DE LA FRANCE ne ressort pas de la démocratie.

    DONC AFRICAINS, MALIENS, DITES NON TOUS LES JOURS AU FRANC CFA.

    DONC AFRICAINS, MALIENS, PLACEZ PARTOUT AU CENTRE DES DÉBATS DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES , L’ ABOLITION DU FRANC CFA , POUR CONTRAINDRE LES DIRIGEANTS Á SE RÉVÉLER ENFIN, TROUVER LA ET L’UNIQUE SOLUTION.

    ENFIN, DISONS MERCI Á Mélenchon POUR SON TÉMOIGNAGE LUCIDE.

    SIGNÉ :
    WAZEKWA TOLO Doe,
    SPIRIT OF Zimbabwe Banconi Ghetto-City of Wadawada,
    Colombia of Bamako DC .

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