Les derniers attentats perpétrés par des bandes de criminels mécréants, sans foi ni loi, mais se réclamant du djihadisme, notamment comme ceux du Bataclan, de St Denis à Paris et de l’Hôtel Radisson Blu à Bamako, établissent la stricte nécessité du renforcement des capacités des services de renseignements de l’ensemble des pays concernés par le terrorisme international. Ainsi, les missions attribuées aux Renseignements Généraux dans les pays visés par le terrorisme, comme le Mali, doivent être désormais redéfinies afin que les forces de sécurité puissent, sans entamer les libertés démocratiques et individuelles, faire efficacement face aux nouveaux défis du terrorisme international.
Cela est d’autant plus nécessaire que l’exigent désormais la détermination des terroristes mais aussi la récurrence et le changement du modus opérandi de leurs actes à travers le monde. Car actuellement le terrorisme international, par des moyens logistiques et financiers très conséquents et modernes, mène une véritable guerre asymétrique qui l’oppose impitoyablement aux Etats et Institutions Internationales. Encore qu’il s’illustre, à travers sa grande nouveauté, par l’utilisation de commandos kamikazes. Ce qui permet à ses commanditaires de produire plus de carnages. L’échantillonnage, partant du simple bilan des 130 morts et la centaine de blessés dans les attentats du 13 novembre à Paris, n’entraînant que moins d’une dizaine de terroristes tués (soit un ratio d’un terroriste tué contre 13) et des 21 otages tués contre 3 terroristes (un ratio de 1 contre 7) du 20 novembre à Bamako, ne sert-il pas de baromètre pour démontrer à suffisance l’importance des actes terroristes perpétrés ces derniers temps ? De toute façon, dans les deux cas, malgré la promptitude de la riposte des forces de sécurité et les moyens logistiques et humains impressionnants qu’ils ont utilisés pour y faire face, il est évident que la perte en vies humaines a été considérable.
Raison pour laquelle, les pays concernés devront dorénavant travailler essentiellement en amont par la valorisation des renseignements afin de pouvoir réduire considérablement l’ampleur, à défaut d’empêcher, des actes terroristes. Toute chose qui nécessite la mobilisation de ressources financières conséquentes ainsi que de moyens matériels et humains adaptés à la nouvelle donne. Puisque pour commettre ainsi leur barbarie, l’expérience a aussi prouvé que ces hommes-kamikazes, apparemment bien intégrés dans la société, affichent le plus souvent des comportements normaux. Ce qui rend extrêmement difficile leur repérage comme des personnages dangereux avant leur passage à l’acte.
Toutefois, pour davantage mener à bien leurs difficiles missions, les forces de sécurité de ces pays devront sans démagogie concrétiser la mutualisation annoncée, à cause de l’internalisation du terrorisme, de leurs renseignements afin de faciliter leurs accès réciproques. Ce qui permettra désormais de prévenir plutôt les attentats de façon efficace que de les affronter. Comme c’est malheureusement le cas actuellement !
Gaoussou M. Traoré