Amélioration du climat sécuritaire dans le pays : Quid des visites de terrain des dirigeants ?

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Comment expliquer que le chef de l’Etat ne se soit pas déplacé à Mopti ni pour l’ouverture, ni pour la clôture de la Biennale artistique et culturelle ? Raison d’agenda ou de sécurité ? Avant cela, le Premier ministre aussi, en visite à Gao, avait renoncé à atteindre Ansongo et Bourem…

Finalement, les déplacements dans le Mali profond des dirigeants de la Transition se font rares. ET ce, malgré la nette amélioration de la sécurisation du pays. Situation abondamment relayée dans le les discours  officiel.

Ainsi,  il est indéniablement établi que l’Armée malienne monte en puissance et ne cesse d’administrer de lourdes pertes aux groupes armés terroristes  Mais, Il reste que des visites de terrain des dirigeants dans le pays profond confortent davantage cette amélioration du climat sécuritaire. Car, les déplacements des autorités, en particulier des plus hautes autorités de la Transition rassurent davantage sur ce retour progressif vers la quiétude d’avant.

Et si, dans ce contexte de sécurisation maximale de la ville de Mopti pour la récente biennale, le chef de l’Etat a finalement choisi de faire faux-bord aux populations pour cet événement historique, cela intrigue et laisse un goût d’inachevé dans les esprits. Le chef de l’Etat n’est-il pas le père de la Nation censé présider, comme c’est la tradition, au moins l’ouverture de la biennale ? A défaut sa clôture ? Pourquoi cette dérobade de dernière minute, alors qu’il était annoncé et attendue par les Mopticiens se préparant à lui réserver un accueil des grands jours ? Est-ce pour des raisons sécuritaires ? Sans doute, tant la région du centre du pays est infestée par l’hydre terroriste… Ce qui appelle à un triomphe modeste sur « les débandades » infligées aux terroristes et autres extrémistes ? Pourquoi le Col Assimi Goïta n’a pas scellé le retour à la quiétude en s’octroyant le bain de foule, comme il l’a fait récemment à Ségou ? Dommage ! Car ses apparitions à l’intérieur recréera un climat de confiance et incitera rapidement au redéploiement de l’Etat dans les villes et zones concernées.

En outre, avant cette pirouette mopticienne du chef de l’Etat, le Premier ministre se fait rare à l’intérieur du pays. Arrivé à Gao, le 17 février 2023, Choguel Kokalla Maïga ne s’était finalement pas rendu ni à Ansongo – dont il est pourtant originaire – ni à Bourem. Alors que ces étapes étaient prévues au programme du déplacement et ont été abandonnées pour des raisons de sécurité (des avertissements dissuasifs émanant des autorités locales).

Ces fausses notes ne rassurent pas les observateurs sur les progrès sécuritaires annoncés par les officiels étatiques, avec à la clé une part colossale du Budget d’Etat affectée à l’équipement de l’outil de défense pour sécuriser le peuple. Et quel impact pour ces sacrifices en moyens et ressources si nos hauts dirigeants doivent toujours hésiter avant de sillonner le pays ? Les déplacements vers le centre et le nord des ministres ne sont-ils pas tout autant rares ? Gageons que les prochains déplacements annoncés du chef de l’Etat sur Kayes et Sikasso ne connaîtrons de semblables esquives.

En effet, avec l’approche des échéances électorales, l’opinion est plus que préoccupée par le baromètre de sécurité réel du Mali. Même si tout le monde constate, avec bonheur, que le pays n’est plus aussi régulièrement secoué par des attaques terroristes, avec son cortège de morts. Mais, il faut que ce retour à la sérénité et à la sûreté se traduise par des actes et gestes forts. Des actes significatifs et convaincants des plus hauts dirigeants en passant par les autres gouvernants du pays. Surtout qu’au plan de la communication, la Direction des informations et des relations publiques des Armées (DIRPA) n’est qu’à un doigt d’emboucher la trompette du retour à la normalité au plan sécuritaire. Comment pourront se mener les prochaines campagnes électorales ? Le terrain est-il rassurant ?

Le Directeur de la DIRPA précisait la semaine dernière que les FAMA ont mis l’accent sur la sécurité de l’élection référendaire, de la voie ferroviaire et de la Biennale artistique et culturelle (à Mopti), dont « les attentes ont été satisfaisantes ». Le colonel Souleymane Dembélé a indiqué que le Burkina et le Mali ont également collaboré pour une opération commune appelée « CAPIDOU » : « La première étape de l’opération a été mise en place au Mali à Sévaré, tandis que la seconde étape a eu lieu au Burkina, à Ouahigouya. Le bilan est prometteur ».

Avant de préciser que « 14 opérations aéroportées ont été menées dans les zones du centre ; 27 opérations offensives à Macina, Gao ; 15 frappes de MIG ; 5 sanctuaires terroristes détruits ; 51 terroristes neutralisés ; 21 AK 47 ; 2 Pickups ; des chargeurs et d’autres matériels récupérés ; 8 engins explosifs détruits ». Et dire que ces actions sont menées chaque mois. Sauf que nul n’a le moyen de vérifier leurs incidences….apaisantes pour les populations. C’est donc aux plus hautes autorités d’agir pour rassurer les pauvres populations traumatisées et meurtries.

Bruno D SEGBEDJI

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