AES : Jusqu’où ira la France pour son retour dans le Sahel ?

5 Peut 2024 - 10:41
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AES :  Jusqu’où ira la France pour son retour dans le Sahel ?
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Les récentes déclarations de deux officiers supérieurs français ne laissent plus de doute sur les intentions de la France envers les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Du discours des politiques à celui des généraux français, on a la preuve d’une planification du retour de la France dans le Sahel. La question est de savoir : jusqu’où ira la puissance coloniale pour son retour ? « Le départ de l’armée française du Niger était douloureux, mais sans doute pas irrémédiable », a récemment déclaré le général Bruno Gardy, actuel gouverneur militaire de Lille, lors d’une conférence. Cette déclaration confirme celle du général François Lecointre, ancien chef d’Etat-major de l’armée française. Au cours d’une interview le 14 avril dernier. A entendre Lecointre, la France est démasquée dans le Sahel. Elle devra cependant y revenir, mais sous la couleur de l’Union européenne. «L’Europe se décidera à agir comme une entité politique et qui ira défendre elle-même ses intérêts y compris par des moyens militaires », a clairement indiqué le général français. Au cours de l’interview, François Lecointre a trouvé les mots pour justifier l’action militaire ‘’européenne’’ dans le Sahel. « Ce qui est notre destin commun à nous Européens, c 'est la Méditerranée et l 'Afrique, où notre destin se joue », souligne-t-il. Avant d’appeler à l’action : « Et donc nous avons en permanence essayé, nous Français, d 'entraîner les Européens dans cette prise de conscience de la nécessité d'agir collectivement en Afrique et en Méditerranée ». Le mythe de la France « seul rempart contre le terrorisme » dans le Sahel ne tient plus. Il a été démonté par les autorités militaires de Bamako, Ouaga et Niamey. Des autorités à qui l’on prédisait la prise des palais présidentiels par les djihadistes quelques jours après le départ de Barkhane. Que nenni ! La situation sécuritaire s’est globalement améliorée dans le Sahel. Les terroristes qui festoyaient jadis dans les camps militaires et dans des bâtiments administratifs sont aujourd’hui traqués et neutralisés par les armées nationales. Des armées présentées auparavant comme incapables face à des terroristes « mieux équipés, plus aguerris au combat ». La France a perdu son influence. Pendant longtemps, elle a fait chanter les dirigeants du Sahel en menaçant de quitter, si elle n'obtient pas tel ou tel contrat (marché de confection des passeports biométriques maliens). Démasquée dans sa volonté d’imposer une guerre infinie pour son influence, la France chassée tente son retour. Par la voix de ses officiers supérieurs, elle « remédie » par tous les moyens y compris «militaires ». Ainsi, on peut, de nos jours, envoyer des forces militaires dans un pays souverain pour s’accaparer de ses ressources. Le cynisme avec lequel le général Lecointre parle de l’Afrique et des Africains – des sous-hommes incapables de se gouverner -  est interpellateur. Il pousse tout africain à se demander ce que cache réellement, les dessous de l’option «militaire » officiellement évoquée par les officiers supérieurs français, en campagne de préparation de l’opinion. Correspondance particulière

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