Près de deux mois après l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako qui avait fait 21 morts, les investigations avancent ces derniers jours avec des précisions sur les liens qu’avaient les deux assaillants avec le groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Moctar Bel Moctar. C’est le procureur du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée qui l’affirme ce samedi.
Al-Mouraboutine dans le viseur
L’attentat de l’hôtel Radisson avait été revendiqué dès le 20 novembre par deux groupes, celui d’Al-Mourabitoune « avec la participation » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, avait précisé le groupe. Deux jours après, le Front de libération du Macina (FLM), dirigé par Amadou Koufa, lié à Iyad ag Ghali, chef d’Ansar Dine, avait également revendiqué l’attaque, précisant que trois complices avaient réussi à s’échapper. Mais de nouveaux éléments collectés par les autorités judiciaires précisent de plus en plus la piste d’Al-Mourabitoune. Selon le procureur du pôle judiciaire spécialisé, les deux assaillants avaient sur eux une revendication papier demandant la libération de deux prisonniers du groupe terroriste Al-Mourabitoune. Des prisonniers qui sont détenus en Mauritanie et au Niger. « On a retrouvé sur eux des bouts de papier avec des inscriptions en arabe. Ces inscriptions demandaient la libération de deux personnes. Des prisonniers, notamment le nommé El Abi Ould Souleymane et About El Hassan Al Mouzahir, qui sont respectivement détenus en Mauritanie et au Niger et qui seraient des membres du groupe terroriste Al-Mourabitoune. Ces éléments laissent présumer effectivement qu’Al-Mourabitoune aurait été à l’origine de cet attentat. La seconde chose que nous pouvons vous indiquer est l’exploitation des billets de dix mille francs CFA, un total de deux cent mille francs CFA qui ont été retrouvés sur chacun des assaillants. Avec la cellule nationale de traitement des informations financières, nous sommes en train de chercher à retracer l’origine de ces billets. Pour le moment, on peut vous dire que ces billets ont été mis en circulation à partir d’octobre 2015 », a précisé le procureur sur la télévision nationale, l’ORTM.
L’enquête progresse sur plusieurs fronts
Boubacar Sidiki Samaké a aussi affirmé que les caméras de surveillance de l’hôtel Radisson Blu fonctionnaient au moment de l’attaque. L’exploitation de ses films est en cours pour donner plus de détails sur ces faits tragiques survenus le 20 novembre dernier. Le 26 novembre 2015, le gouvernement malien avait annoncé l’arrestation de deux suspects à Bamako liés à cette affaire. Ils viennent d’être inculpés, même si leurs statuts restent à déterminer.
Abass BA