Assassinat des journalistes de RFI au Mali: des juges vont enquêter

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Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) à Kidal. | AFP

Des juges d’instruction parisiens vont enquêter sur l’assassinat au Mali fin 2013 des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Le parquet de Paris, qui conduisait jusqu’alors une enquête préliminaire
sur ce double crime, a ouvert vendredi une information judiciaire.

Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris à RFI, en reportage à Kidal dans le nord du Mali, avaient été enlevés par des hommes armés devant le domicile d’un représentant touareg qu’ils venaient d’interviewer.

Leurs corps avaient été retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française, à une douzaine de kilomètres à l’est de Kidal. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué leur assassinat le 6 novembre dans un communiqué publié par l’agence de presse mauritanienne en ligne Sahara Medias.

L’information judiciaire est ouverte contre X pour “enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste”, “assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste” et “association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes terroristes d’atteintes aux personnes”.

Dans un communiqué publié en mars, la famille et les proches de Ghislaine Dupont ont demandé à être informés de toutes les informations recueillies dans l’enquête préliminaire. Ils se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles un juge d’instruction n’avait toujours pas été désigné pour enquêter. Le parquet de Paris a alors indiqué qu’une demande d’entraide internationale était en cours, visant l’audition, après levée d’immunité, de
fonctionnaires internationaux de la Minusma basés au Mali.

Le procureur de la République de Paris, François Molins, s’est rendu les 26 et 27 février au siège des Nations unies à New York pour évoquer cette demande. Lors d’un point de presse en novembre à Paris, M. Molins avait indiqué que l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement des deux journalistes, un certain Bayes Ag Bakabo, était un Touareg lié à Aqmi et un trafiquant de stupéfiants. Il a évoqué “des soupçons très précis” pesant sur ce Touareg déjà pointé du doigt au Mali.
jac/mm/er

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2 COMMENTAIRES

  1. Si on s’était retrouvé dans une situation inverse, ie journalistes maliens assassinés en France, et que y débarquent des juges maliens pour y enquêter… Hum !
    Vivent le colonialisme, le néocolonialisme et l’impérialisme.

  2. Tous les gouvernements français se valent. Les deux journalistes ont été assassinés sous le nez et la barbe de la France parce qu’ils n’étaient plus en encore avec les directives françaises sur le MNLA fabriqué par l’Etat gaulois. D’où le Mali n’a qu’à faire attention. La France veut sa part gâteau du sous-sol malien et cela quelque soit la manière.

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