Après Sobane Da, Mondoro, Sokolo et Mourah, Menaka, entre autres, les populations civiles continuent de payer le plus lourd tribut aux actes terroristes. 13 personnes ont été tuées plusieurs autres blessées. Tel est le bilan macabre d’une expédition punitive menée, jeudi dernier, par des individus non identifiés contre le village de Kani-Bonzon, une localité située à une dizaine de kilomètres de Bankass dans la région Bandiagara. Selon plusieurs témoignages, des hommes armés à motos ont fait irruption dans le village aux environs de 16h en tirant sur tout ce qui bougeait avant d’incendier des boutiques, des habitations et des greniers. Ils ont aussi emporté le bétail laissant derrière eux peur et désolation.
Les assaillants, sans être inquiétés, ont saccagé et vandalisé les pauvres villageois dépourvus de toute protection avant de disparaitre dans la nature. Dans des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux on les attend scander le nom de Dieu aux cris de «Allahou Akbar».
Selon des sources locales, à Bankass, ne sont épargnés que neuf (9) des 12 communes ayant passé des accords d’allégeance avec les groupes terroristes et les autres subissent des représailles périodiques pour leur résistance. Ce qui expliquerait leur descente meurtrière sur Kani Bonzon où même l’iman a subi la sentence suprême de gens qui se battent pourtant au nom de l’islam.
Cet accord de non-agression a cependant un prix que les pauvres paysans sont obligés de payer pour rester en vie et mener leurs activités. Et c’est cette situation de vassalisation qui la certainement poussés les habitants de Bankass et de Bandiagara à manifester pour réclamer plus de sécurité. En effet, le vendredi en colère face aux attaques répétitives dans la zone, les forces vives des deux villes ont barricadé leurs entrées et sorties respectives en criant leur mécontentement et en dénonçant l’incompétence sur les forces armées maliennes.
Amidou Keita