Deux avions cargos de marque CESSNA CARAVANE (J5-GCU, J5- GAS) immatriculés en Guinée Bissau et immobilisés à l’Aéroport international de Bamako Sénou, des mandats d’arrêt internationaux lancés aujourd’hui, des enregistrements sonores de la tour de contrôle, un autre complice du nom de Mohamed Ould Awenat passé à l’interrogatoire samedi dernier… Le week-end a décidément été laborieux pour les enquêteurs de la ténébreuse affaire d’Air Cocaïne.
L’affaire du cargo de la cocaïne est loin d’avoir produit son dernier épisode. Loin s’en faut. Suite à nos investigations, nous avons découvert des éléments nouveaux plus ahurissants les uns que les autres. D’abord, deux avions sont discrètement tenus en respect sous un hangar à l’Aéroport international de Bamako Sénou. Ensuite, un entrepreneur du nom de Mohamed Ould Awenat est passé à l’interrogatoire pendant le week-end. Enfin, des preuves accablantes des enregistrements sonores sont disponibles. Mais curieusement, tout avait été dissimulé. Pour quel intérêt ? La saga ne fait que commencer.
Selon des sources proches du dossier, l’affaire dite d’ «Air cocaïne» connaît une accélération à la chamade suite à la découverte troublante de ces nouveaux éléments. Mohamed Ould Awenat, originaire de Tarkint, n’était qu’un moribond patron d’une entreprise de BTP jusqu’à la veille de cette sulfureuse affaire. Tout d’un coup, les chiffres s’affolent dans les caisses de sa trésorerie. La croissance exponentielle de ses ressources, lui interdit toute modestie. La moutarde lui monte au nez au point qu’il se prévaut d’un titre «d’officier des renseignements maliens». Voilà que les mêmes services lui imposent une cure d’amaigrissement en le cueillant frais. M. Awenat, serait tombé dans le filet des barbouzes pour son implication présumée dans la transaction des 10 tonnes de cocaïne du cargo calciné dans les sables du désert. Sa mission était simple. Aménager la piste d’accueil du mystérieux avion. Son témoignage sera donc capital dans l’évolution du dossier. En tout cas, il a été soumis pendant de longues heures à un interrogatoire musclé le week-end dernier.
En plus de Mohamed Ould Awenat, nous avons appris que d’autres personnalités dont l’implication aurait été démontrée feraient l’objet de recherches actives. D’ailleurs, aux dernières nouvelles, il semble que des mandats d’arrêt internationaux seront lancés dès ce matin par les juges chargés du dossier. Mais en attendant, les enquêteurs sont déterminés à aller jusqu’au bout.
Par ailleurs, l’enregistrement sonore des conversations entre le Français Eric Vernay et la tour de contrôle ne laisserait aucune place au doute quant à sa présumée implication active dans le dossier. M. Vernay était certainement le point focal de la terrible camorra. Il avait certainement recouru aux services de deux autres Cargo CESSNA CARAVANE immatriculés en Guinée Bissau dans les mêmes conditions que le cargo de la cocaïne. Mal lui en a pris, car les services secrets maliens ont réussi à immobiliser les appareils d’appui logistique destinés au déchargement. Un détail important attire l’attention : tous ces cargos appartiennent à la même société A.A.A (African Aéro Air Service) et travaillaient au compte de «Go Voyage».
Nous avons également appris que les pilotes sont Nigérians et Bissau Guinéens. En clair, tout porte à croire que les enquêteurs ne sont pas à bout de souffle et que toute la lumière sera faite sur cette affaire. Car, les autorités maliennes tiennent à démentir les accusations gratuites qui font de notre pays un acteur complice du narco trafic. Au regard des résultats obtenus et en vertu des efforts qui continuent d’être déployés, on peut être sûr d’une chose. Aucun malfrat de cette bande n’échappera à la traque, où qu’il se trouve, qui qu’il soit. Promesse faite par nos autorités.
Affaire à suivre !
Abdoulaye Niangaly