Affaire Air cocaïne :Tout est faux !

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La ténébreuse affaire dite d’ «Air cocaïne» n’aura donc été qu’un pétard mouillé. Ni les services de renseignement, ni la police n’a réussi à produire la moindre preuve de l’existence du soupçon de drogue sur la carlingue calcinée du mystérieux avion. En tout cas, les juges attendent et continueront d’attendre pendant peut-être une éternité. Du coup, les autorités initiatrices et actrices de l’affaire entrent inutilement en conflit avec la loi.

Pendant plusieurs mois, la presse malienne a fait exploser de véritables bombes médiatiques autour de cette affaire qui a fait couler tant de salives et d’encre. Volontairement médiatisé, ce dramatique dossier avait été exhumé pour traquer des hommes dont les noms avaient apparu dans les différents rapports d’enquête de la Sécurité d’Etat (SE). Il s’agit de Eric Vernay, de Ben Hako et de Mme Sanogo Ténè Issabré. Pour ce qu’on en sait. D’autres noms ont été cités, mais lesdites personnes n’ont jamais été inquiétées de quoi que ce soit. Il s’agit de certaines autorités municipales de la localité d’accueil de l’encombrant cargo.

En effet, dans les multiples rapports produits par les services chargés de l’enquête, il n’est écrit nulle part que le cargo contenait une substance prohibée. Même les services secrets français qui avaient été sur les lieux ont tenu à la prudence de ne faire mention que d’une «carcasse de cargo fumant». Par rapport à l’équipage, ni les policiers maliens, ni les services du contrôle aérien n’ont évoqué les noms des pilotes et de leurs accompagnateurs. En clair, aucun document d’identification de l’avion et de son contenu n’a été trouvé ni pendant les enquêtes de terrain, ni après l’ouverture d’une information judiciaire.

Selon nos sources, très proches du dossier, rien ne prouve jusqu’à nos jours que le cargo contenait de la drogue et que les deux «pigeons», Vernay et Hako, étaient impliqués dans des transactions liées à cette affaire. Comme tout crime M. Vernay se prévaut d’un titre de pilote et d’homme d’affaire aux revenus pas modestes. Quand à Ben, il aurait commis le péché de se procurer un véhicule de luxe insolent alors qu’il ne dirige qu’une moribonde agence de voyage.

Par rapport à ce dossier, les enquêtes continuent de traîner en longueur et les erreurs s’accumulent de plus en plus. Les autorités policières chargées des enquêtes ont perdu déjà leur latin devant la complexité d’un dossier tombé comme un caillou sur leur tête. Les magistrats, quant à eux, n’avaient trouvé d’autres solutions que de mettre les deux premiers suspects sous mandat de dépôt.

Ce «pétard mouillé», comme on peut l’appeler désormais, devient de plus en plus dérangeant pour les plus hautes autorités de notre pays qui s’estimaient déjà heureuses d’avoir ainsi prouvé à la face du monde toute leur bonne foi. Hélas ! Le coup est foiré et les sanctions ne tarderont pas à tomber. Au cas où le juge rendra sa décision de non lieu, faute de preuve, l’Etat du Mali paiera, à n’en pas douter, cash son imprudence. Et ceux qui par leur amateurisme et leur zèle auraient conduit ATT dans un tel gouffre, recevront leur sentence sous une pluie de «gourdins». Mais en entendant, tout est apparemment faux.
Affaire à suivre.
A. Niangaly

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