Après la double attaque contre les soldats de la mission de la paix des Nations unies au Mali, le jeudi dernier, de laquelle un Casque bleu a perdu la vie et deux autres blessés, respectivement à Kidal et Tombouctou, les responsables de l’ONU ne sont pas restés indifférents. Ils ont déclaré que ces attaques contre des soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. De ce fait, ils exhortent les autorités maliennes à prendre des dispositions urgentes afin d’appréhender les auteurs des injustices et les traduire devant les juridictions compétentes.
Jeudi 15 octobre dernier, un soldat de la paix égyptien a été tué et un autre Casque bleu grièvement blessé lorsqu’un engin explosif a heurté un véhicule de la Mission dans la région de Kidal, au nord du pays.Le même jour, selon l’ONU, un deuxième incident s’est produit à Tombouctou, au cours duquel, un soldat de la paix (burkinabé) a été blessé suite à un tir indirect contre le camp intégré de la Mission.
Deux attaques qui sont survenues trois jours seulement après que 12 civils et au moins 11 soldats maliens ont été tués, selon l’ONU, dans des attaques dans le centre du pays.
Une recrudescence d’attaques contre les forces antiterroristes en générale et la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali en particulier, qui va susciter beaucoup de réactions au sein de cette organisation onusienne.
Selon Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres a fermement condamné ces attaques : « Le Secrétaire général rappelle que les attaques visant des soldats de la paix des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Il appelle les autorités maliennes à prendre des mesures urgentes pour appréhender et traduire rapidement les auteurs en justice ».
En plus de la condamnation du patron de l’ONU, des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont également dénoncé ces attaques.
Dans une déclaration séparée, selon l’ONU, ils ont appelé à une enquête rapide afin de tenir les auteurs pour responsables : « Tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable, quelle que soit sa motivation, où, quand et par qui qu’il soit commis », ont-ils déclaré.
Ils ont également souligné que la participation à la planification, à la direction, au parrainage ou à la conduite d’attaques contre des soldats de la paix de la MINUSMA constitue une base pour la désignation de sanctions conformément auxrésolutions du Conseil de sécurité.
Par ailleurs, les responsables de l’ONU ont exprimé leurs condoléances à la famille de ce soldat de la paix mort en pleine mission : « Je suis profondément attristé par la mort de l’un de nos courageux soldats de la paix hier dans les environs de Kidal », a écrit dans un message publié sur Twitter, le commandant de la Force de la MINUSMA , Dennis Gyllensporre, vendredi dernier.
Malgré ces importantes pertes de soldats, qui fait d’ailleurs de l’intervention au Mali, l’opération de l’ONU la plus dangereuse au monde, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont tenu à rassurer que leur détermination à continuer à soutenir le processus de la paix et de la réconciliation au Mali reste intacte.
A noter que la MINUSMA, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali , est dans le pays depuis 2013, à la suite d’un coup d’État militaire et de l’occupation du nord par des islamistes radicaux.
Issa Djiguiba