Attaque de Siradiouba par des Guinéens : Révélations troublantes sur un cycle de violence

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Qu’est-ce qui a motivé l’attaque du village malien de Siradiouba par des Guinéens ? Comment l’agression s’est-elle déroulée ? Quel est le bilan réel des pertes en vie humaine et des dégâts matériels. Notre reporter a mené une enquête minutieuse pour retrouver le fil d’Ariane. Révélations.

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L’évènement qui s’est déroulé à Siradouba, un village malien à la frontière guinéenne, le mardi 6 novembre, a remis au devant de la scène la question brûlante de la sécurité des citoyens maliens en général et de ceux vivant dans les zones frontalières en particulier. Dans ce village, des assaillants guinéens armés ont tué cinq maliens.

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Depuis le 6 novembre, la localité de Yanfolila fait l’objet d’une attention particulière de nos autorités régionales et nationales.

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Nos investigations nous ont permis de découvrir certaines réalités troublantes dans cette affaire.

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Selon nos sources, les autorités maliennes ont retenu de l’attaque dont le village de Siradiouba a été victime le 6 novembre dernier, « une agression perpétrée contre ce village par des assaillants guinéens ».

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En revanche, il serait établi que cette agression fait suite à une logique de violence et de vengeance décrétée par les ressortissants de Dalakan. Trois de leurs ressortissants auraient été tués en août dernier par nos compatriotes, précisent nos sources.

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En effet, courant le mois d’août dernier, des membres d’un groupe armé du village de Siradiouba auraient sur la voie menant à Dalakan (Guinée) braqué et tué de sang froid un adulte de 37 ans et deux enfants de deux ans, et blessé grièvement une femme. A cette occasion, les nôtres auraient emporté une moto et d’autres biens de leurs victimes.

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Dans ce contexte, une correspondance du Prefet du Cercle de Yanfolila à son homologue de Madiana, en fin d’octobre 2007, lui proposant un calendrier de tournée de sensibilisation est restée sans réponse. Que cachait ce mutisme des autorités administratives guinéennes ?

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Il apparaît que les agresseurs guinéens du 6 novembre en voulaient à ce « groupe armé » de Siradiouba. L’information selon laquelle quatre membres de ce groupe ont été tués lors de la récente attaque confirmerait cette hypothèse, selon des sources proches du dossier.

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Aujourd’hui, le village de Siradiouba pleure ses morts au nombre de quatre. Il y a eu une dizaine de blessés dont cinq cas graves admis d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré à Bamako. Les dégâts matériels étaient ahurissants: une cinquantaine de cases incendiées. Les assaillants guinéens se sont même attaqués aux greniers du village en en brûlant cinq, nous précisent des sources proches des populations. Selon certains, le nombre de bœufs emportés n’est pas encore déterminé, mais une dizaine de bœufs auraient été tués dans le feu de l’action.

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A cet effet, l’inquiétude s’est installée chez les populations. Tel dans ces zones de conflits, pour ne pas rappeler les mauvais souvenirs du Libéria ou de la Sierra Léone, les femmes et les enfants avaient pris le chemin vers une destination incertaine. En direction des villages loin des frontières.

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Quant aux hommes ? Eux sont restés au village, préparant une riposte éventuelle, prêts à s’auto défendre. N’avaient-ils pas conclu à une faillite de leur système de protection et de sécurité intérieure ? Le poste de sécurité a montré ses limites avec cette attaque des citoyens maliens par des assaillants extérieurs.

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En tout état de cause, les autorités maliennes admettent que le renforcement en moyens humains et matériels des postes de sécurité de Siradiouba et Dalagoué apparaît comme une impérieuse nécessité, car personne ne peut présumer des subterfuges que pourraient utiliser nos voisins du Sud-Ouest.

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Au même moment, la place est faite à la sensibilisation à Yanfolila. Ainsi, précise-t-on, une mission de sensibilisation initiée par les autorités régionales de Sikasso a suivi l’inhumation des victimes de cette agression.

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Le 7 novembre, les populations de Yanfolila, les notables ainsi que les responsables politiques et administratifs ont assisté, dans la salle de conférence du Conseil de Cercle, à ce qu’on peut résumer par une campagne de sauvetage des guinéens vivant sur le territoire malien.

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Ainsi, le Gouverneur de la région de Sikasso, Bocary Samassekou, avait pris la tête de cette campagne qui visait à éviter toute mesures de représailles par les nôtres contre les Guinéens vivant parmi nous, précise nos sources à Yanfolila.

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B. Daou

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