Suite à l’attentat à la voiture survenu le mercredi 18 janvier 2017, contre la base du MOC de Gao, vos serviteurs du journal 22 Septembre ont approché des bamakois qui ont bien voulu livrer leurs sentiments par rapport à cette tragédie
Mahamadou Koké Kalé, Imam de la grande mosquée de Bamako : « La lutte contre le terrorisme doit t’être un combat de tous et non à l’Etat seul ».
« D’abord, nous formulons des bénédictions pour les soldats tombés sur le champ de l’honneur et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Nous devons avoir à l’esprit que la guerre n’a jamais construit une Nation. La mort est un fait de Dieu (Allah). Donc, nous ses créatures, autrement dit ses sujets, nous devons l’accepter. Parce que tout ce que Dieu fait est bon. Cependant trouver la mort dans certaines circonstances est très souvent difficile à accepter. Surtout les conditions dans lesquelles ces personnes ont été sauvagement assassinées. Elles appartiennent à des communautés, des familles. Elles constituent souvent les piliers des familles.
Ce qui est arrivé à Gao nous interpelle tous. Si chacun avait joué réellement sa partition, on n’en serait pas là aujourd’hui. Et ces attentats pourraient être évités pour le plus grand bonheur du peuple. Aussi nous demandons à tout un chacun d’être vigilant et attentif à tout mouvement et geste de personnes susceptibles de commettre un acte ignoble et barbare. Cette guerre contre le terrorisme, nous incombe tous. C’est pourquoi, nous devons tous contribuer à informer les autorités sur tout ce qui se passe autour de nous.
Enfin, nous prions Dieu, le tout puissant, le très miséricordieux, pour la stabilité et la paix dans notre pays ».
Commandant N’Golo Coulibaly, de la Direction nationale des Eaux et forêts : « C’est dans la coopération que nous arriverons à vaincre les ennemis de la Nation ».
« Nous tenons à présenter nos condoléances pour toutes les victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Cette attaque ignoble organisée à l’encontre de notre pays est on en peut plus condamnable. Surtout, qu’elle intervient à un moment où notre pays est plus que jamais engagé dans la voie de la réconciliation et de la paix, par la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Ces attentats meurtriers comme celui commis le mercredi dernier, nous mettent dans des situations inconfortables. A ce titre, nous demandons à tout citoyen de quelque nature ou bord politique qu’il soit, d’être vigilant. Il est de l’intérêt de chaque malien de veiller à ce que, ce pays puisse aller de l’avant et retrouver la paix ».
Mohamed Ibrahima Touré, boutiquier à Bamako : « Les forces de maintien de paix œuvrent-elles réellement pour ça ! »
« Nous prions pour le repos de l’âme de tous ceux qui ont trouvé la mort à la suite de ces attentats lâches et barbares. Aux blessés, nous souhaitons une bonne guérison. Nous sommes très touchés par ce qui s’est passé à Gao mercredi. En ce moment, nous avons le cœur très meurtri. Comment, comprendre, qu’au moment où tous les efforts de nos plus hautes autorités sont orientés vers la stabilité et la paix dans notre pays,que des individus sans foi, ni loi se mettent à semer la panique au sein de nos communautés. Il est temps que cela cesse, pour permettre à nos concitoyens de vivre dans la paix et dans la tranquillité.
Ce qui m’agace de plus, c’est la position ambigüe de la Minusma et de la Force Barkhane. Il faut qu’elles s’attellent réellement à accomplir leurs missions. Elles sont là, pour nous permettre de retrouver la paix et la stabilité, rien d’autres que çà ».
N’Toba Diallo, professeur d’enseignement supérieur : « Faisons attention avec la réinsertion des ex-rebelles ».
Avant de commencer ses propos, il a adressé ses condoléances les plus attristées aux victimes etsouhaité prompt rétablissement aux blessés, tout en priant que le bon pour qu’une telle chose ne se repète encore au Mali. Depuis que la nouvelle a été apprise, il s’est dit très touché, et trouve que c’est vraiment dommage que nos combattants perdent la vie, victimes d’une attaque surprise. Cela ne doit cependant pas nous décourager à persévérer dans notre lutte contre le terrorisme et les narco-trafiquants. Il exhorte nos militaires àne pas se laisser distraire et rester vigilants à tout moment.
Pour le jeune professeur de l’enseignement secondaireon ne doit pas tout accepter au nom de la paix. Au risque de se retrouver dans des situations dramatiques comme cela est arrivé à Gao le mercredi dernier
Concernant le processus de réinsertion des ex-rebelles rentrant dans le cas du DDR, le Pr. Diallo pense que le recrutement des jeunes combattants ne doit pas se faire sans au préalable mener des enquêtes sur la provenance de ces derniers.
Le véhicule qui a causé le dégât appartenait à l’armée malienne, nous a-t-on dit. Mais qui a utilisé ce véhicule ? Et quand est-ce qu’on a mis l’engin explosif dans ce véhicule ? s’est demandé le Pr. Diallo.
Diankanké Sacko, taximan, place Ecole Liberté A » : « Le départ de François Hollande à Gao serait à la base de tout »
« Certaines personnes ne s’étaient pas inquiétées àtort quand elles ont appris que le Président de la République française devait faire escale à Gao avant de venir à Bamako pour participer au Somment France-Afrique. D’aucuns avaient avancé qu’il se rendrait à Kidal, histoire de préserver les interêts de son pays.C’est la France qui est à la base de cette rébellion que nous vivons » a t-il dit. Il a lancé un appel solennel aux autorités maliennes afin « qu’elles permettent à notre armée de se rendre partout au nord du Mali, au même titre que les soldats de l’Opération Barkane et la Minusma ». Il a adressé ses sincères condoléances aux familles victimes de l’attentat et souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Mme Camara Aminata Diakité, restauratrice :« Que nos Forces armées soient vigilantes ».
« Nos autorités doivent chercher d’abord à armer l’armée malienne. On avait pensé que le sommet Afrique-France, tenu recemment chez nous allait adoucir les choses, mais c’est le contraire qui s’est produit malheureusement. Même avec l’arrivée de François Hollande à Gao, on n’apas pu empêcher le terrorisme se produire, ce qui signifie que rien n’est encore fait. Maintenant, il faut que nos Forces armées soient vigilantes, elles ne doivent pas aussi se laisser distraire » a t-elle dit. Elle a enfin adressé ses condoléances aux familles des victimes et souhaité prompt rétablissment aux blessés.
Mme Sy Aichata Keita, enseignante : « Ces attaques barbares sont ignobles et incompréhensibles ».
« L’attaque de Gao est un acte lâche et barbare perpétré par les ennemis jurés de notre pays. Ces auteurs doivent être recherchés et punis avec la dernière rigueur. Pour ce faire, il est urgent que les plus hautes autorités et les amis du Mali prennent les mesures qui s’imposent dès maintenant. Sans vouloir critiquer qui que ce soit, il faut dire que quelque part la vigilance n’était pas de mise. Et cela est vraiment incompréhensible. La situation que nous vivons depuis 2012 exige de nous une très grande vigilance à tout moment. Je crois que ces attaques barbares sont ignobles et incompréhensible. Je souhaite surtout que ce sang versé des trois côtés (FAMAs, Plateforme et CMA) renforcera nos liens, et mettra fin aux petites querelles qui n’ont fait que retarder la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali. Je prie le bon Dieu pour le repos éternel de tous les soldats tombés, et prompte rétablissement aux blessés ».
Lassina Diarra, chauffeur, guide touriste : « Il faut que la question Kidal soit réglée pour circonscrire le mal ».
« Les terroristes ont une fois de plus durement frappé notre pays. Des familles ont été encore endeuillées. Le choix de la cible et le moment de l’attaque ne sont pas fait au hasard. Par cette attaque, ils cherchent à entacher la belle image que la Mali s’est faite en relevant le défi de l’organisation du sommet Afrique-France. Et du coup, mettre en doute la capacité de notre pays à se sortir de la crise. Ils ne réussiront pas car nous faisons confiance à nos vaillants soldats. Cependant il faut qu’on se dise la vérité. Si l’insécurité persiste encore au nord, c’est parce que la question Kidal n’est pas encore tranchée. Et ceux qui empêchent nos soldats de franchir la porte de notre 8eme Région sont les seuls responsables de toutes ces morts. Tant que nos frontières sont poreuses, nos portes resteront grandement ouvertes à nos ennemis. Certains endroits du territoire sont encore incontrôlés. En tant que chauffeur et guide touristique Je sais de quoi je parle. Seulement à 60 km du cercle de Niafunké nous retrouvons un autre drapeau alors qu’aucun signe de l’Etat n’est visible. C’est à ça que nous devons faire face d’abord. C’est une condition sine qua non pour retrouver la paix. Que Dieu ait pitié de toutes les victimes et guérisse les blessés ».
Arouna Berthé, juriste : « nous condamnons ces attaques avec fermeté. Il faut que ses auteurs soient arrêté et condamnés »
« L’attaque de Gao contre le camp du MOC est un acte de barbarie digne d’une autre époque. Nous devons répondre de manière implacable. Aux soldats tombés, je prie pour le repos éternel. Et aux blessés je souhaite prompt rétablissement. Il est dès lors urgent de mettre en œuvre toutes les mesures sécuritaires pour éviter que se répète ce genre de crime. Par ailleurs, il faudrait que certains amis du Mali usent de tous les moyens dont ils disposent pour contrer ces types d’attaques. Notre pays vit une situation difficile depuis 2012. De cette date à maintenant, le pays se relève peu à peu. Et je ne crois pas que de pareils actes réussiront à ternir l’image de notre pays et à réduire au néant les efforts et les sacrifices des dignes fils du Mali. Par ailleurs, il est important de rappeler que cette attaque est la preuve que le processus de mise en œuvre de l’accord est sur la bonne voie. On doit tout faire pour poursuivre sur cette lancée, et rester soudés ».
Ousmane BAMBA, éditorialiste : « L’Accord issu du processus d’Alger est rattrapé par ses propres faiblesses. Et l’une des faiblesses de cet Accord était effectivement de vouloir « faire cohabiter le chat et la souris dans la même case ».
« D’abord une pensée pieuse à l’endroit de toutes les familles des victimes qu’elles soient militaires ou civiles, qu’elles soient du GATIA, de la CMA ou des FAMA ; nous incliner devant leur mémoire. Que jamais plus on assiste à une telle forfaiture de la part d’éléments incontrôlés.
Ce que je pense c’est que l’Accord issu du processus d’Alger est rattrapé par ses propres faiblesses. Et l’une des faiblesses de cet Accord était effectivement de vouloir « faire cohabiter le chat et la souri dans la même case ». Je ne peux pas comprendre que deux unités qui se sont combattues en chiens de faïence puissent accepter au nom d’un quelconque accord, de cohabiter ensemble au point de faire des patrouilles mixtes. Cela prouve que l’Accord de paix a des failles qu’il faut corriger. A notre avis, le MOC n’aurait dû jamais exister pour la simple raison que sur le territoire de la République du Mali, seules les Forces Armées maliennes sont habilitées, en tant que détentrices légitimes de la force publique, à faire des patrouilles. L’idée de patrouilles mixtes ne nous a pas semblé, dès le départ, une bonne chose. Nous avons dénoncé mais on ne nous a pas écouté. Ce qui est arrivé, a tout l’air d’être un règlement de compte. Selon la lecture que nous faisons, ce sont probablement des éléments incontrôlés de la CMA qui sont à la base de l’attaque, même si quelque part lie groupe jihadiste Al-Mouabitoune a revendiqué l’attaque suicide. Une autre remarque, selon les informations, c’est que, une semaine avant cet attentat, les éléments de la CMA qui étaient revenus à de meilleurs sentiments et qui ont voulu rejoindre le MOC avaient été empêchés par ceux de l’autre groupe d’entrer à Gao pour la simple raison que « ok si vous nous empêchez d’entrer à Kidal, vous aussi vous n’entrerez pas à Gao ». Finalement c’est à la suite d’entretiens qu’ils les ont laissé entrer. Si c’est une semaine plus tard qu’on assiste à un tel carnage, tout laisse à croire que c’est un règlement de compte entre eux. C’est déplorable, le bilan qu’on a enregistré. Je ne sais pas si c’est adieu au MOC mais nous devons aller très rapidement pas à une conférence d’entente, mais à une conférence nationale bis comme celle qu’on eue en 1991 pour sortir avec une nouvelle Constitution, un nouvel Etat et nouveau fondement ».