Attaque de Benghazi, coup de froid entre la Mauritanie et le Mali…: La coordination antiterroriste entre les pays du Sahel grande victime ?

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Les douloureux événements qui ont eu lieu en Libye, caractérisés par notamment la mort de l’ambassadeur des USA et de trois fonctionnaires du consulat américain à Benghazi, auront-ils une conséquence sur la cohésion dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région du Sahel ? La détermination dans cette lutte sera-t-elle renforcée à la lumière de ce qui s’est passé ou sera-t-elle affaiblie par des divergences liées au développement de la situation dans cette partie du continent ?

La lutte contre le terrorisme au Sahel et, comme l’ont compris les pays de la sous-région, nécessite une coordination et une convergence de tous les Etats concernés. D’où la création du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), composé des pays du Sahel (Algérie, Libye, Mali, Niger, Mauritanie, Tchad…), et dont le siège se trouve à Tamanrasset, et de l’Unité de fusion et de liaison (UFL) représentant les services de renseignements de ces mêmes pays.

Comme dans une chaîne, chaque pays représente un maillon nécessaire pour éviter toute brèche qui bénéficierait aux terroristes sévissant dans cette partie de l’Afrique de disposer d’une base arrière ou d’une possibilité de déploiement. La guerre engagée en Libye pour la destitution de Mouammar El Kadhafi a affaibli le maillon libyen dans cette lutte et privé le Cemoc et l’UFL de l’apport de ce pays en la matière pendant quelque temps. Les choses commençaient à rentrer dans l’ordre quand la Libye post-Mouammar El Kadhafi a réoccupé son siège lors des réunions du Cemoc et de l’UFL.

Alors que la coordination entre les Etats concernés est plus que jamais nécessaire, face à l’avancée du Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) vers le sud du Mali et le renforcement de l’implantation d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, une ville du nord du même pays, 16 religieux mauritaniens sont tués dans le même pays par l’armée malienne, selon des informations parues dans des medias.

Le triste événement qui a coûté, il y a quelques jours, la vie à 16 prédicateurs mauritaniens qui s’apprêtaient à participer à une rencontre sur la religion, a jeté un certain froid dans les relations entre les deux pays. C’est, indirectement, la coordination entre les pays formant le Cemoc face au terrorisme qui en prend un coup.

Un autre dramatique événement est venu compliquer les choses, avec la mort de l’ambassadeur des USA et trois fonctionnaires de son consulat à Benghazi, en Libye. Le drame devrait, logiquement, confirmer la nécessaire lutte contre le terrorisme répression et les crimes qui lui sont liés (trafic de drogue, contrebande d’armes…).

Mais certains observateurs de la scène sécuritaire dans la sous-région craignent que ces drames ne portent préjudice à la coordination entre tous les Etats de cette partie du continent africain et par là même diminue l’efficacité de la lutte qui doit rester du seul monopole des pays du Sahel avec l’appui logistique et en matière de renseignements de la part des pays occidentaux.

Dans un rapport remis par le secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité, des spécialistes dépêchés au Sahel, rappelle-t-on, ont salué, il y a quelque temps, les efforts consentis par le Cemoc et l’UFL dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée qui lui est liée dans cette partie du continent. Le rapport ajoute que les pays de la sous-région sont capables de prendre pleinement en charge cette lutte, sans intervention militaire étrangère.

M. A.

letempsdz.com/ 15-09-2012

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