Attaque contre Dana Ambassagou : Éclaircissements après le communiqué du ministre de la défense

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Le chef d’Etat-major Général de Da Na Amassagou, Youssouf Toloba

Depuis un an, le pays dogon est abandonné à son triste sort. Seul face à l’ attaque incessante des terroristes, les populations n’avaient d’autres choix que de s’ organiser en vue de défendre  leur vie et leur dignité. Des volontaires regroupés autour de quelques chasseurs sont parvenus tant bien que mal à repousser quelques attaques, sauver  des vies et permettre aux villageois de vaquer à leurs occupations. Suite à la dégradation de la situation qui prenait d’autres tournures voire basculait dans une guerre tribale, l’ État a pris les choses en main et est parvenu à arracher un cessez de feu aux différentes parties. Depuis, les chasseurs dogons communément appelés Dana Ambassagou ont été cantonnés dans de différentes bases.   Malgré ce cantonnement,  un détachement des  FAMAS ne cesse de lancer des  offensives contre les pauvres chasseurs. A leur tête un colonel, Modibo Koné. C’est la deuxième fois que cet officier attaque les villages dogon à telle enseigne qu’il  est finalement considéré comme un complice  djihadistes.  « Ses hommes   ne cessent de semer le traumatisme ». Selon un chef de village que nous avons joint sous le couvert de l’anonymat « chaque fois qu’il y’a une attaque  terroriste, le colonel Koné s’est toujours arrangé à être absent malgré les cris de détresse incessant.  Mais lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux villages dogons, il s’empresse de le faire ».   L’attaque  du 18 novembre à Koromatiti fait suite  à celle du  7 juillet 2018 à Walia.  A en croire nos sources, ces opérations  ont été dirigées par le même colonel avec le même dispositif de 7 véhicules lourdement armés. A walia, le bilan de l’attaque était lourd en perte matérielle : 93 motos brûlées. Les chasseurs dogons dont la seule mission est de sécuriser la contrée ont heureusement survécu à des tirs nourris d’armes lourdes.

L’attaque de   koromatiti est le comble.  Des forces armées conduites par ce téméraire officier, mal intentionné, ont carbonisé quinze motos, incendié deux  maisons, emporté 25 fusils et des munitions. Ils ont également volé  des béliers et fait prisonniers quinze chasseurs. Contrairement au communiqué du ministre de la défense, il n y’a aucune perte en vies humaines mais plutôt quatre blessés graves dont la plupart n’a subi que des fractures. Tous admis   à l’hôpital Somine Dolo de Sévaré.

A noter que les chasseurs ont subi cette attaque véreuse  dans leur cantonnement à 5H du matin alors qu’ils y étaient pour protéger les populations menacées d’attaque de bandits armés.  A la suite de ce désastre inqualifiable, le ministre a produit  un communiqué sur la base  d’un rapport farfelu. En tout cas c’est le moins qu’on puisse dire.  Dire que les FAMAS dans leur mission de sécurisation ont neutralisé un groupe de bandits armés est insultant et grossier.  Les questions que l’on se pose et qui méritent des réponses claires .

D’abord, pourquoi les FAMAS ont menti à leur hiérarchie?

Que cachent-ils ?

Pourquoi dans le communiqué, il n’apparait nullement le cas des motos brulées et des pillages dans le village sinistré ?

Comment comprendre que pendant que des terroristes sèment la terreur dans le centre du pays et coupent le sommeil aux paisibles populations,  qu’un détachement de FAMAS se livre honteusement en spectacle dans de pauvres villages avec la bénédiction d’un ministre qui n’a aucun contrôle de la situation sur le terrain.

Nous avons interrogé  Marcelin Guengueré, porte-parole de Dana Ambassagou sur la question. Selon lui, « Dana Ambassagou respecte et respectera le cessez le feu en vigueur,   mais dénonce avec la dernière vigueur la manière dont les forces armées s’acharnent  sur d’innocentes populations  et invite le gouvernement à prendre ses responsabilités en vue de sécuriser cette partie du pays qui se meurt à petits feux et aux caprices de malfrats isolés. AS

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