Application de l’accord de paix : Plus ça tarde, plus ça risque de se compliquer

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Comité de suivi de l’accord (photo archives)

Dans cette semaine, n’évoque-t-on pas de la présence des troupes mauritaniennes aux alentours de la ville Kidal alors qu’on voit des inconvenances dans le programme de redéploiement effectif des forces armées et de sécurité maliennes dans toutes les régions du Nord et du Centre du pays? Ce qui augure des risques de retournement à la case départ au lieu de filer à tire-d’aile pour tourner définitivement cette douloureuse page de l’Histoire de notre Maliba.

 Chaque instant qui passe équivaut à un amoindrissement des chances de réussite de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale en cours. Plus ça prend du temps plus il y a risque de complication et de velléités de renouer avec les esprits irrédentistes. Cela, en dépit de toutes les déclarations de bonnes intentions de part et d’autre.

Relativement à l’irrédentisme touarègue, les autorités maliennes et la communauté internationale qui semblent même avoir épuisé leurs ressources traditionnelles en matière de règlement et de prévention des conflits sociopolitiques par les vertus du dialogue, doivent travailler à la mise en application effective de la teneur de l’accord de paix et de réconciliation nationale convenu sur papier le 20 juin 2015. Le transfert des pourparlers inter-maliens de Bamako à Ouagadougou et à Alger puis à Bamako encore présente à l’esprit que le présent accord a été tiré par les cheveux.

Toute chose qui donne des signes de manque de consistance du processus au plan interne. Le déploiement courant 2017 des troupes d’interposition onusiennes à Ménaka entre la Plateforme et la CMA n’est qu’un aveu d’impuissance ou de démoralisation de tous ceux qui sont censés être écoutés dans la recherche par les Maliens eux-mêmes de solutions définitives à leur crise.

Pourtant, la fragilité de la cessation des hostilités, par-delà des attentats terroristes et des sous-entendus inconvenants entre des parties prenantes, n’échappe à personne. Car, il y va du retour du pays à la paix définitive et à  la bonne marche du processus démocratique dont il est question.  Mais ce qui urge, pour l’heure, c’est d’œuvrer, au finish, à la restauration d’un véritable climat de confiance, d’entente et de cohésion sociale et à la préservation des acquis issus des négociations préliminaires.

Au plan politique, c’est d’opter pour la stabilité, en veillant au processus de démocratisation et au respect des droits de l’Homme comme à la prunelle de ses yeux. Garantir pour toutes les communautés la sécurité des personnes et des biens et s’atteler rapidement à l’amélioration des conditions de vie quotidienne des populations locales constituent  un passage obligé; donc, à tenir compte dans la mise en application de l’accord d’Alger.

Donc, à l’instant, force est d’admettre que l’urgence est de savoir si les parties prenantes au processus de paix et de réconciliation nationale sont en mesure de dépassement, de renoncement et d’esprit de sacrifice au profit de la paix.

Amadou N’Djim 

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