Air Cocaïne :Des enquêteurs bientôt sur les lieux du crash

0

Après avoir précisé qu’il ne cédera pas aux pressions qui sont exercées dans l’enquête sur un avion bourré de cocaïne qui, en 2009, avait atterri avant d’être détruit dans la région de Gao, le gouvernement annonce l’envoi dans les prochains jours d’une équipe d’experts et de magistrats sur les lieux du crash. Histoire de mettre fin à la polémique sur le contenu de l’avion suspect.

Les enquêtes concernant la désormais célèbre affaire du crash d’un avion cargo transportant de la drogue au nord-Mali suit son cours, assure-t-on du côté des services proches de l’enquête qui ont révélé la semaine dernière des pressions sur le gouvernement malien pour obtenir la libération des deux principaux suspects arrêtés. Ces pressions ne marcheront pas, assure-t-on avant de révéler que « le chef de l’Etat (Amadou Toumani Touré) nous a donné cette semaine le feu vert pour faire toute la lumière sur l’affaire », a déclaré un responsable du ministère de la Justice. Donc, l’enquête suit son cours et la vérité doit éclater, a promis le gouvernement tout en se félicitant que la coopération judiciaire, en particulier avec le Maroc, a permis de faire un grand bond dans l’enquête.

Aucune indication sur la provenance des pressions exercées n’a été fournie, mais des personnes liées aux deux principaux suspects ont menacé de s’en prendre à l’Etat du Mali par la violence s’ils n’étaient pas libérés, selon une source des services maliens de sécurité.

Des enquêteurs sur les lieux du crash
Ces deux suspects sont Didi Ould Mohamed, originaire du Sahara occidental qui se prétend Malien mais dont la nationalité est contestée par les enquêteurs, et Mohamed Ould Sidi Hamed, Malien.
La personnalité de Didi Ould Mohamed, intéresse particulièrement les enquêteurs: natif de Lâayoune au Sahara occidental, il vit entre les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (extrême sud-ouest de l’Algérie) et le Mali, où il a de la famille.

Il maîtrise parfaitement l’espagnol, langue parlée par les trafiquants sud-américains. On est à deux doigts de savoir si, effectivement, Didi Ould Mohamed a bel et bien servi d’interprète entre trafiquants latino-américains et ressortissants d’Afrique de l’Ouest, pour que l’avion de cocaïne se pose dans le Sahel malien, a affirmé nos sources qui ont annoncé le départ d’une équipe d’experts et de magistrats sur les lieux du crash pour confirmer que l’avion contenait bien et bien de la drogue, comme contestent aujourd’hui les avocats des détenus qui s’accrochent au fait qu’aucune enquête n’a établi les faits reprochés à leurs clients. Le gouvernement malien va réclamer l’expertise de certains pays amis comme les Etats-Unis d’Amérique qui suivent de très près cette affaire qui remonte au début de novembre 2009 quand un Boeing 727 venant du Venezuela et transportant de la cocaïne et d’autres produits illicites, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avait atterri dans la région de Gao.

Après avoir déchargé son contenu, les trafiquants avaient incendié l’appareil.

Depuis, une dizaine de personnes ont été arrêtées au Mali. Parmi elles, figure un pilote français, appréhendé le 7 mars et soupçonné d’être impliqué dans divers trafics de drogue.
L’Afrique de l’Ouest est considérée par les agences internationales de lutte contre la drogue comme un point de transit important dans le commerce de stupéfiants venant d’Amérique latine et destinés à l’Europe.

Plusieurs bandes de trafiquants, certaines liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sévissent dans le Sahara, de l’Algérie à la Mauritanie en passant par le Mali et le Niger.
Abdoul Karim Maïga

Commentaires via Facebook :