Au Nord-Mali, les islamistes armés tous alliés d’Aqmi

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Des soldats maliens

GAO — De très solides passerelles existent entre les différents groupes islamistes armés qui contrôlent le Nord du Mali mais la branche maghrébine d’Al-Qaïda constitue la principale force que les soldats africains auraient à combattre si une intervention était lancée.

La région de Tombouctou (nord-ouest) est dirigée par un des émirs (chefs) d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, tandis que celle de Gao (nord-est) est censée être sous le contrôle du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao).

Mais, de notoriété publique, la région de Gao est en fait placée sous la direction d’un autre chef d’Aqmi algérien, Mokhtar Belmokhtar.

Et dans la région de Kidal (extrême nord-est), c’est le Touareg malien Iyad Ag Ghaly qui est maître chez lui. Originaire de cette localité, il est désormais le leader du mouvement Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) apparu au grand jour cette année.

Mais son équipe est renforcée par des combattants qui dans un passé récent, étaient encore membres actifs de la branche maghrébine d’Al-Qaïda. Parmi eux figure le féroce Abdelkrim Taleb, un cousin touareg d’Ag Ghaly, qui dirigeait une petite unité au sein d’Aqmi.

“Au départ, Aqmi s’est servi des rebelles touareg du MNLA, (Mouvement national pour la libération de l’Azawad, nord du Mali) pour s’implanter”, explique à l’AFP Mamadou Maïga, ancien directeur d’école, interrogé à Gao.

“Le MNLA, Aqmi et les autres islamistes étaient dans le même camp. Mais Aqmi a laissé exprès le MNLA revendiquer les victoires communes pour mieux l’étouffer par la suite”, ajoute-t-il.

Défaits, chassés du Nord par les djihadistes, les combattants et responsables politiques du MNLA sont désormais éparpillés dans des pays européens ou dans des pays voisins du Mali, comme le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie.

Et Iyad AG Ghaly apparaît comme “la caution malienne” des djihadistes algériens auxquels il a ouvert les portes de la région.

Lui qui avait été un chef craint et respecté au sein de la rébellion touareg et un médiateur-clef pour la libération d’otages européens, s’est rapproché d’Al-Qaïda dans les années 2000. Il appelle désormais à “éliminer” tous ceux qui s’opposent “à l’épanouissement de l’islam”.

Quant au Mujao, qui était apparu comme une scission d’Aqmi en 2011 pour rassembler des djihadistes subsahariens, il s’est rapidement rabiboché avec ses anciens partenaires.

“Si l’ONU donne son feu vert à une intervention dans le nord du Mali, il faut qu’elle sache que c’est Aqmi qu’elle aura en face, comme principale force. Les autres djihadistes ne dépendront que d’Aqmi, ça c’est sûr”, analyse Tiégoum Boubeye Maïga, journaliste malien, originaire du Nord et familier du dossier.

Le Malien Omar Hamaha, l’un des cinq principaux chefs djihadistes “militaires” dans le Nord, symbolise les liens solides qui existent entre les trois groupes. Connu pour être le numéro deux de la katiba d’Aqmi dirigée par Belmokhtar, il s’est présenté lors de la prise de la ville de Tombouctou, en avril, comme le chef d’état-major d’Ansar Dine. A présent, il se dit chef d’état-major du Mujao…

Balayant le distinguo entre les groupes, il assure à l’AFP sur place à Gao: “Retenez que nous sommes tous des moudjahidine. Qu’un combattant soit du Mujao, d’Ansar Dine ou d’Aqmi, c’est la même chose. Nous avons la même ambition, l’application de charia. Quand on s’attaque à l’un d’entre nous, on s’attaque à tout le monde”.

Des djihadistes se présentant, pour l’occasion, sous les couleurs du Mujao, se sont récemment installés dans la localité malienne de Douenza (au sud de Gao), après en avoir chassé une milice locale. “Ce sont nos alliés qui étaient à Douenza, avec notre autorisation, notre aide, assure Omar Hamaha. A partir du moment où ils ont commencé à dévier, nous avons pris la décision de les mettre au pas”.

 

AFP / 25/09/2012

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3 COMMENTAIRES

  1. je suis l ex Adjudant chef Sekou Diarra , Sous Officier de l armée Malienne en retraite .
    Il m a semble qu il était de mon devoir d apporter ma contribution et mon point de vue sur la situation de notre armée aujourd’hui

    Depuis le 17 janvier des agresseurs ont pris possession d une partie du territoire de la République du Mali
    D abord des Touarègues , puis depuis 3 mois des islamistes qui occupent les 2/3 du territoire . Un coup d état , une crise politique suivirent ..

    Durant les agressions dans le nord , Beaucoup D officiers , de sous officiers , et hommes du rang s enfuirent comme des lapins en jetant leurs armes , se déguisant même en femme , laissant a l ennemi du matériel qui coute des centaines de millions de francs . Tous avons entendu les récits des populations narrant la fuite des militaires a Gao , Bourem , Tombouctou , asongo ,kidal , goundam ..c est pitoyable et honteux mais pas surprenant .

    Non cela n est pas surprenant car il est vrai que la corruption avait gangrenée l armée malienne , que certains chefs militaires ne l étaient que de nom , ressemblant plus a des petits phacochères gras , leurs doigts boudinés dans lesquels se dressaient un telphone dernier cri coûtant 300 ou 400 mille francs cfa , ( plus que leurs salaires mensuels ) et détournant tout ce qui leur passent entre leurs mains pendant que la troupe n a pas le minimum vital .
    Donc le commandement est inapte car autorité = exemple + compétence .
    Pas étonnant non plus quand on sait que plus de 40 % des officiers maliens sont des fils d officiers ou ” recommandes ” lors du recrutement et concours
    Ces gens rentrent dans l armée comme on rentre dans un grain dont la place vous est réservée , securite de l emploi de fonctionnaire et c est ainsi dans tous les corps : Police , gendarmerie , garde , magistrature , douane ..même les eaux et forets

    Aucun de ces militaires de parade , ne pensaient qu un jour il fallait payer un jour a la nation le prix de sa propre securite par le sang verse . Aucun de ces pleutres , ces lâches indignes de porter l uniforme ne sont prêts a mourir pour leurs patrie , ce qui est la plus belle mort pour un homme .
    Ils ont oublies que le risque pour un vrai militaire est d avoir l honneur de mourir au combat , ce choix ils l ont pourtant fait lorsque ils ont décidés de rentrer dans l armée

    Lors d un sejour en France , j ai vu que dans le moindre petit village , se dresse un monument avec la liste des hommes originaires de ce village” morts pour la France ” durant toutes les guerres , ils sont régulièrement honores par leur nation qui n oublie pas non plus leurs enfants .
    Nos déserteurs ne méritent qu une chose : être fusiller

    Alors depuis six mois , tous ne parlent que d une seule chose : les moyens . C est faux ! ils ont peurs de mourir c est tout
    vous verrez qu avec tout les moyens du monde a leurs dispositions , beaucoup n auront pas l essentiel ; LE COURAGE ET LE SENS DU SACRIFICE GRATUIT .
    ils parlent de formation c est des foutaises , pas besoin de formation autre que celle déjà subie pour monter a l assaut chefs de section et commandant d unité en tête .

    1500 hommes suffisent largement pour reconquérir Gao , Tombouctou et toutes les villes au bord du niger , avant de faire des points d appui sur le fleuve niger , et s attaquer au nord dans un second temps .

    200 hommes dans une Compagnie d Eclairage et d Appui CEA qui recherche le contact , équipée de deux sections mortiers , deux sections anti chars , et deux sections reconnaissance , appuyée par 3 compagnies de combat ( 1000 hommes ) et 1 compagnie de Cdt et de soutien ( médical , transmissions , munitions , carburant , nourriture )suffisent largement ( 300 hommes ) pour libérer toutes villes au bord du Niger en les prenant en tenaille . ils n auront que comme seul salut que de fuir vers le grand nord , la gendarmerie pouvant parfaitement couvrir une ligne au sud du fleuve asongo goudam pour intercepter toute éventuelle infiltration vers le sud .
    une fois la tête de pont installée et les villes occupées par d autres troupes venues du sud c est la que nous pourrions avoir besoin de l aide extérieure pour le grand nord .

    N avons nous pas 1500 hommes et le matériel adéquat aujourd’hui pour organiser et terminer en 1 semaine cette” promenade de sante ” ?
    pas besoin d aviation , pas besoin de drone , pas besoin de matériel sophistique , nous avons l essentiel :
    Des fantassins et leurs armements individuels , des véhicules de transport de troupes , des transmissions , des munitions , des médecins et infirmiers et la possibilité d avoir des informations depuis l intérieur des villes concernant les mouvements des ennemis .

    bien sur que si ! Nous pouvons le faire , le problème c est que les hommes ne veulent pas monter au front parque ceux qui sont censés leur montrer
    l exemple sont inaptes . hormis quelques officiers et sous officiers de talents qui trépignent , parqu il y a croyez moi dans l armée malienne des vrais soldats chez qui le sacrifice au feu veut encore dire quelque chose mais ils sont isoles et marginalises .

    En face certains sont prêts a mourir pour Dieu , montrez leur que vous aussi vous êtes prêts a mourir pour votre patrie !

    Sekou Diarra
    Niamakoro Bamako

    • MON ADJUDANT merci de votre temoignage je suis originaire de gao certains de mes parents m avaient dit la meme chose la nuit nos pseudos militaires traversaient le fleuve en pirogue pour eviter le poste de gendarmerie et s enfuyaient a bamako en abandonnant armes et munitions, j espere que les prochains recrutements vont corriger les erreurs du passé a savoir recruter de vrais patriotes courageux.

    • merçi mon adjudant chef ,vous avez tous dit ,contons sur les femmes Maliennes est mieux que les hommes au front.
      dieu seul ces comment est le Mali demain .
      qu’il nous aide avec toutes sa forces .

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