Au cours de l’attaque terroriste du 1er mai dernier (Mondoro) dans le cercle de Douentza, 11 civils ont été tués.
Depuis, leurs corps gisent à l’air libre, abandonnés aux vautours et aux charognards.
Ni le gouvernement malien, ni la Minusma, à ce jour encore, n’ont procédé à l’enlèvement des cadavres au motif qu’ils contiennent des engins explosifs.
Tout a commencé le 1er mai dernier, lorsqu’un véhicule de l’armée malienne a sauté sur une mine à Tiguila. Bilan : 4 morts.
Peu après, les habitants de la localité s’étaient dirigés sur les lieux pour venir en aide à nos Forces armées et de sécurité.
Selon des témoins sur place, des hommes armés, (des présumés djihadistes) avaient automatiquement ouvert le feu sur les civils tuant 11 personnes.
Les terroristes après leur forfait auraient ensuite enfoui dans les corps de leurs victimes des engins explosifs.
Impossible donc de toucher aux cadavres sans au préalable être assuré, qu’en les approchant, d’autres victimes ne seraient pas enregistrées suite à des explosions.
La prudence est mère de sureté dit-on. C’est pourquoi, cet élu de Mondoro nous précise que des dispositions ont été prises pour que personne ne s’approche du lieu de l’horreur en entendant que les professionnels dans le domaine du déminage s’en occupent.
Dans l’attente, des courriers ont été envoyés au sous préfet de Mondoro, au préfet de Douentza et même au gouverneur de la région et à la Minusma, sollicitant des spécialistes en déminage afin de pouvoir rendre aux parents des victimes les corps des leurs.
Mais à ce jour encore (26 mai), rien n’a été fait dans ce sens.
Pendant ce temps, les parents et les proches des morts contemplent de loin les charognards se nourrir des leurs.
Impuissants, ils savent tous qu’après tout ce temps, (26 jours déjà), ils n’auront plus que des ossements (par chance) à enterrer. Sans identification.
Le Mali décidément perd ses repères.
Hinda Traoré