Air Cocaïne : Les vérités du Mali

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Il y’a quelques semaines, Wikileaks relevait dans ses colonnes, des contrevérités visant à ternir l’image de notre pays, dans l’affaire du bœing ayant atterri non loin de Gao et sensé contenir de la cocaïne destinée au marché européen. Certains se plaisent avec une puérilité avérée de donner écho à cette campagne d’intoxication dont la source est de toute évidence, des insinuations personnelles, ne reposant sur aucune preuve.

Ce que l’Agence Trouble-fête mondiale ignorait, c’est que le Mali n’avait pas attendu ses révélations pour prendre ses responsabilités d’Etat souverain et de Droit. En tout état de cause ce qui touche le Mali ne saurait nous épargner. En effet c’est du Mali dont il est question, de son image, de son intégrité, de ses intérêts fondamentaux.   L’image d’un pays ça compte pour beaucoup, surtout pour un pays dont les braves ressortissants, partis pour envoyer le fruit de leur sueur à la mère patrie, ont besoin de quiétude de sérénité et de dignité pour travailler, gagner et soutenir ceux restés au pays.

De telles affirmations ne compromettent en rien, ni l’intérêt, ni la moralité de ceux qui les avancent. Si elles ont des conséquences c’est bien pour nous les maliens. Il est vrai aussi que de tout temps le tort de nos autorités a été de communiquer trop tard, laissant ainsi à la rumeur de s’installer. Nous sommes aussi dans un pays où nos propres médias, faute d’investigations et de moyens, ne nous convainquent que très peu. Alors, ce que dit les médias étrangers nous apparaît le plus souvent, comme parole d’Evangile.

Quitte  à piétiner nos intérêts nationaux, à nous opposer les uns aux autres et pire à nous convaincre nous-mêmes, que notre pays est coupable. Ce réflexe propre au malien de  voir dans l’opprobre public, un sujet de joie personnel et, de ne pas sentir les moments particuliers où l’image des autorités de l’heure, se confond avec celui du pays tout entier, ce réflexe disais-je est dangereux.

Dans l’affaire d’ « Air Cocaïne » le Gouvernement malien ne peut en dire plus que ce qui  a été dit. On ne peut étaler des preuves dont la plupart sont le fruit du travail des services de pays amis et le résultat de longues et coûteuses investigations. Les enquêtes de ce genre, s’étendant parfois sur plusieurs continents et sur plusieurs années, ne sont pas un jeu d’enfant. Elles relèvent la plupart du temps, du secret d’Etat. Les experts en la matière nous confirment que les trafiquants d’armes ou  de drogue n’agissent jamais sous leurs vrais noms.

Qu’à la moindre alerte, ils font disparaître d’indispensables preuves pour les confondre. Ils suivent comme nous, ce qui se dit dans les communications officielles et, étudient mot à mot, les lapsus qui leur permettent de brouiller les pistes. Surtout que personne à la date d’aujourd’hui ne peut affirmer avec certitude, si c’est de la drogue, des armes ou pire, des déchets nucléaires que contenait l’avion fantôme.

C’est pourquoi, nombre de nos compatriotes ont apprécié la façon élevée du sens de l’Etat et la clarté avec lesquels, le Ministre Maharafa Traoré, a communiqué sur le dossier. Il ne peut en être autrement car il fallait moins de sensationnel et de spectaculaire, qu’une communication mesurée et responsable, sur les dispositions prises et sur la volonté des autorités à tirer, par la voie de la justice, cette affaire au clair.

Le Mali, pays continental, inaccessible de nulle part sans en traverser un autre, ne peut, par ailleurs, gérer à lui seul le problème du trafic illégal. Notre espace désertique quoique difficile à contrôler est la continuité d’un espace partagé avec les autres. Il ne saurait donc exister de solutions parcellaires et isolées. C’est pourquoi, la seule solution qui vaille est celle affirmée avec autorité par le Président ATT, solution dont l’évidence s’impose de plus en plus, mêmes aux esprits les plus réticents.

Karim FOMBA


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