Les investigations menées conjointement en Algérie et au Mali par les services de renseignement algériens et français ont révélé qu’une dizaine d’individus impliqués dans la prise d’otage perpétrée il y a près d’une année contre un site gazier à In Amenas (dans le sud algérien) courent toujours et leur activité est localisée au Nord Mali, a indiqué dimanche à Xinhua une source sécuritaire algérienne.
Ces terroristes qui poursuivent, précise la même source, leur activité terroriste sous la bannière d’Al-Mourabitoun, une alliance terroriste née du groupe Katiba al-Mulathimin (le régiment des enturbannés dont le chef est l’Algérien Mokhtar Belmokhtar) et le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) n’ont pas été les acteurs directs de l’attaque, mais ont été les commanditaires de l’opération terroriste à travers leur apport en matière de stratégie et de logistique.
Parmi les personnes identifiées, la même source indique qu’il s’agit entre autres de Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouer (Le Borgne) ou Khaled Abou al-Abbas (il a lui-même revendiqué l’attaque au nom d’un nouveau groupe baptisé Les Signataires par le Sang), du Mauritanien Hamada Ould Mohamed El-Kheiri, alias Abou Qumqum et d’un Algérien Ahmed Al Tlemci (tous deux membres fondateurs du MUJAO), d’un Malien Soultane Ould Badi (il s’est fait connaitre suite à l’enlèvement d’otages européens au Mali), de Abou al-Walid Sahraoui (porte-parole du MUJAO) et d’un ressortissant libyen appartenant à une tribu touarègue de Ghadamès (Est de Libye), spécialisé dans les explosifs.
Le 16 janvier 2013, le site gazier de Tiguentourine à In Amenas dans la province d’Illizi, située à 1.700 km au sud-est du pays, a fait l’objet d’une attaque terroriste suivie de la prise d’otage des quelques 800 travailleurs qui s’y trouvaient sur les lieux.
L’assaut mené le lendemain par l’armée algérienne pour les libérer s’est soldé par la mort de 37 otages, dont 36 ressortissants étrangers de huit nationalités, et un Algérien.
Pour ce qui est des terroristes, 29 d’entre eux ont été éliminés et 3 autres ont été capturés, selon un bilan officiel.
Le 23 avril, Mokhtar Belmokhtar ainsi que cinq de ses acolytes ont été condamnés à la peine capitale par contumace par le tribunal criminel d’Alger.
Evoquant les suites à donner par la justice algérienne concernant cette attaque, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh a indiqué jeudi dernier que l’affaire de Tiguentourine “est entre les mains de la justice algérienne et l’instruction est confiée à un juge spécialisé comme l’exige la procédure pénale”.