Après avoir procédé à la sensibilisation des religieux, dans la journée, sur le port du casque, le ministère de l’Equipement et des Transports et l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser) ont fait le déplacement pour rencontrer, dans la soirée, les opérateurs économiques réunis autour de Jeamille Bittar à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali pour la même bonne cause.
Hier, la mobilisation était celle des grands jours à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) où le ministère de l’Equipement et des Transports devait procéder à une séance de sensibilisation sur le port du casque.
A l’occasion, le ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diané Séméga et le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Jeamille Bittar, ont tenu à être personnellement présents afin de livrer leurs messages, allant dans le sens d’une meilleure sécurité routière, aux commerçants et, principalement, aux vendeurs de motos.
Avant son mot de bienvenue, le président de la CCIM a, d’abord, demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes d’accidents de circulation dans notre pays. Pour ensuite rappeler que "le ministre de l’Equipement et des Transport, a mis à profit de nombreuses tribunes pour faire un plaidoyer dans ce sens. De multiples campagnes d’information et de sensibilisation, à travers des sketches et des spots télévisés et radiophoniques, ont été initiées par l’Anaser". Mais tous les appels, dans le sens d’un meilleur comportement, notamment en ce qui concerne le port du casque, n’ont eu, jusqu’à présent, qu’un impact limité, a regretté Jeamille Bittar. Il est vrai que les chiffres portant sur les accidents de la route continuent à faire froid au dos.
En effet, selon les statistiques du Service des Urgences du CHU Gabriel Touré, sur les 12 000 consultations annuelles relatives aux accidents de la voie publique, 30% sont des traumatismes crâniens. Et pour la seule année 2010, il a été enregistré dans notre pays 4 986 victimes d’accidents dont de nombreux cas mortels. Comment rester passifs devant une telle situation qui a besoin d’être renversée. D’où cet appel de Jeamille Bittar à tous les opérateurs économiques, afin qu’ils s’approprient cette préoccupation qui est également celle de nos plus hautes autorités.
Au nom de ces opérateurs économiques, le président de la CCIM a promis d’être toujours aux côtés du gouvernement pour sensibiliser à l’instauration d’une véritable culture du port du casque.
Quant à Hamed Diané Séméga, il a, de son côté, invité " tous les opérateurs économiques : le patronat, les chefs d’entreprise, les commerçants importateurs et détaillants à promouvoir le port du casque". Le ministre en charge des Transports a aussi insisté que cet accompagnement doit s’effectuer par l’importation de casques répondant aux normes édictées par le ministère de l’Industrie et du Commerce, à travers la Décision n°06/41/MIC-SG du 3 octobre 2006 ; la vente des motos avec casque ; l’obligation du port du casque par les employés ; la sensibilisation sur le port du casque dans les entreprises et, enfin, l’adhésion au slogan "Pas de casque, pas de moto".
Toutes ces mesures ne visant qu’à contribuer à réduire le taux de victimes d’accidents de la circulation routière. Toute chose, a soutenu le ministre Séméga, qui s’inscrit dans l’optique de la décennie d’action 2011-2020 de la sécurité routière décrétée par les Nations-Unies et dont l’objectif est de "stabiliser puis de réduire" le nombre prévu de décès imputables aux accidents de la route à travers le monde. Cette cérémonie a été mise à profit par la société Ashanti AngloGold pour faire don de 100 casques à l’Anaser.
Un exemple à suivre et cela au moment où le port du casque devient une nécessité tant sur les chantiers que sur nos routes. Rappelons que de nombreux usagers de la route se plaignent dans un film qui a été projeté, à l’occasion de cette campagne de sensibilisation, du prix élevé du casque, quand d’autres, principalement des femmes, disent carrément détester porter le casque. C’est dire qu’il reste encore du chemin à faire.
Mamadou FOFANA