Le véhicule du Président de la Haute Cour de Justice, l’honorable Abdramane Niang, est tombé dans une embuscade tendue par les hommes d’Amadou Kouffa, sur la route de Tenenkou. Le bilan est très lourd : six morts dont le chauffeur et cinq militaires et des blessés. Cette énième attaque vient contredire, une fois de plus, le Président de la Cour Constitutionnelle qui a qualifié l’insécurité au Mali de « résiduelle ».
Après l’attaque sanglante du convoi du Président de la Haute Cour de Justice, la question de l’insécurité vient de s’inviter dans les débats sur la tenue ou non des élections locales, régionales et communales partielles dans sept des dix régions que compte le Mali. En effet, à analyser la situation sécuritaire de très près, l’on serait tenté de se poser la question pourquoi les autorités maliennes voudraient-elles coute que coute organiser ces élections alors que les conditions sécuritaires sont loin d’être réunies ? La réponse est à chercher ailleurs, mais d’ores et déjà nous pourrions avancer deux hypothèses : la première serait que les autorités maliennes ont cédé sous la pression de la Communauté internationale qui n’a pas apprécié le pas de tortue des acteurs dans la mise en œuvre de l’Accord. Donc, pour se faire bonne conscience, elles feraient tout pour organiser ces élections. La deuxième hypothèse pourrait être un test à l’endroit de l’opposition ; il s’agirait de savoir si cette dernière allait ou non récuser cette énième date, ce qui pourrait être un prétexte tout trouvé pour ne pas organiser les élections en 2018 au motif qu’il y a l’insécurité, cette fois-ci généralisée.
En somme, cette attaque contre le chef d’une Institution vient encore une fois de plus démentir le discours du Président de la Cour Constitutionnelle et jeter du coup un pavé dans la mare du régime qui doit tirer les conséquences pour éviter que le sang des innocents maliens continue de couler.
Youssouf Sissoko