Au Nord-Mali: Les rebelles tuent le chef du village de Hombori et enlèvent un garde à Youwarou

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Dans la nuit du samedi 18 février, un groupe de rebelles touaregs  a attaqué le village de Hombori (situé entre Douentza et Gao), tué le chef du village et emporté des armes. Dans la même journée, d’autres hommes armés ont attaqué le village de Youwarou où ils ont enlevé un garde.

 

 

C’est dire que les attaques des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avancent  maintenant de pus en plus vers le sud du pays. Hier soir (samedi), aux environs de 19 h 30, deux voitures des rebelles du MNLA ont quitté la ville de Hombori.

« Les rebelles sont venus vers l’Est à bord de deux voitures en direction de Gao. Ils ont d’abord arrêté un car de transport et confisqué les téléphones des passagers avant d’entrer dans la ville. Ils sont allés à la gendarmerie de Hombori où ils ont trouvé un seul gendarme. Ils ont demandé au gendarme où se trouve le chef. Sans essayer de comprendre, le gendarme les a amenés chez le chef du village. Arrivé sur le lieu, ils ont demandé au chef de village la clé de la voiture de la gendarmerie. Le chef du village (78 ans) a répondu qu’il n’a pas la clé. Les rebelles ont donc tiré sur lui  avant de repartir vers la même direction d’où ils étaient arrivés», témoigne un habitant de Hombori contacté par téléphone. Selon un autre habitant de Hombori, les rebelles cherchaient le chef de la gendarmerie et non le chef du village car les clés de la voiture de la gendarmerie que réclamaient les rebelles ne pouvait se trouver qu’avec le chef de la gendarmerie et non avec le chef du village.

Dans la même journée, les rebelles du MNLA ont attaqué la localité de Youwarou (à l’Ouest) où ils ont coupé le réseau téléphonique et amené un garde en otage.  Rappelons que depuis le 17 janvier (début de la crise), il y a eu de graves affrontements entre l’armée malienne et les rebelles touaregs. Dans les jours qui ont suivi, des dizaines de soldats et de rebelles ont été tués. Quelques jours plus tard, des photographies présentant des cadavres de soldats maliens les mains liées derrière le dos ont circulé. Ce qui a conduit les autorités à accuser le MNLA d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires.

Le MNLA a réfuté ces accusations tout en justifiant que ces militaires étaient morts au combat et que ces photographies avaient été forgées de toutes pièces.  Les autorités maliennes ont annoncé qu’elles avaient envoyé une commission d’enquête sur les lieux afin de faire la lumière sur ces événements. « Face à ces versions contradictoires concernant la manière dont les soldats photographiés ont été tués, il est urgent de mener une enquête indépendante et impartiale sur ces faits », a déclaré Gaëtan Mootoo avant d’ajouter : « Par ailleurs, le MNLA doit révéler les noms des personnes qu’il a capturées et accorder au Comité international de la Croix-Rouge un accès sans restriction à ces personnes».

La publication des images des soldats tués a provoqué la colère de leurs proches qui ont publiquement manifesté leur réprobation à Bamako les 1er et 2 février. Au cours de ces manifestations, les forces de sécurité n’ont rien fait pour empêcher la foule en colère d’attaquer des maisons et des biens appartenant à des Touaregs et d’autres groupes ethniques dont des Arabes et des Mauritaniens qui vivaient dans la capitale. Cette inaction des forces de sécurité a poussé des milliers de Touaregs et d’autres personnes ciblées en raison de leur « teint clair » à fuir Bamako. Beaucoup ont ainsi trouvé refuge dans des pays voisins comme le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.

« Toutes ces informations indiquent que les forces de sécurité maliennes n’ont pas voulu ou n’ont pas pu protéger les populations touarègues durant les violentes manifestations de Bamako. Les autorités doivent prendre immédiatement des mesures afin d’assurer la protection de toute personne en danger », a conclu Gaëtan Mootoo.

 Baba Ahmed

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