Arrestation au Mali des auteurs des attentats en Côte d’ivoire : Le coup de maître de la Sécurité d’Etat

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On en sait aujourd’hui davantage sur l’arrestation des auteurs de l’attentat de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. La cavale des fugitifs a pris fin le week-end dernier à Gossi pour Mydi Ag Sodack Diko et à Tombouctou pour Ibrahim Ould Mohamed. Si la Côte d’Ivoire jubile encore suite à ces interpellations, le Mali, à travers la Sécurité d’Etat, garde toujours le mutisme et le profil bas en vue du parachèvement du travail déjà entamé. Pour les services secrets maliens, il s’agit, selon nos informations, de mettre hors d’Etat de nuire le principal cerveau Dallah Kounta toujours en fuite.

 

Pour rappel, l’attaque terroriste perpétrée chez notre voisin du Sud a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en réponse à l’opération antidjihadiste au Sahel menée par la France et ses alliés. La Côte d’Ivoire a été visée pour avoir livré quatre membres d’AQMI aux autorités. On se souvient aussi que le 13 mars, trois assaillants avaient remonté la plage dans la cité balnéaire de Grand-Bassam, puis attaqué plusieurs restaurants en tirant au hasard, tuant 19 personnes. Au total, quinze personnes ont été arrêtées alors que le principal suspect, Kounta Dallah, demeure toujours introuvable. Ce dernier est dans le viseur de la SE.

Au Mali, les deux personnes arrêtés, vendredi et samedi 26 mars dans deux opérations distinctes, au nord, en relation avec les récentes attaques terroristes de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, il y a deux semaines sont considérées comme des suspects clé. Le nommé Ibrahim Ould Mohamed a été arrêté au nord-ouest, près de Tombouctou, alors que Mydi Ag Sodack Diko a été interpellé au sud de la ville de Gao.

Pour les enquêteurs, les deux personnes désormais transférées à Bamako, sont impliquées dans les attaques du 13 mars dernier contre la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam.

Le premier suspect, Mydi Ag Sodack Diko, a été arrêté, samedi, au sud de Gao, plus précisément, dans la localité malienne de Gossi. De nationalité malienne, il a, selon les premiers éléments de l’enquête, « activement participé à l’attaque de Grand-Bassam » en Côte d’Ivoire, notamment en assurant la logistique. Son domicile, à Abidjan, aurait par ailleurs servi à loger les assaillants, notamment le cerveau de l’opération. Peu après l’attaque, ce suspect aurait pris un avion à Abidjan, direction Bamako, puis l’Hôtel ONOMA avant de se diriger vers le nord du Mali où il vient d’être arrêté.

La deuxième arrestation est intervenue cette fois à quelque 80 kilomètres de Tombouctou, plus précisément dans la localité de Goundam, dans la nuit de vendredi à samedi. Ibrahim Ould Mohamed est également Malien. Selon un enquêteur, il a donné des informations précieuses et son téléphone, un numéro facile à retenir, a parlé. Il a reconnu avoir hébergé certains membres du commando à Abidjan en leur fournissant une aide logistique avant l’attaque. Comme le premier arrêté, il serait très proche de Kounta Dallah présenté, par les forces de sécurité ivoiriennes, comme le cerveau des attaques du 13 mars dernier qui ont fait 19 morts et une trentaine de blessés, à Grand-Bassam.

Dans le cadre de l’enquête de l’attentat à Grand-Bassam, quinze personnes ont été arrêtées. Mais Bamako et Abidjan comptent sur la coopération entre les services de sécurité des deux pays pour appréhender Dallah.

 

La SE malienne plébiscitée

 

L’arrestation de deux suspects clé contre les stations balnéaires de Grand – Bassam par les forces de sécurité maliennes a été favorablement accueillie en Côte d’Ivoire qui y voit un signe de coopération bilatérale sécuritaire à renforcer entre les deux pays. La sécurité d’Etat malienne a voulu garder le silence autour de cette arrestation puisque les affaires secrètes n’aiment pas le bruit, l’objectif étant de mettre le grappin sur Kounta Dallah le cerveau de l’affaire. Bamako sait qu’il y a une interconnexion entre les attaques opérées au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Il faut donc croire que les autorités maliennes sont à la recherche de Dallah Kounta qui se présente aussi souvent sous la dénomination Dialla Kounta. Aujourd’hui, Moussa Diawara et ses camarades des forces de sécurité disposent des informations utiles pour la suite de cette opération. Le séjour de Diawara en Côte d’Ivoire a été le détonateur dans cette affaire. Si les autorités ivoiriennes ont félicité publiquement le Mali à travers ses services secrets, cela procède de cette situation. Aussi, la récente réunion entre ministres de sécurité du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal a permis une plus grande coopération transfrontalière entre les pays du Sahel. Il faut surtout savoir que les attaques de Bamako, Ouagadougou et Abidjan sont le fait de réseaux interconnectés.

 

Le plan secret de la SE

 

La hausse de la popularité de la Sécurité d’Etat malienne a atteint un niveau insoupçonné dans cette arrestation. En Côte d’Ivoire, on ne parle que de cette attitude prompte à agir de Moussa et de ses camarades de même que les forces de sécurité maliennes. Aujourd’hui, Diawara et ses hommes ont beaucoup gagné en maturité et leurs expériences servent actuellement la sous – région.

L’information majeure, c’est que Personne d’autre n’a participé à cette arrestation. C’est strictement la SE et les forces de sécurité maliennes qui ont éclaboussé les deux suspects dont l’un a été pisté depuis l’Hôtel ONOMO de Bamako sis au quartier du fleuve. En réalité, c’est un appel téléphonique qui a réveillé le soupçon d’un élément de la SE qui se trouvait sur les lieux. Le djihadiste a prononcé 3 mots clés qui n’ont pas échappé à l’agent en embuscade à savoir : 300 millions – Côte d’Ivoire – Abidjan/Dakar. Dès lors, la course contre la montre fut engagée jusqu’à l’interpellation d’Ibrahim Ould Mohamed et de Mydi Ag Sodack Diko. Bravo à la SE. Affaire à suivre.

 

Rassemblés par Issiaka Sidibé

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