La cour d’assises de Bamako a condamné, le mercredi 28 octobre 2020, Fawaz Ould Ahmed Ould AHMED Alias Ibrahim10 et Sadou Chaka dit Moussa Maïga alias Oussama à la peine de mort et au paiement de dix millions de FCFA d’amende chacun pour «Actes de terrorisme, financement d’actes de terrorisme, association de malfaiteurs, assassinat, coups et blessures volontaires, violences et voies de faits, dommages aux propriétés mobilières et immobilières d’autrui ». Selon la Cour, les accusés, membres de l’organisation terroriste « Almouraboutine » affiliée à Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), ont joué un rôle déterminant dans la planification, la préparation et la réalisation de plusieurs attentats terroristes au Mali dont celui du Radisson Blu du 20 novembre 2015, du Byblos à Sévaré le 07 août 2015 , de l’Hôtel Nord Sud à Bamako, tout comme dans certaines capitales des pays de l’Afrique de l’Ouest dont l’enlèvement de deux Canadiens en République du Niger entre fin 2008 et début 2009. La cour d’assises de Bamako a indiqué que ces attaques ont fait plusieurs victimes.
L’affaire ministère public contre Fawaz Ould Ahmed Ould AHMED Alias Ibrahim 10 inculpé d’«Actes de terrorisme, de financement d’actes de terrorisme, association de malfaiteurs, d’assassinat, de coups et blessures volontaires, des violences et voies de faits, dommages aux propriétés mobilières et immobilières d’autrui » était inscrite au rôle d’audience de la cour d’assises de Bamako, le mercredi 28 octobre 2020. Il ressort de l’arrêt de renvoi devant la cour d’assises de Bamako que Fawaz Ould Ahmed Ould AHMED alias Ibrahim 10 et son complice Mohamed Tahirou CISSE se sont rendus dans le bar restaurant la «Terrasse » sis au quartier Hippodrome, en Commune II du District de Bamako à la rue 235 dite «Rue Princesse» dans la nuit du 06 au 07 mars 2015. L’arrêt évoque que pendant que Mohamed T. CISSE faisait le guet dans une ruelle près du bar, Fawaz Ould AHMED Ould AHMED alias Ibrahim 10, de nationalité mauritanienne, pénétra dans le bar restaurant «La Terrasse», s’isola dans les toilettes, sortit de son sac, une cagoule noire qu’il enfila sur la tête, une Kalachnikov (AK-47) et ses chargeurs, des grenades, une arme de pointe (un Magnum) et ses deux chargeurs puis, ressortant des toilettes, il tira à l’arme indistinctement sur les occupants du bar. « Le bilan de l’attaque faisait de nombreux morts et blessés parmi lesquels feu Fabian GUYOMARD de nationalité française qu’il criblait de trois balles ; feu Rouny PIENS, nationalité belge qu’il abattait dans la ruelle lorsqu’il ressortait de l’intérieur du Bar ; feu Cheick Oumar DEMBELE, un policier malien ; trois personnes de nationalité suisse et d’autres nationaux. Le 12 mars 2015, les services de renseignements maliens qui tentaient de l’interpeller, tuèrentt Mohamed T. CISSE qui leur opposa un combat à l’arme automatique et qui s’était, après l’attaque du bar restaurant, réfugié dans la maison qu’ils avaient louée à Magnambougou et dans laquelle il devait se séparer d’avec Fawaz Ould AHMED Ould AHMED alias Ibrahim 10, le lendemain de l’attentat », révèle l’arrêt de renvoi devant la cour d’assises de Bamako. La Cour est claire là-dessus : feus Mariam COULIBALY, Cheick Oumar DEMBELE, Dramane COULIBALY, tous de nationalité malienne, feu Fabien GUYOMARD, de nationalité française et feu Rony PIENS de nationalité belge sont des victimes mortes de suites de lésions létales par arme à feu consécutivement au forfait criminel, murement réfléchi, concerté et préparé avec préméditation et guet-apens tendus aux victimes au bar restaurant la terrasse de l’Hippodrome par Fawaz et ses complices. Selon la Cour, lors de la perpétration de l’attentat, Fawaz (Né vers 1978 à Nouakchott, République de Mauritanie) a volontairement porté des coups, fait des blessures ou commis toutes autres violences ou voies de fait sur les nommés Robert FRANK BAER, Sébastien MICHEL, Mathieu GILBERT, de nationalité suisse ; Drissa KAREMBE, Cheickna DIARRA, Aminata TRAORE, Ousmane KEITA et plusieurs autres nationaux, mais également qu’il a volontairement causé des dommages considérables aux propriétés mobilières et immobilières au préjudice d’autrui dont l’immeuble qui abrite l’établissement lui-même et d’autres clubs, des concessions voisines. La Cour a précisé que les accusés, membres de l’organisation terroriste « Almouraboutine » affiliée à Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), ont joué un rôle déterminant dans la planification, la préparation et la réalisation de plusieurs autres attentats terroristes au Mali dont celui du Radisson Blu du 20 novembre 2015, du Byblos à Sévaré le 07 août 2015 , de l’Hôtel Nord Sud à Bamako, tout comme dans certaines capitales des pays de l’Afrique de l’Ouest dont l’enlèvement de deux Canadiens en République du Niger entre fin 2008 et début 2009. La Cour a indiqué que ces faits sont prévus et punis par les articles 6, 6.3, 6.4 et 13 de la loi n°08-025 du 23 Juillet 2008 portant répression du terrorisme au Mali ; les articles 8, 133 et suivants la loi n°2016-008 du 17 Mars 2016 portant loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ; les articles 199, 200, 207, 313 et 175 de la loi n°01-079 du 20 Août 2001 portant Code Pénal en République du Mali.
Interrogés à la barre par les juges, les accusés dont Fawaz reconnaissent les faits qui leurs sont reprochés. Le cerveau des attaques, Fawaz dit n’avoir aucun regret de ses actes. Il estime qu’ils sont des jihadistes et non des terroristes. Selon un des présumés à la barre, leurs cibles étaient des occidentaux. Furieux des actes commis par Fawaz et son groupe, le ministère public a, dans son réquisitoire, requis la peine capitale. Me Tiéssolo Konaré, avocat de la défense reconnaît que ce n’est pas une affaire facile. L’avocat de la défense a souhaité la clémence de la cour afin d’accorder à ses clients la peine à perpétuité. Mais suivant le procureur, la Cour a condamné Fawaz Ould Ahmed Ould AHMED Alias Ibrahim10 et ses complices à la peine de mort et au paiement de 10 millions de FCFA chacun comme amende. Me Mamary Diarra, avocat de la partie civile n’attendait moins que le droit soit dit. «Nous sommes dans un Etat de droit », a-t-il dit.
Aguibou Sogodogo