Plus question de privilégier les intérêts économiques et stratégiques au détriment de la sécurité nationale. Telle est désormais l’option choisie par la France, après les attentats sanglants et meurtriers du 13 novembre. Ainsi, dans le but d’assécher les finances des organisations terroristes, le premier locataire de Bercy vient de préconiser la traçabilité de l’argent au niveau des banques, établissements financiers et associations caritatives évoluant à l’intérieur de la France et dans l’espace Schengen. Et d’exiger de la diplomatie internationale de presser la Turquie pour mettre fin à la contrebande de pétrole qu’elle effectue avec l’EI. Ce qui montre que ce sont le Qatar, l’Arabie Saoudite ou encore la Turquie qui sont dans son viseur.
Pourtant, on savait bien que pendant longtemps les deux premiers pays s’adonnaient à un jeu trouble avec les organisations terroristes du Moyen-Orient. Fallait-il donc qu’arrivent les attentats de Paris pour qu’enfin les dirigeants français admettent l’évidence de ce qui n’est qu’un secret de polichinelle ? Une sagesse dit : “A quelque chose, malheur est bon !” Puisque compte tenu des évènements tragiques récents, la France s’est vue dans l’obligation de reconsidérer ses relations avec des alliés encombrants. Ce qui lui permettra désormais de s’émanciper de leur piège, même s’il est indéniable que ces pays pèsent lourd dans son rayonnement économique et stratégique. Car, parallèlement à l’importance accrue de la richesse de leurs relations économiques, les deux monarchies du Golfe ont aussi contribué au financement d’entreprises terroristes en France comme au Moyen-Orient. Sans que les dirigeants hexagonaux s’inquiètent de leur ampleur jusqu’aux attentats meurtriers du 13 novembre.
Mais depuis ce sort fatidique qu’ont connu de paisibles citoyens français dans l’Hexagone, la France s’est vue pour la première fois, entièrement menacée par la force de frappe et la détermination du mouvement terroriste dirigé par l’EI. Un mouvement terroriste dont la connivence avec les deux monarchies du Golfe est finalement mise à découvert. D’où l’évidence d’un recentrage des relations de la France avec ses alliés controversés du Proche-Orient et du Golfe arabo-persique. Mais était-il nécessaire que deux attentats meurtriers et sanglants soient commis en France métropolitaine pour éveiller la conscience de ses dirigeants sur la naïveté avec laquelle ils avaient noué des relations économiques et stratégiques avec des alliés aussi sulfureux que controversés ?
Tout compte fait, mieux vaut tard que jamais ! Sinon depuis plus d’un lustre, des révélations crédibles avaient été faites pour alerter l’opinion internationale sur le rôle trouble du Qatar et de l’Arabie Saoudite dans le financement des entreprises terroristes à travers le monde. Mais puisque la France n’était jusque là pas touchée par les activités meurtrières, ses dirigeants avaient préféré dissocier les gouvernements des deux monarchies du Golfe, de ces organisations qui ne faisaient que semer la terreur dans le reste du monde.
Gaoussou M. Traoré