Paris mise beaucoup sur le déploiement d’unités d’élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d’accompagner l’armée malienne au combat.
Après l’envoi de 600 hommes dans le Sahel, les autorités françaises souhaitent notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain, l’information est relayée par notre confrère Le Point.
Pour alléger sa présence, la France mise beaucoup sur le déploiement d’unités d’élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d’accompagner l’armée malienne au combat. Créé à l’initiative de Paris, ce groupement de forces spéciales qui rassemble aujourd’hui Français, Estoniens et Tchèques, est le « signe d’une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l’Europe », a fait valoir récemment le président français. Mais « le cap reste inchangé », a assuré le chef d’État, en évoquant l’objectif de « stabilité » du Sahel et la « victoire contre les terroristes », cite Le Point.
Paris doit officialiser cette première vague de retrait à l’occasion du prochain sommet avec les pays du G5 Sahel « programmé à N’Djamena pour les 15 et 16 février 2021 », a indiqué l’Élysée, précisant que le président s’y rendrait si le contexte sanitaire le permettait. « Le sommet aura lieu en présentiel ou en visioconférence, avec les partenaires du G5, les partenaires européens, les institutions européennes engagées. Les Américains sont intéressés par l’exercice ».
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d’importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux. La France compte aussi sur sa coopération avec les Etats-Unis, qui fournissent de précieuses capacités de renseignement et de surveillance, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.
Début 2020, l’administration Trump avait prévenu que les États-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l’aide américaine apportée à Barkhane. Il n’en a finalement rien été. L’arrivée de l’administration Biden pourrait faciliter le dialogue. «Les Américains nous disent qu’ils ont une appréciation très positive de ce que nous faisons au Sahel », a assuré à cet égard l’Élysée.
Hamidou B. Touré