Après l’amputation de la main d’un citoyen ressortissant de leur commune le 9 août 2012, les responsables de l’Association Titar des scolaires et étudiants ressortissants de la commune rurale de Tin-Hamma (Ansongo) étaient face à la presse le lundi 13 août 2012. Objectifs: donner leur version des faits et attirer, par la même occasion, l’attention des autorités politiques et administratives du pays, par rapport à certaines pratiques jugées, dangereuses qui se passent aujourd’hui au nord du Mali.
Le MNLA qui a proclamé l’indépendance au début de la conquête du nord est présentement bouté hors des frontières du pays. Aujourd’hui, c’est le MUJAO qui est maître des lieux et entend appliquer la charia sur toute la zone qu’il contrôle. Cette charia a été institutionnalisée le vendredi 10 août 2012 quand ces islamistes ont convié tous les ulémas de la ville de Gao pour lire certains passages du Saint Coran qui parlent de l’application de la charia. Et ils les ont informés qu’à partir de cet instant, la charia sera applicable sur tous les contrevenants. Le MUJAO est un mouvement composé d’arabes et de peuls du Niger, du Nigéria, et certains sédentaires ressortissants de ladite commune qui, selon les responsables de l’association Titar, sont en train de procéder à un règlement de compte. Selon lui, la communauté des tamasheqs noirs qui constitue la majorité des populations de cette localité située à 52 Km d’Ansongo et qui fait frontière avec le Niger est régulièrement victime des amalgames lors des différents conflits au nord.
A entendre Ahmadou Ag Issa, un vieux contentieux oppose la communauté tamasheq noire de Tin-Hamma aux peuls du Niger autour des zones de pâturage. Un différend qui a déjà fait 57 morts de 2007 à nos jours. Ces différents contentieux n’ont jamais connu un verdict sérieux de la part de la justice malienne. Selon les responsables de l’association Titar, ces peuls du Niger qui sont aujourd’hui les membres actifs du MUJAO sont en train de profiter des nouveaux rapports de force pour régler leurs comptes. A ce titre, tous les dossiers que la justice malienne n’a pas pu vider, ou tous les dossiers mal jugés, selon le côté où on se trouve, sont réouverts entre les mains du MUJAO qui les juge à sa manière. Le jeune Alhader Aguel Mahamoud qui a eu la main amputée est un aventurier revenu de la Lybie après la guerre.
Les islamistes le soupçonnent d’avoir volé du bétail. Ce qui fait dire à notre conférencier que c’est la raison du plus fort qui fait la loi au nord du Mali et non la charia. «Nous appelons la communauté nationale et internationale à mobiliser tous les moyens pour mettre fin à cette pratique, parce que chaque main amputée est une charge pour la famille et le pays», a lancé Ahmadou Ag Issa. Selon les responsables de cette association, il y a 30 personnes qui croupissent dans les prisons du MUJAO à Gao et un malade attend de guérir pour être situé sur son sort à Ansongo. «Si rien n’est fait, toutes ces personnes connaîtront la même sentence qu’Alhader Aguel Mahamoud », préviennent-ils. Aux dires d’Ahmadou Ag Issa, il y’a encore une liste noire de 50 personnes, toutes de sa communauté, qui sont menacées par les islamistes.
Abdoulaye OUATTARA
Que dieu veint au cours des nordistes
Il est temps de se dire la verité,certes il n’est pas bon de couper des mains ,mais c’est encors plus grave de voler car c’est aussi un delit
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