La Coalition nationale de la société civile pour la lutte contre la prolifération des armes légères (CONSCIPAL) a organisé, le vendredi 24 mars, à la Maison de la presse, une conférence de presse pour présenter le résultat de son projet de mobilisation des acteurs de la société civile en matière de gouvernance de la sécurité.
Ladite conférence était animée par la directrice exécutive de la CONASCIPAL, DR Mariam Maïga, en présence de la chargée de projet, Hamsétou Maïga et de plusieurs militants et sympathisants de l’organisation.
Dans son intervention, la conférencière principale dira que la lutte contre la prolifération des armes légères constitue la première vocation de son organisation, « le domaine d’intervention de la CONSCIPAL s’est étendu sur la gouvernance de la sécurité. C’est ainsi que nous avons développé cette initiative de monitoring de la situation sécuritaire globale et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, réalisé dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kayes et les deux rives du district de Bamako ».
À sa suite, la chargée de projet de la CONSCIPAL, Hamsétou Maïga a présenté les résultats obtenus dans le cadre du projet de mobilisation des acteurs de la société civile. Ainsi, elle a révélé que la situation sécuritaire dans les régions couvertes par le projet s’est considérablement dégradée à travers des attaques, des accidents, des conflits, des règlements de compte et du banditisme. Ces violations remettent en cause l’équilibre social et la quiétude des populations.
Elle ajoutera que dans les régions de Gao, Tombouctou et Mopti, l’absence de l’État et la faiblesse de celui-ci concours à faciliter ces actes criminels, « il faut donc un retour rapide de l’État et une collaboration plus étroite entre les forces de sécurité et les populations locales pour réussir à endiguer significativement la marge de manœuvre des malfaiteurs afin d’assurer le droit d’aller et de venir à la population ainsi que le droit à la propriété qui a été fortement atteint par des actes de braquage et dépossession de biens ».
Et de poursuivre que les violations constatées dans la région de Kayes et le district de Bamako sont relatives au droit à la vie et à la sureté de la personne humaine, au droit d’aller et de venir, au droit à la propriété, « ces droits sont essentiellement violés à travers des accidents mortels, des vols de moto, des enlèvements et des braquages ».
Par rapport à la mise en œuvre de l’accord, elle dira qu’il ressort que le processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali est très compliqué, « de grandes avancées ont été constatées, mais de grands retards sont également à déplorer ».
Selon elle, les recherches révèlent que plusieurs retards et blocages ont été constatés sur les questions de défense et de sécurité. Cette situation est généralement caractérisée par la course aux armes engagée par les jeunes dans l’espoir de bénéficier de l’intégration ou des avantages du DDR, « cette course aux armes est due au fait qu’on a laissé entendre que l’accès au processus de cantonnement d’intégration et de DDR est conditionné à la présentation d’une arme à feu, de deux grenades et/ou de 200 minutions ».
À l’entendre, cette situation exacerbe la profération des groupuscules armés et les réseaux de banditisme réduisant la capacité de l’Armée malienne à effectuer un maillage territorial pouvant aboutir une maitrise du territoire.
En conclusion, elle a invité l’État à accélérer le processus de DDR et le redéploiement de l’Armée malienne sur toute l’étendue du territoire pour réduire la mobilité des hommes en armes sur le terrain et la confusion, « l’État malien doit renforcer la coopération entre civils et militaires en créant les conditions de la confiance. Il doit également faire preuve de plus de vigilance ». Avant d’exhorter les groupes armés à participer aux patrouilles mixtes et faciliter la lutte contre les trafics et le terrorisme ainsi qu’aux différents mécanismes de la Réforme du secteur de la sécurité.
MAMA PAGA