La nouvelle est tombée dans l’après-midi du mercredi 10 avril à Gao et a été accueillie par des cris de joie. Jusqu’à 23 heures, les jeunes dont les quartiers bénéficiaient de l’électricité l’ont fêtée. Le jeudi matin, nous en avons rencontré à Dioulabougou.
Malick, la vingtaine bien sonnée, nous a affirmé «les Européens trouveront bientôt leurs otages, car c’est Baba Ould Cheick qui a développé le trafic de drogue et celui des otages dans toute la zone de Gao ainsi que dans celle de Kidal». Pour Zeina, une vieille dame du Marché Washington, «la région de Gao et tout le Mali viennent d’être débarrassés du plus grand trafiquant de cocaïne que notre pays ait jamais connu». Zeina n’a pas omis de nous le faire savoir «mon fils de 22 ans a été emporté dans cette spirale de trafic de drogue. Il vivait au dessus de ses moyens et personne ne savait ce qu’il faisait comme travail. C’est après sa mort, lors d’un accrochage vers Tabankort, qu’on a appris qu’il était mêlé au trafic de drogue».
Pour Hamma, un vendeur de produits de quincaillerie, «plus qu’un trafiquant de drogue, Baba Ould Cheick a pourri toute la jeunesse désœuvrée de Gao. Et même au-delà. Nous sommes contents que les militaires aient mis la main sur lui. Mais il ne faut pas qu’ils le traitent avec légèreté. Il a des connexions partout dans le monde et peut se payer la tête de beaucoup de personnes. Il faut surtout chercher ses complices et les faire arrêter». Il faut que noter qu’avant le lancement d’un mandat d’arrêt contre Baba Ould Cheick, ce dernier était mêlé à la fameuse affaire «Air Cocaïne», l’avion qui a atterrit vers Tarkint en 2009.
