Ce n’est un secret pour personne. Au Mali et plus particulièrement à Bamako, le constat est amer. Très amer : la spéculation s’est emparée de secteur des pharmacies où les prix des médicaments varient désormais d’officine en officine, et de quartier en quartier sous le regard indifférend des autorités.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Mal a du chemin à faire. Car la spéculation a atteint tous les secteurs.
Depuis un certain temps, les populations se plaignent de la spéculation dans les commerces autour du prix des produits de première nécessité (sucre, lait, huile, savon…), où les prix a kilogramme ou au litre varie de boutique en boutique, de quartier en quartier.
Surtout à l’approche du mois de carême qui constitue une période forte consommation de ces produits de première nécessité.
Cela sous le regard impuissant, passif et indifférend des structures du ministère du Commerce, censées réguler les prix sur les marchés.
Mais aussi en présence des nombreuses organisations de défense des droits des consommateurs qui ne daignent piper mot sur cette situation qui est devenue par la fore des choses, le vécu quotidien des Maliens.
Désormais, aucun article, produit de consommation courante n’a de prix fixe. Car les prix varient de boutique en boutique, au gré des commerçants spéculateurs qui se cachent derrière une seule explication : La fixation de leur prix en fonction des prix chez les grossistes.
Ce qui fait que dans certains quartiers de la capitale, certaines boutiques sont indexées pour la cherté e leurs produits par rapports aux autres .
C’est le cas de certaines boutiques à Faladié, connues par les populations pour leur spéculation sur le dos des populations.
Interrogé sur la question, un de ces boutiquiers spéculateurs a laissé entendre : « je fixe mes prix en fonction de l’argent que j’investis dans mes produits car je ne peux pas vendre à perte, sinon je vais mettre la clé sous les paillassons. ».
Et un autre d’expliquer que « c’est la réalité du marché qui le fait car tous les commerçants n’ont pas le même fournisseur. Car le prix est fié en fonction du prix du fournisseur »
Une boutique où le prix des produits sur le kilogramme dépasse le prix normal souvent de 25 F à 100F.
La spéculation s’empare des pharmacies
Longtemps décriée par les populations concernant les produits de première nécessité et les articles de consommation courante, la spéculation s’est aujourd’hui emparée du secteur de l’approvisionnement des populations en médicaments. Il s’agit des pharmacies où le prix des médicaments varie d’officine en officine et de quartier en quartier.
Un secteur qui était pourtant resté épargné par la spéculation. Mais qui, aujourd’hui, est devenu l’un des secteurs où elle est pratiquée le plus.
Pour s’en convaincre, il suffit de sillonner quelques pharmacies, muni d’une ordonnance pour relever le prix des médicaments.
L’on se rendra vite comte de la disparité et souvent de la grande différence qu’il y a entre les prix des mêmes médicaments en fonction des officines et des quartiers qui les abritent.
Un accompagnant de malade au centre de santé de Faladié (ASACO) témoigne.
« Il y a quelques jours j’ai accompagné un parent malade à l’Asacofa. Après la consultation, le médecin traitant nous a donné une ordonnance dont tous les médicaments n’étaient pas disponibles à la pharmacie de l’hôpital. Il fallait aller chercher le reste des médicaments dans une officine privée », explique-t-il.
Avant de poursuivre « Je me suis alors rendu à une pharmacie près des Halles de Bamako où j’ai relevé le prix des médicaments. Ne disposant pas de la somme nécessaire, un ami m’a conseillé de me rendre dans une autre pharmacie vers la cité Unicef où les prix des médicaments sont moins chers. Il avait raison car entre les prix de la première pharmacie et cette pharmacie, il y avait une différence de plus de 500 F entre les prix des médicaments », assure-t-il.
Cette nouvelle maman expliquera pour sa part qu’après la naissance de son enfant, elle avait du mal à allaiter son enfant, faute de lait maternel dans ses seins. Une situation face à la quelle, son médecin pédiatre lui a recommandé de nourrir son enfant au biberon le temps que le temps d’avoir du lait maternel.
« Arrivé dans une premier pharmacie, l’on m’a proposé un biberon en verre à 4500 F, ce qui lui a paru très cher. Arrivé dans une autre pharmacie, le même biberon lui a été proposé à 6500F, et dans une troisième pharmacie réputée pour ses produits moins chers, elle a pu avoir le même biberon à 3000 F. Sans compter le prix du lait et des médicaments qu’elle a acheté qui étaient aussi moindres par rapport aux autres officines. », explique-t-elle.
Dans certaines situations, ce sont les médecins eux-mêmes qui n’hésitent pas à guider leurs patients vers les pharmacies dont les médicaments sont moins chers.
Une situation face à la quelle, les autorités sanitaires gardent un silence de cimetière alors que les officines se créent comme des boutiques d’articles divers. Et la spéculation et la vente de certains médicaments dangereux et non autorisés sont devenues le sport favori de certains pharmaciens qui ont transformé leur officine en véritable temple de la spéculation autour des médicaments.
Pour une fois, les organisations de défense des droits des consommateurs doivent jouer leur rôle en montant au créneau pour dénoncer cette situation.
Georges Diarra