Dans cette région marquée par de nombreuses violences communautaires et djihadistes depuis 2016, des accords locaux ont été conclus pour tenter d’apaiser les tensions.
Depuis juin, Fatoumata Barry n’a plus peur. Au printemps, cette femme peule de 39 ans a fui Bandiagara, au centre du Mali, pour trouver refuge dans un des camps de déplacés de Sévaré, à plus de 60 kilomètres de chez elle. « Si nous étions restés, nous aurions été tués. Un jour de foire, les dozos [chasseurs traditionnels] dogon ont encerclé Bandiagara en lançant un ultimatum aux Peuls, pour qu’ils quittent la ville », raconte-t-elle, assise sur sa natte, posée à l’ombre d’une des tentes du camp. Comme elle, plus de 57 000 civils ont fui leurs villages dans la région de Mopti au 31 juillet, selon la Commission de mouvement des populations (CMP), pour échapper aux violences communautaires et djihadistes qui, depuis 2016, ne cessent de se multiplier.
Début juillet, le premier ministre malien s’est rendu dans les camps de déplacés de Sévaré. Lors d’une visite de cinq jours dans la région, Boubou Cissé a lancé un programme d’urgence de fourniture de vivres : 8 000 tonnes de céréales seront distribuées. A Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza, le chef du gouvernement malien a aussi multiplié les rencontres locales pour dialoguer avec les communautés et favoriser le retour de la paix dans cette région où plus de 3 500 personnes ont été tuées depuis 2016, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled). A l’issue de cette visite gouvernementale globalement saluée, des accords locaux ont même été signés dans le cercle de Djenné et à Baye, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Ainsi, entre le 25 juillet et le 1er août, les différentes communautés de ces zones se sont engagées à cesser les hostilités. Le résultat de médiations enclenchées quelques mois plus tôt par le Centre pour le dialogue humanitaire (HD Centre) et soutenues par le gouvernement.
Une assistance alimentaire d’urgence
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