Accord jihadistes-Dozos à Farabougou : L’Etat Malien a-t-il renoncé à une partie de sa souveraineté ?

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C’est du moins l’interrogation qui est sur toutes les lèvres aujourd’hui après la signature d’un accord temporaire de cessez-le-feu conclu entre les groupes djihadites et les chasseurs dozos qui sécurisent comme ils peuvent le village de Faragoubou et environ.
Situé dans le cercle de Niono, précisément dans la commune de Dogofri, le village de Farabougou vit toujours sous l’occupation des groupes djhadistes depuis plusieurs mois. Les nombreuses tentatives de l’armée malienne de libérer ce village de la zone de l’office sont restées vaines au point que les maîtres du bord, c’est-à-dire les combattants de la Katiba Macina, sont parvenus à imposer les lois en lieu place celle du Mali. C’est dans ce contexte de ni paix que les chasseurs traditionnels se sont constitués en groupes d’autodéfense pour sécuriser les populations vivantes sous le joug des combattants djihadistes.
Difficile de tenir quand on ne dispose pas de combattants et de moyens de combat suffisant comme l’ennemi. Le dimanche soir, ces dozos ont capitulé en signant un accord de cessez-le-feu avec les djihadistes. Cet accord qui devrait provisoirement durer un mois prévoit «  la libération de prisonniers dozos, la libre circulation des habitants qui peuvent vaguer à leurs travaux champêtres, de participer aux foires à bétail et l’autorisation pour les jihadistes d’aller prêcher dans les villages. »
En obtenant ce genre d’accord avec les combattants de la Katiba du Macina sous l’égide du Haut Conseil islamique, beaucoup s’interrogent sur sa portée tant il met en cause la souveraineté des autorités maliennes sur une partie de son territoire. Les activités de l’ennemi qui vont à l’encontre des principes d’un état sont autorisées. Ce qui s’avère aux yeux de certains comme un renoncement ou une incapacité de l’armée malienne à instaurer l’autorité de l’Etat en chassant l’hydre du terrorisme hors des frontières du Mali.
*Pire, les combattants de la katiba Macina exige le départ de l’armée malienne du village de Farabougou, au moins d’ici un mois. Sans quoi, les djihadistes menacent mettre fin au Cessez-le-feu. Une telle exigence très difficile à satisfaire pour un état souverain serait en étude avec les autorités de la transition.
Interrogé par nos confères de RFI, Boubacar Ba, chercheur et directeur du Centre d’analyse sur la gouvernance et la sécurité au Sahel, estime que “c’est une demande qui est apparemment difficile du point de vue de l’État malien’’. Mais, le chercheur relative son analyse en évoquant le contexte sécuritaire très tendu marqué surtout par des mois d’embargo, d’enlèvements, de menaces, de morts. « Je crois qu’un État stratège doit prendre en compte l’environnement et surtout regarder les conditions dans lesquelles les populations souffrent. Il doit être en mesure de comprendre et de s’adapter à une situation qui peut changer dans les mois et les années à venir », a déclaré ce chercheur. Lequel n’écarte pas l’idée d’un renoncement de l’État malien à exercer son autorité sur tout le territoire. Selon lui, « de cette zone de Farabougou à la frontière mauritanienne, ce sont les moudjahidines qui contrôlent, et qui définissent les règles de gestion, qui dictent leurs lois. »
Le Cas de Farabougou est devenu aujourd’hui une épine dans les pieds des militaires qui se sont emparés du pouvoir le 18 août dernier en se distribuant tous les postes régaliens ….
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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1 commentaire

  1. “Le cas de FARABOUGOU est devenu une épine dans les pieds des militaires qui se sont emparé du pouvoir en se distribuant tous les posres régaliens…”

    Ces pédés de Colonels allaient avoir une épine dans les pieds s’ils avaient le sens de l’honneur ou s’ils avaient un minimum de dignité. Ils pouvaient sentir une épine dans les pieds s’ils etaient en face d’un peuple éveillé ou intelligent. Ils sont Officiers d’une armée qui, depuis 10 ans voit ses blindés et ses véhicules envelés par des piétons et des cyclistes et ils n’ont pu élaborer la moindre stratégie pour que les blindés puissent gagner contre les motos. Il suffit qu’ils disent que les politiciens ont déçu pour que le peuple abruti les acclame.

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