Apres l’attaque de Hombori: Les populations chassent le préfet et menacent les gendarmes

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Après l’attaque de la ville de Hombori par des rebelles et la mort du chef du village le samedi dernier, les populations locales s’en sont prises aux gendarmes et au préfet qui, selon elles, n’ont pas joué leur rôle : celui de sécuriser les personnes et de leurs biens.

 

Le samedi 17 février, les rebelles  du MNLA ont attaqué Hombori et emporté toutes les armes de la gendarmerie de la ville après  l’avoir saccagée. Loin de s’arrêter là, ils ont cherché à emporter la voiture de la gendarmerie. Aussi, un gendarme les a amenés chez le chef du village, Moussa Balogo Maïga (78 ans) pour prendre la clé de ladite voiture. Mais le chef du village n’avait pas la clé de la voiture. Du coup, les rebelles ont tiré sur lui. Le lendemain, les populations de Hombori ont compris que les rebelles cherchaient plutôt le chef de la gendarmerie et non le chef du village.

Aussi, un groupe d’hommes est allé chercher tous les gendarmes pour les punir. Le chef de la gendarmerie (un certain Coulibaly) a alors pris les jambes à son cou (la fuite). Les éléments de la gendarme n’ont du leur salut qu’à l’unité méhariste dela Gardenationale qui avait quitté Gossi pour venir  à Hombori. Un autre groupe d’hommes est allé chercher le sous-préfet de la ville de Hombori pour le ramener au domicile du chef de village. En cours de route, les jeunes de la ville, déchaînés, l’ont tabassé pendant un bon bout de temps, selon un témoin contacté par téléphone. Et là encore, c’est l’intervention dela Gardenationale et de personnalités de la ville qui ont sauvé le sous- préfet. Les populations de Hombori se sont également attaquées à la famille d’un arabe qui habite la ville : lui étant absent, sa famille a été conduite au domicile du chef de village. Mais finalement, les esprits se sont calmés et tout est rentré dans l’ordre.

Les populations de Hombori accusent les autorités militaires de n’avoir rien fait pour assurer leur sécurité. Pire, lorsque les rebelles sont arrivés, c’est un gendarme qui les a amenés chez le chef de village alors que les rebelles cherchaient plutôt le chef dela Brigadede gendarmerie. Le lundi 20 février, Hombori (un petit village perché sur une colline) a enfin  a retrouvé son souffle : certes, la vie y a repris son cours normal ; mais le drame de l’attaque reste encore dans les esprits et la tension sociale y persiste toujours.

 Baba Ahmed

 

 

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