En attendant l’opérationnalisation de la force commune du G5 Sahel : Le Niger, le Burkina Faso et le Mali à l’épreuve du terrorisme

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G5 Sahel
Les chefs d'Etat du G5 Sahel

Fin de semaine éprouvante pour les autorités des pays du G5 Sahel. L’hydre terroriste a, en effet, frappé, en moins d’une semaine, trois pays (le Mali, le Niger, le Tchad) de l’espace sahélien. Pourtant, les chefs d’Etats ont convenu, lors de leur dernier sommet en février à Bamako, de la création d’une force conjointe de coopération pour sécuriser leurs frontières face à la fragilité du Mali. En attendant l’opérationnalisation de cette force du G5 Sahel, chaque pays tente de limiter les dégâts au niveau de sa frontière.

Le Sahel est aujourd’hui remué, sens dessus dessous, par les groupes terroristes qui ont implanté leurs bases dans le Nord et le Centre du Mali  à la faveur de la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis 2012.
Selon l’armée nigérienne, dans la matinée du lundi 6 mars, cinq gendarmes nigériens ont été tués lors d’une attaque terroriste dans la région de Tillabéri, proche du Mali et du Burkina Faso. « Lundi, le poste avancé du détachement de la gendarmerie (de la localité) de Wanzarbé a été attaqué par un regroupement d’éléments terroristes… », note, dans un communiqué, le ministère de la Défense du Niger.

En mars, la multiplicité des attaques menées par des djihadistes maliens (le Mujao) à l’Ouest du Niger, près de la frontière du Burkina et du Mali, avait emmené les autorités nigériennes a décrété l’état d’urgence.  Au moins 43 soldats nigériens ont péri dans des attaques “terroristes” entre octobre 2016 et février 2017 dans ces deux régions.

Un jour avant, le dimanche 5 mars, profitant de la porosité des frontières, le groupe terroriste Ansarou Al Islam dirigé par le burkinabè Ibrahim Dicko, a attaqué l’armée malienne à Boulkessi dans le Centre du Mali, près de la frontière du Burkina Faso. L’attaque, selon le gouvernement malien, a fait 11 morts et cinq blessés.
Au Burkina Faso, « des écoles situées dans la partie Nord du pays ont fermé leurs portes, après que les enseignants apeurés par les menaces terroristes ont préféré rester chez eux », selon notre confrère Lefaso.net. Le vendredi 3 mars, le directeur d’école du village de Kourfael, circonscription de l’éducation de base de Djibo, a été tué par des hommes armés non encore identifiés. A «Foubé, un village qui relève de la province du Sanmatenga (Nord) et à quelques kilomètres de Djibo, c’est la même chose : Salles de classe fermées et départ des enseignants».

Cette zone du pays des hommes intègres, frontalière avec le Mali, est confrontée à des attaques terroristes récurrentes.  Hyacinthe Yoda, le gouverneur de la région du Sahel, dans un communiqué,  a interdit « la circulation sur la bande frontalière Burkina Faso – Mali, entre 17h et 6h, pour les engins motorisés et les charrettes, suite à des attaques terroristes récurrentes ».

Réunis à Bamako, le lundi 6 février, les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel ont décidé de la mise en place immédiate d’une force conjointe, sans en définir son organisation et son fonctionnement, un agenda, le nombre de soldats et les moyens pour les logistiques. Mahamadou Issoufou, le président du Niger, avait, cependant, insisté sur la nécessité de la création d’une telle force : « Pour lutter efficacement contre le terrorisme dans les pays du G5, nous avons décidé de rendre effective la création d’une force G5 pour lutter contre le terrorisme…Nous allons demander une résolution des Nations unies et du Conseil de sécurité pour appuyer la création de cette force ».

Après l’attaque sanglante de Boulkessi près de la frontière du Burkina Faso,  Soumana Sako, l’ancien Premier ministre du Mali a indiqué que « l’initiative du G5-Sahel est certes à saluer et à concrétiser dans les brefs délais».  Selon l’ancien fonctionnaire international et président de la Cnas Faso Hèrè, « elle n’aura d’effet réel que si elle s’appuie sur des forces armées nationales solides, bien formées, encadrées, renseignées, équipées et motivées; travaillant en parfaite symbiose avec les populations locales pour assurer la sécurité des personnes et des biens.»

Madiassa Kaba Diakité

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