9 janvier 2013 : Comment Iyad voulait prendre Bamako

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Il y a exactement un an, jour pour jour, la petite localité de Konna a été attaquée par la coalition de djihadistes et de narcotrafiquants qui occupaient les régions nord du Mali. Dirigés par Iyad Ag Ghaly et Abou Zeïd, ces terroristes projetaient de marcher ensuite sur Bamako. Une fois la capitale prise, la République islamique du Mali devrait être proclamée et la charia appliquée sur toute l’étendue du territoire. Mais l’intervention française, sous le nom de Serval, déclenchée le 11 janvier, a mis fin au cynique projet de la bande à Iyad.

 

 

Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal  © AFP
Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal
© AFP

L’occupation des régions du nord, rendue possible par le coup d’Etat de mars 2012 qui a brisé toute la chaine de commandement de l’armée malienne, a finalement atteint la région de Mopti en janvier 2013. Or, c’est dans cette région, précisément dans la localité de Konna, que l’armée malienne avait installé ses premières lignes de défense après sa débandade, intervenue dans toute la partie septentrionale du pays. En effet, le PC opérationnel qui était d’abord installé à Gao a été déplacé à Mopti. De l’avis de tous les observateurs, cette ville (Mopti) était désormais la ligne rouge à ne pas franchir par les djihadistes. Dans le dispositif militaire malien, Didier Dacko commandait les opérations. Cet officier valeureux a participé à tous les combats au nord-Mali pendant qu’ATT était au pouvoir.

 

 

 

Aussi à Mopti, d’autres officiers et hommes de troupes étaient prêts à mourir pour la patrie alors qu’au même moment le putschiste Sanogo et sa bande faisaient la java à Kati. A Bamako, leurs alliés politiques s’agitaient dans les rues afin d’empêcher une éventuelle intervention militaire de la Cedeao qui se préparait, mais qui tardait malgré la bonne volonté des chefs d’Etat de la sous-région qui sentaient le danger venir.

 

Iyad prépare l’assaut

Pourquoi les djihadistes avaient-ils finalement décidé d’attaquer Konna et éventuellement d’occuper le sud ? Difficile jusqu’ici de répondre à cette question. Cependant, Iyad Ag Ghaly, chef d’Ançardine, les autres leaders des mouvements terroristes, notamment Abou Zeïd, Moctar Belmoktar et leurs complices avaient juré d’empêcher toute intervention étrangère au Mali. Et leur stratégie était justement d’occuper Bamako avant cette intervention qui se précisait après l’adoption par le conseil de sécurité des Nations-Unies de la résolution 2085 du 21 décembre 2012 autorisant l’intervention de la Cedeao.

 

 

 

L’attaque de Konna a été préparée dans la localité d’Essakane (région de Tombouctou). C’est là-bas en fin décembre 2012 qu’Iyad a réuni l’ensemble des mouvements armés qui occupaient les trois régions du nord (Kidal-Gao-Tombouctou). Seul manquait à ce rassemblement, le Mnla qui n’existait plus que sur papier après sa déroute à Gao face au Mujao.

 

 

A Essakane donc, le discours d’Iyad était clair à l’adresse de ses troupes : prendre Mopti et se diriger sur Bamako. Le chef d’Ançardine était très confiant et bénéficiait de soutiens de l’extérieur, notamment du Qatar. Ce pays du Golf et le régime mauritanien, depuis le début de la rébellion (janvier 2012), ont beaucoup contribué à la déstabilisation du Mali, en soutenant financièrement et matériellement les différents groupes terroristes…

 

Echec aux djihadistes

Après Essakane, la coalition composée de djihadistes, de narcotrafiquants, de mercenaires, de déserteurs des armées (malienne et libyenne) ainsi que des malfrats de toutes nationalités confondues ont commencé à planifier l’occupation de l’ensemble de la République du Mali. Ainsi, Iyad et Abou Zeïd étaient les deux hommes clés d’un dispositif opérationnel qui allait se mettre en branle en direction de Konna et de Diabali. Le plan des djihadistes consistait à attaquer simultanément ces deux localités pour obliger l’armée malienne à se battre (au même moment) sur deux fronts.

 

 

Cependant, Abou Zeïd et ses troupes ont pris du retard par rapport à Iyad qui attaqua Konna le 9 janvier. Les premiers combats ont été durs et même  très durs. Ils ont opposé l’armée malienne à des groupuscules de djihadistes qui s’étaient infiltrés à Konna. Dans le dispositif de défense des forces armées maliennes, il y avait Didier Dacko et ses hommes. Aussi, le colonel Elysé Dacko, le commandant Abass Dembélé commandaient respectivement une unité spéciale des gardes et une unité mixte de commandos volontaires. Lors de ces combats qui ont duré du 9 au 11 janvier, les militaires maliens ont opposé une farouche résistance aux envahisseurs. Finalement, Iyad, qui ne s’attendait pas à une telle résistance a été obligé de demander des renforts et d’utiliser les grands moyens pour conquérir Konna. Ce qui fut fait le 11 janvier. Alors qu’au même moment, Abou Zeïd progressait vers Diabali. Les deux terroristes projetaient alors de se diriger simultanément vers Mopti (pour Iyad) et Ségou (pour Abou Zeïd).

 

 

Ensuite, les deux groupes allaient progresser ensemble jusqu’à Bamako. Mais le rêve des djihadistes se transforma en cauchemar le 11 janvier quand, à la surprise générale, les forces françaises sont entrées en action au Mali…

 

 

CH Sylla              

 

Commentaires via Facebook :

29 COMMENTAIRES

  1. En tout cas le plus important c’est de savoir ou se trouve ce iyad le le faire extrader (voix diplomatique) a Bamako ou l’arret (mort ou vif) par la force militaire en mettant tous les moyens necessaires ou qu’il se trouve pour qu’il reponde de ses actes devant le peuple.

  2. Comment Iyad voulait prendre Bamako?Avec la complicite de Barou Mariko, de mahmoud Dicko l’islamiste et de General 8 etoiles Sanogo.

  3. Vous nous faites vraiment rire, messieurs les maliens! N’eut été l’intervention aérienne de serval, le mali tout entier ne relèvera plus que du vieux souvenir. Tremblez de peur devant le nom “Iyad Ag Galy” et chantez des louanges à la france à la quelle vous devez votre existence en tant qu’ “etat”. Ce fut toujours ainsi depuis 1960 quand la france a pris l’Azawad pour le rallier à des terres vacantes du sud et l’appeller “mali”. Après ils ont fait venir des gens de partout en afrique de l’ouest et leur dire “desormais vous-vous appellez malien, voici un pays que nous vous donnons et il s’appelle Mali.” Et la france de poursuivre: “toi modibo keita, desormais tu t’appelle président de la republique du mali, et tes collaborateurs chasseurs s’appelleront desormais ‘ministre’, voici une chanson qu’on appelle ‘hymne nationale’, et voici une devise “un peuple un but une fois”. “vous avez été fondé par un handicapé qui a arraché un arbre, etc… etc… et vous y avez cru aveuglement.

    • JE PENSE QUE VOUS AVEZ DU MAL A CERNER LES OU VOUS N’AVEZ PAS TOUTE VOTRE TETE POUR ANALYSER L 😈 ES CHOSES.

    • Toi “moi-même” (vulgaire pseudo), tu es un débile mental qui n’a pas de mémoire sinon ignorant l’histoire des touaregs; les français ont tout fait pour créer l’OCRS-Organisation des Régions Sahariennes qui engloberait les touaregs des futurs états sahéliens indépendants (Mali et Niger) et surtout les rattacher aux touaregs du Hoggar algérien qui tend vers son indépendance; il n’est pas question de l’Azawad que les français savaient bien non habité et sans ressources convoitables; il s’agit bien d’un projet politique économique des français qui voulaient garder le sahara algérien.

      Tu devrais encourager les touaregs algériens qui ont le HOGGAR riche à se rebeller contre les arabes qui les ont colonisés après le départ des français.

    • décidément, le petit bédouin que tu es souffre du prestige et de la gloire de notre Mali. S’il s’agit de faire du mal comme Iyad sait le faire, nous sommes capables beaucoup plus que lui et ses ouailles. Laissez mouton trotter, tabaski viendra.

  4. ” d’autres officiers et hommes de troupes étaient prêts à mourir pour la patrie alors qu’au même moment le putschiste Sanogo et sa bande faisaient la java à Kati”

    Seulement, seulement, seulement, Sanogo a été nommé PAR LE MEME MALI général 4 étoiles, chef suprême des armées, s’est vu offrir par Koulouba les somptueux bureaux de l’ex-président, s’est vu obligeamment allouer par Koulouba 32 gardes pour sa seule personne, et quand à “sa bande”, IBK les immédiatement promus Généraux, ministres, etc… 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿 👿

    Il y a de quoi se cacher tellement c’est HONTEUX!

    Surtout que sans la pression internationale, ces derniers seraient toujours de grands V.I.P dans le sillage protecteur d’ibk! 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥 😥

    On a vraiment de quoi être fier!

  5. Mr CH Sylla, prière d’eviter des affirmations gratuites en accusant à tort le regime mauritanien d’avoir soutenu ou financé les groupes armés terroristes. Je me permets de vous assurer que les dirigeants mauritaniens n’ont jamais aidé ou soutenu un mouvement quelconque contre le Mali. Ils n’ont jamais eu de rapports particuliers ou directs avec ces groupes et ont été parmi les premiers à clamer haut et fort leur attachement indéfectible à l’intégrité territoriale du Mali, à son unité et au respect de sa souveraineté.Contrairement à ce qui a pu etre dit, le president mauritanien a toujours repeté que son pays accueille tous les maliens en leur qualité de refugiés et il n’a jamais toleré que des actions militaires ou politiques contre le Mali soient menées en ou à partir du territoire de la Mauritanie. Le pouvoir Mauritanien a toujours combattu le terrorisme et ce au moment où celui-ci bénéficiait du laxisme de certains. Il ne saurait donc collaborer avec, car cela est contraire à sa vision. Sa position a toujours été du côté du Mali et de son peuple, tout en appuyant l’option d’une recherche de solution à la crise par ” la négociation uniquement avec ceux qui ont des revendications politiques au sein d’un Mali un et indivisble”. La Mauritanie a contribué indirectement à la guerre menée par SERVAL, en bouclant hermetiquement les 2400 km de frontière avec le Mali, en privant les groupes terroristes de tout ravitaillement auprès des trafiquants de denrées et autres produits, en aidant à les canaliser. Elle a aussi défendu la cause du Mali dans toutes les reunions internationales.

    • La Mauritanie n’a jamais soutenu les terroristes, en revanche c’est les bandits armés du Mnla qu’elle a soutenue pour déstabiliser le Mali.

      • Excuses moi, mais tu te trompe. La Mauritanie n’a jamais soutenu le MNLA ou HCUA ou MAA… Tout celui qui y sejourne y vient en tant que refugié et aucune activté contre le Mali ne lui ai autorisée.
        Une précision importante: Le 10 juin 2012, le Président mauritanien, recevant en audience les représentants des communautés arabes et songhay leur a dit clairement que « la Mauritanie refusera et s’opposera à toute partition de la République sœur du Mali et qu’elle ne tolérera pas sur son territoire les activités des groupes extrémistes qui s’opposeraient à la paix et à la réconciliation au Mali ».

        • arrête de mentir tous les dirigeant du mnla sont hébergés en mauritanie dans des villas par le régime en place

        • Je suis d’accord avec le Mauritanien. La Mauritanie a souffert du laxisme de ATT tout comme l’Algérie d’ailleurs.

    • Le Mauritanien

      ” prière d’eviter des affirmations gratuites en accusant à tort le regime mauritanien d’avoir soutenu ou financé les groupes armés terroristes”

      Mon frère, je partage tout à fait ta mise au point! Les Mauritaniens ont toujours mené une lutte sévère contre les terroristes, et sous att, ils avaient été choqués par le “laxisme” très curieux à leurs yeux d’att envers ces derniers!

      Mais chez nous, notre grande spécialité est de pointer toujours L’AUTRE du doigt, et de le rendre COUPABLE de tous nos maux, pourvu qu’il soit étranger!…

      Nous laissons les narco-barbus s’installer chez nous saans brocher pendant 10 ans, mais après, c’est bien sur la faute à la Mauritanie, à l’Algérie, etc.

      Nous acceuillons à bras ouverts les mercenaires touaregs ex-khadafi avec leurs armes, mais après, c’est bien sur la faute de la France!

      Nos putschistes ont la trouille d’aller se battre, c’est bien sûr la faute de la cedeao qui bloque nos armes!

      Nous TOUJOURS victimes, JAMAIS fautifs!

      • bien dis le mauritanien votre intervention est plus responsable et surtout sans insulte j’espère que les autres prennent actes de cet état de fait je comprend les frustrations de mes frères cela ne justifie pas le fait d’accuser les autres pour notre problème sachez les états agissent pour leurs intérêt donc si nous avons été naïfs pour ce cas précis il faut retenir la leçon and move on.si on doit faire un film sur cette histoire le titre doit etre <> nous sommes tous coupable ATT a ete elu par nous une deux fois sans parti politique par les maliens nous devons assumer nos responsabilités au lieu d’accuser les autres qui se préoccupent de leurs intérêts bref its called cheap shot

  6. NUL N'EST AU DESSUS DE LA LOI - LE PRESIDENT IBK INTERPELLE SUR LE CAS DES 263 FONCTIONNAIRES RADIES

    Sa tombe allait etre Bamako.Avancons,c’est du passé et chacun a droit au reve.

    • Koro,
      “Avancons,c’est du passé et chacun a droit au reve”

      … du passé encore TRES PROCHE, et en l’occurrence, c’est nous tous qui avons failli avoir droit au cauchemard!

      Je crois au contraire qu’il ne faut surtout pas oublier… On aurait même tout intérêt je pense à nous souvenir de ce à quoi nous avons échappés de justesse…

      Nul ne connait l’avenir, et il n’y aura pas forcément toujours un pays prêt à voler à notre secours à la minute ultime…

      Souvenons-nous au contraire; C’est plus prudent…

      • NUL N'EST AU DESSUS DE LA LOI - LE PRESIDENT IBK INTERPELLE SUR LE CAS DES 263 FONCTIONNAIRES RADIES

        OK, dogo

        Souvenons-nous et Avancons nous,mais c’est toujours du passe’ 😆 😆 😆

  7. on avait besoin de ce coup de pied dans le derrière pour se réveiller. et croyez moi nous sommes encore somnolents au Mali !

  8. Iyad et ses acolytes n’étaient que des poltrons sinon ils ne devraient pas envisager de prendre Bamako . Par la même occasion , ils ont prouvé qu’ils étaient de piètres stratèges . D’ailleurs , ces narcotrafiquants n’avaient aucune chance d’atteindre Bamako dans la mesure où ils seraient confrontés à une autre réalité de terrain qui est différente de celle du grand nord . En un mot , en occupant les deux tiers(2/3) du Mali , ces narcotrafiquants ont du coup signé leur arrêt de mort .

  9. Il est temps de revoir nos relations avec certain pays raciste djihadiste et narcotrafiquant. Qui n’hésite pas souvent à nous insulter publiquement. Il est vraiment temps qu’on s’unit pour faire face aux attaques extérieures. Au mali il y aura toujours des guerriers de souche qui vont défendre leur patrie. Au Mali on s’est se battre. Certains facteurs vus de façon macro peuvent vous induire en erreur. Le Mali est un vieux pays avec un passé glorieux alors évité de le provoquer

  10. Débandade de l’armée ! Et pour l’avoir chanter, un artiste a été obligé de quitter le pays.

    La rupture de la chaîne de commandement était la faute de qui ? De ATT ou des voyous de Kati ? Avec une telle force qui balaie une armée nationale, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est bien d’autre états qui étaient derrières tout ça. Mr Sylla donne le Qatar et la Mauritanie, et certains QG sont au Burkina, et des blessés sont soignés en Algérie.

    IBK doit chercher la tête froide la cause de tout cela avec une commission parlementaire bien constituée.

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