Les trafiquants des drogues (constitués essentiellement des latino-américains et espagnoles) ont reçu un grand soutien des hommes du camp de Tindouf (camps de Polisario situé à l’extrême sud-ouest de l’Algérie à la frontière avec le Maroc). L’arrestation de Mohamed Ould Didi par la S.E au mois de mars derniers dans l’affaire de « air cocaïne) a révélé un lien étroit entre ce dernier et les trois assassins de Thomas Krusk (un ukrainien) dans la zone industrielle de Bamako au mois de décembre dernier.
Issu de la tribu de Rgueybate, installé majoritairement au Polisario, Mohamed Ould Didi comme la plupart des sahraouis, parlent espagnole, normale puisque c’est la langue couramment parlée au Polisario. Ould Didi est, à l’image d’autres sahraouis, entré en contact avec le réseau des trafiquants de la cocaïne latino-américain et espagnole.
C’est de manière fortuite qu’une partie du réseau a été démantelé au Mali au mois de décembre dernier. Il s’agissait d’un espagnole, un Portugais et d’un Vénézuélien. Accusés de meurtre, ils ont été arrêtés par la police malienne. Au delà du meurtre dont ils sont accusés, les suspects seraient également impliqués dans l’affaire du Boeing de la coke.
Ils entretiendraient des liens étroits avec Ould Didi, alias Didi Rgueybi. Le réseau de ces trafiquant de drogue est organisé de manière qu’une équipe est chargé de transporter la marchandise de l’Amérique du sud jusqu’au Nord Mali. Là une autre équipe constituée des hommes du désert de la Bande Sahélo-saharien (du Polisario en l’occurrence à cause des affinités lingustiques) prend le relais pour acheminer la marchandise vers l’Europe.
Les présumés trafiquants de drogue arrêtés début décembre et durant le week-end dans le Nord du Mali et en Mauritanie étaient les principaux membres d’un des plus importants réseaux dans le Sahara, ont affirmé lundi à I’AFP des sources sécuritaires, malienne et nigérienne.
L’armée mauritanienne avait annoncé le 7 décembre 2010 avoir tué deux hommes et en avoir capturé sept, durant une attaque contre une “bande de trafiquants de drogue” dans l’est de la Mauritanie, à la frontière avec le Mali.
Puis, le 9 décembre, les forces de sécurité malienne avaient arrêté dans le désert du Sahara six “gros” trafiquants de drogue, issus des rangs du Polisario” qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, selon une source sécuritaire
“Début décembre, alors qu’elles tentaient de faire passer une dizaine de véhicules chargés de drogue, des « mules » de ce réseau avaient été attaquées par l’armée tchadienne, à la frontière avec le Niger”, selon la même source.
Le présumé chef du groupe, un Sahraoui appelé Soultani Ould Ahmadou Ould Baddi, alias Sleitine, avait été atteint d’une balle à l’abdomen au moment de son arrestation en Mauritanie.
Parmi les personnes arrêtées figurent Farha Ould Hmoud Ould Maatallah, ancien militaire vivant dans les camps de refugiés sahraouis de la région de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie), ainsi que Breika Ould Cheikh, présenté comme un élément du Polisario, et Lahcen Ali Quid Brahim, surnomme Grandayzar, né en 1970 à Tiaret en Algérie.
Parlant des liens supposés entre ces trafiquants arrêtés et Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), une source proche du dossier a affirmé a I’AFP qu’au stade actuel des enquêtes, “on ne peut pas parler de collusion”. Mais l’une des personnes arrêtées reconnait avoir, pour des raisons financières, livré à plusieurs reprises des vivres à Aqmi”, a ajouté cette source.
Il faut rappeler que cette situation a eu des conséquences fâcheuses sur le Sahara Occidental. En effet, certains pays ont déjà retiré leur soutien à cette entité. Ainsi le 2 avril dernier, la république de Zambie a décidé de retirer sa reconnaissance au Sahara occidental. Cet exemple sera suivi un jour après, par la Papouasie Nouvelle Guinée le 3 avril dernier.
Baba Ahmed