Attentat à la terrasse : Les enquêtes piétinent…

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fusillade-TerrasseComment les auteurs de cet attentat peuvent-ils aussi facilement se fondre dans la nature dans une ville comme Bamako ? Ont-ils bénéficié de complicités locales et/ou étrangères ? De quelle nature ? L’attentat a-t-il réellement été planifié par l’organisation Almourabitoune, qui l’a revendiqué ? Autant de questions qui, pour l’instant, demeurent sans réponse.

 En réalité, les enquêtent piétinent. Et plusieurs hypothèses et/ou pistes semblent retenues. «Dans ce genre de situation il ne faut rien exclure, y compris les manœuvres d’une main invisible agissant à partir de l’étranger », nous a indiqué un officier malien sous couvert de l’anonymat. Celui-ci insiste beaucoup sur le facteur temps. En effet, les auteurs semblent avoir minutieusement préparé leur coup, pour ensuite disparaître dans la nature. Il est aujourd’hui évident qu’ils ont pris une bonne avance sur les enquêteurs. Alors questions : sont-ils toujours à Bamako ? Si oui bénéficient-ils de complicités ? En clair, qui peut éventuellement héberger ces dangereux criminels ? Pour l’instant, il n’existe aucune piste menant à eux, indique une source policière. Toutefois, les enquêteurs comptent surtout sur la collaboration de la population afin de mettre la main sur le commando, qui compterait au moins 5 dangereux criminels. Mais la population malienne est-elle prête à collaborer avec les forces de sécurité ? Difficile d’y répondre. En revanche, cette même population traumatisée par un quotidien de plus en plus difficile, semble avoir actuellement d’autres soucis (de survie) que de «jouer à l’agent de renseignement». Or, aucun effort n’est fourni par les autorités en vue d’inciter la population bamakoise à collaborer avec les forces de sécurité. Au contraire ! Les autorités semblent dans une logique de vouloir masquer la réalité : l’état de déliquescence de la situation sécuritaire à Bamako et au-delà dans le pays. Car incapable de sécuriser les populations maliennes, les pouvoirs publics ont longtemps caché la réalité sur le terrain, notamment dans les régions du nord.

 

Wadoussène dans les esprits

Aujourd’hui, le gouvernement malien est visiblement dépassé par la tournure des évènements, plus précisément par ce qui est arrivé au cœur de Bamako. Il s’agit là d’une première dans l’histoire de la République ; C’est surtout un échec pour le président IBK, qui avait juré de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendu de la République.

Le chef de l’Etat est là, à constater à la fois son propre échec et les dégâts.

Autre difficulté pour les enquêtes ? Le manque évident de motivation des agents (policiers, gendarmes, gardes).

Les éléments sont si démotivés qu’il urge de procéder à un réarmement moral à tous les niveaux. «En matière de renseignements, la plupart du temps, les policiers ramènent à la hiérarchie des informations collectées dans les journaux de la place. Le ministre de la sécurité a évoqué le manque de la fiabilité des renseignements de police, lors de plusieurs réunions avec la hiérarchie. Mais, que faire ? », indique notre interlocuteur.

Pour justifier cette démotivation, aux allures de démission collective, il est fréquent d’entendre les policiers évoquer le manque de moyens. Ces derniers temps, la libération de dangereux criminels appréhendés lors d’opérations au nord du pays, notamment le criminel Wadoussène (libéré en échange de l’otage français Serge Lazarevic) a littéralement mis à terre, le moral de nos forces de sécurité. Les grandes patrouilles organisées sous les cameras de la télévision nationale ? Elles sont loin de traduire la réalité. Ces patrouilles, au lieu de sécuriser les populations sont initiées pour sauvegarder des fauteuils. Pas plus !

Au même moment, la psychose s’est installée à Bamako. Et il faut surtout craindre une répétition de cet acte criminel de la semaine dernière. Car la capitale est «infectée» de nids criminogènes qui peuvent servir à d’autres activités plus nocives…

Hamadi 

 

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