Attentats terroristes : Risques accrus à Bamako

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Depuis la journée du samedi 8 février 2014, la menace jihadiste semble être prise davantage au sérieux par de nombreux observateurs. A commencer par l’ambassade de France qui n’a pas hésité à prodiguer aux ressortissants français résidant au Mali des conseils de prudence en évoquant, notamment par SMS, un risque réel d’attentat à Bamako dans les 72 heures. Le message se terminait par la recommandation d’éviter les endroits publics et les lieux d’attroupement.

Ansar Dine
Un des groupes jihadistes (photo archives) © AFP

La victoire militaire remportée par la force Serval et l’armée malienne en début d’année 2013 sur les forces jihadistes au Nord et au centre du pays ne pouvait aucunement être assimilée au retour total de la sécurité dans le pays. Cette réalité sera vite confirmée sur le terrain par des attentats terroristes menés le plus souvent par des kamikazes dès les toutes premières semaines ayant suivi la déroute des coalisés jihadistes et leur retrait des principales villes qu’ils avaient précédemment envahies.

Si Gao, Tombouctou, Kidal ont été à plusieurs reprises prises pour cible par les terroristes, Bamako apparaissait jusqu’à une date récente comme un sanctuaire sûr et inviolable. En effet, malgré la prudence affichée par les services de sécurité et de renseignement sur la probabilité d’une attaque jihadiste visant la capitale  malienne, beaucoup d’observateurs et de citoyens avaient fini par croire que les terroristes ne s’y aventureraient, en raison de la présence massive dans la ville de forces nationales et internationales capables de mener contre tout agresseur une riposte foudroyante.

Telle une traînée de poudre, l’information initialement destinée à nos hôtes français a vite fait le tour de la capitale. Selon certaines sources, elle aurait été amplifiée par certaines stations radios locales. Résultat : dans la nuit du 8 au 9 février, une véritable psychose s’est emparée des habitants et très vite les restaurants et hôtels huppés de la capitale ont commencé à constater l’absence de leur clientèle étrangère, notamment les militaires et assimilés de Serval et de la Minusma.

Il faut dire que  les nationaux habitués des lieux ont également brillé par leur absence ou par leur départ précipité dès qu’ils ont été mis au courant du risque terroriste.
Cet épisode inquiétant remet sur le tapis plusieurs questions. Il s’agit tout d’abord de  la question globale de la sécurité de Bamako et de la protection de ses habitants face au risque d’attentat, question jamais publiquement évoquée par les autorités et les différents acteurs de la lutte terroriste.

Ce risque s’est singulièrement accru avec la défaite militaire des groupes jihadistes Ansardine,  Aqmi et Mujao dont on sait qu’ils ont massivement recruté parmi les populations locales noires. Parmi les nouvelles recrues, beaucoup ont réussi à se faire passer pour des réfugiés civils et se retrouvent actuellement dans les principaux centres urbains.

En particulier, de nombreuses questions demeurent sur le dispositif sécuritaire anti- terroriste et sa fiabilité. Etant  donné qu’il serait  inimaginable que ce dispositif n’existât pas, on peut légitimement se demander s’il est fiable au regard de l’extraordinaire facilité de déplacement des personnes et de transport qui caractérise les principaux axes routiers  du Mali. Si l’on s’en tient à l’axe Bamako – Sévaré- Gao, qui apparaît comme la voie de transport routier la plus sensible parce traversant les zones où se situe l’épicentre de la guerre jihadiste, force est de constater que les contrôles de sécurité laissent à désirer. Votre serviteur a ainsi pu effectuer, à plusieurs reprises, le voyage Bamako-Sévaré, à l’aller comme au retour, sans avoir subi une seule fois un contrôle digne de ce nom.

Quant à la diffusion, à destination des populations, d’informations mettant en garde contre le risque d’attentat, on peut regretter qu’aucune organisation ne soit mise en place pour y procéder  de manière professionnelle sans provoquer de psychose ou de mouvement de panique. Les Maliens n’ont reçu dans la nuit de samedi à dimanche aucun message ou avertissement de leurs autorités, alors que, à en croire certains, notre principal allié au Nord, le risque d’un attentat terroriste avait atteint un niveau singulièrement élevé.

Plus profondément, ont peut légitimement s’interroger, à partir de ce dernier constat, sur l’efficacité de nos services de renseignement et sur la qualité de la coopération qu’ils entretiennent avec la force Serval et la Minusma. Il n’est pas en effet indifférent de savoir si les autorités maliennes avaient été mises au parfum. Et si oui, quelle a été l’attitude adoptée en conséquence par les services de renseignement, notamment la Sécurité d’Etat.

Ce questionnement vital se pose aux Maliens avec d’autant plus d’acuité que leurs différents services de renseignement se sont singularisés depuis le coup d’Etat de mars 2012 par leur incapacité à anticiper sur les menaces, ce qui est leur raison d’être même, et leur inféodation à des individus et non pas aux institutions républicaines.

Le Président Ibrahim Boubacar Keita a très certainement conscience de ces faiblesses, lui qui a, parmi ses toutes premières décisions, tenu précisément à remercier les anciens directeurs généraux des principaux services collecteurs de renseignement, dont celui de la Sécurité d’Etat. Il lui appartient de tenir compte du diagnostic global d’insuffisance émis à propos desdits services et d’engager une reforme en profondeur.

Prenant véritablement la mesure des dangers qui planent encore sur notre pays et en particulier du terrorisme qui semble le plus imminent, le Président de la République, qui vient d’effectuer des visites chez plusieurs de nos voisins immédiats, doit intensifier son action en vue d’obtenir une coopération internationale plus efficace dans la lutte contre le Jihadisme. C’est, en réalité, la seule option qui permettra des échanges d’informations et d’expériences pertinentes, la coordination des actions et une évaluation toujours plus pointue du risque de déstabilisation.
En tout état de cause, l’impasse sur la problématique du terrorisme jihadiste n’est plus une position tenable. Et, au risque d’être ridicule, le gouvernement doit aller vers une approche plus inclusive, moins militariste, et faire de la communication une arme efficace contre les menées subversives des groupes terroristes. Le salut passe par cette stratégie plus offensive, moins frileuse et en définitive plus intelligente.

           
Nouhoum DICKO

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8 COMMENTAIRES

  1. c’est meme étonnant que ces foutus djihadistes n’aient pas encore commis d’attentat à Bamako .Rien de tel pour terroriser les populations en faisant un maximum de morts plutôt que de faire sauter une mobylette à Tombouctou qui ne tue que son conducteur !! ❗ ❗ ❗ ❗

    • Espèce de con au même titre qu’eux… S’ il y a un attentat à Bko ça sera à votre ambassade ou dans vos restos préférés pas dans nos marchés.. Gros salaud :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  2. Cette force ridicule des nations unies est capable de tout pour justifier sa présence dans notre beau pays; même le pire

  3. Ces terroristes djihadiste de mer de du cu l nous font chi er. J’aimerais en attraper un . Je l’habillerai en femme avec une perruque et je lui ferais balayer tout mon carré en lui faisant chanter “Jesus reviens” ou les paroles de “tubabu dance” . ensuite il ferait tous les carré de la commune. Batradinee !Ces djihadistes sont de vilains feignants.

  4. La remise officielle des clés des logements sociaux de Kolokani était initialement prévue le jeudi 19 décembre 2013 mais avait été reportée sine die. Il est à signaler que le Conseil de cabinet tenu le mercredi 04 décembre 2013 et présidé par le PM avait, à son point 4, entendu une Communication du ministre du Logement relative à l’organisation des cérémonies de remise de clés des logements sociaux à San, Koutiala, Dioïla, Kolokani et Niono.
    Du coup, les heureux bénéficiaires se posent la question à savoir pourquoi cet énième report intervenu juste la veille du jour J? Qu’est-ce qui se manigance du côté du Département en charge du logement? Est ce un mépris pour le vaillant peuple bamanan du Bélédougou si l’on sait que ce projet a été lancé depuis 2010 et que l’inauguration des logements sociaux de San, de Koutiala et de Doïla a été effective depuis le mois dernier?
    Monsieur le Directeur Général de l’OMH que faites vous des liens (amicaux et parentaux) qui vous unissent à cette ville et qui datent de plus de 30 ans ?

    Son Excellence Monsieur le Ministre du Logement, pourquoi ce silence injustifié ?
    Combien de km sépare Kolokani de Bamako pour laisser dégrader ces maisons et leurs peintures intégralement refaites ? Et cela sur le dos du contribuable malien ?
    N’étiez vous pas sur le chantier des 1500 logements sociaux de Tabacoro voilà deux semaines et celui de Ngouina l’autre jour seulement?
    A quand finalement la reprogrammation de cet événement quand on sait que le Président de la Commission d’attribution jure la main sur le cœur que vous lui avez promis de le faire courant janvier 2014 ? Il urge car nous sommes le 10 Février aujourd’hui.
    Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, vous êtes également interpellé pour le suivi de la bonne exécution des résultats issus dudit Conseil de Cabinet.
    Son Excellence Monsieur le Président de la République, répondez aux cris de détresse de la population du Bélédougou.

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